Nous aurions pu donner comme titre à notre article : » ma sœur Anne ne vois-tu donc rien venir ». Cette expression est trop galvaudée pour que nous l’utilisions. Ce n’est pourtant pas la forte envie que nous avons eu de le faire.
Lorsqu’il est question d’énergies renouvelables, les esprits se cabrent, se durcissent, se rebiffent. Les propos deviennent acerbes. Qu’en est-il dans notre village.
Une décision qui date
L’étude de faisabilité a été commencée depuis longtemps. La décision prise par le Conseil municipal aussi. À cette occasion, trois Conseillers municipaux n’ont pu participer au vote. Ils sont directement concernés par l’utilisation de leurs terres. Les promesses, n’ont pas été négligées, avant les dernières élections municipales, pour les probables futurs accédants à cette manne financière espérée. Chacun comprendra pourquoi.
Nous pouvons être pour ou contre de telles réalisations. Nous pouvons avoir une autre vision de l’utilisation des ressources naturelles. Nous pouvons vouloir continuer avec le nucléaire ou pas, mais nous voulons pouvoir en discuter, nous voulons connaître l’avancée des dossiers.
Les citoyens veulent savoir. Or, depuis la mise en place de la Communauté urbaine Perpignan Méditerranée Métropole, plus rien ne transpire. Et pour cause, c’est elle qui a compétence pour les réalisations dans ce domaine.
Plus encore ! Nous apprenons par l’intermédiaire du quotidien local en date du jeudi 19 octobre 2017 que plusieurs projets sont en phase d’être finalisés. Celui d’Estagel n’est visiblement pas dans les cartons.
Renoncement de nos élus ? Projet pas conforme ?
Une autre hypothèse est cependant à envisager. En effet, nous savons nos élus à l’écoute de la population. Auraient-ils eu vent d’une possible contestation comme cela a été le cas au village voisin voilà quelque temps ?
Auraient-ils la prudence d’éviter un piège qui pourrait influer sur les prochaines élections ? Le vote FN étant déjà une grosse inquiétude, auraient-ils jugé qu’il n’était pas nécessaire d’en rajouter ?
De ce fait, c’est la solution, si cela en est une, du jeu du chat et la souris qui aurait été retenue. Le jeu du : « ni oui, ni non », le jeu du : « ce n’est pas moi, mais l’autre ».
Une constatation s’impose toutefois. La population manque d’information. Les citoyens veulent être informés.
Il est vrai que les lundis après-midi, les élus se réunissent pour travailler. Nous apprenons cela par le filtre des informations distillées par l’opposition municipale. S’il en est ainsi, quels élus participent ? Comment font ceux qui sont en activité pour s’impliquer dans la vie de la cité alors qu’ils ont reçu mandat des électeurs ? Nous osons espérer que les décisions se prennent au Conseil municipal et que ce dernier n’est pas une simple chambre d’enregistrement.
Pour revenir, non pas à nos moutons, mais bien à nos éoliennes, des personnes tout à fait sincères, dignes d’intérêt, risquent de voir leur barbe traîner parterre, leurs chevelures blanchies par le temps qui passe, avant de voir les subsides espérés par l’installation d’aérogénérateurs sur leurs terres, atterrir sur leur compte en banque.
Une fable dit à peu près ceci : « la première fois que tu es trompé, c’est celui qui t’a trompé qui a tort. La seconde fois, c’est toi qui es fautif ».
Si cela pouvait permettre l’exigence d’une plus grande clarté démocratique pour la vie de la commune ?
Le prix à payer, finalement, ne serait pas si important que cela.
Joseph Jourda