Grâce aux réseaux sociaux, nous avons découvert que le problème du projet éolien allait être abordé en Conseil municipal. Ce dernier s’est déroulé le 11 septembre en son lieu habituel à 18 h.
Une annonce de Pierre Contet, élu municipal d’opposition et de ses colistiers, devait nous alerter. Une question écrite devait être déposée.
Le texte de la question écrite
« Suite à une enquête publique qui s’est déroulée en octobre 2016 la modification du plan local d’urbanisme (PU) d’Estagel en vue de permettre l’implantation d’éoliennes a été approuvée par une délibération du 15 décembre 2016 du conseil communautaire de Perpignan Méditerranée Métropole, après un avis favorable pris par la majorité municipale le 9 décembre 2016.
Pouvez-vous indiquer au Conseil municipal l’état de ce projet éolien ? Pensez-vous intervenir pour favoriser l’implantation éventuelle de ces éoliennes sur des terrains appartenant essentiellement à la commune afin que les loyers bénéficient à l’ensemble de la population et pour éviter toute suspicion d’intéressement d’élus de votre majorité ? »
Si cette dernière interrogation nous a paru bien intéressante, nous ne nous sommes pas rendus pour autant à cette réunion. La raison en est simple. Il faut avoir un courage à toute épreuve pour assister à ces séances. Et notre courage, à des limites. Celle de la lassitude devant des décisions qui ne permettent pas le dialogue, la discussion, malgré les nombreuses propositions pour aller dans le sens de la concertation, de l’écoute. Nous savions que les réseaux sociaux seraient à nouveau là, pour rendre compte de notre préoccupation du moment : le parc éolien.
La communication de Monsieur le maire
Nous en avons également pris connaissance grâce à l’intervention de ces mêmes réseaux sociaux. S’ils n’étaient pas là, il serait nécessaire de les inventer pour rapporter les débats du Conseil municipal, mettre en lumière les initiatives et les exploits du quotidien, aider les associations dans leurs initiatives. Ainsi, toujours sous la plume de Pierre Contet, nous avons pu prendre connaissance de la communication faite par monsieur le maire en réponse à la question posée. Nous la publions ci-dessous.
« Le projet d’implantation d’un parc éolien : la société Vent d’Oc qui le portait jusque-là, a renoncé pour des raisons environnementales (présence de l’aigle de Bonelly) malgré un rapport d’enquête favorable. Si une autre société présentait un projet, le maire se dit favorable à une implantation en priorité sur des terrains communaux. Si ce n’est pas toujours possible, il n’y aura pas de distinction entre les propriétaires, comme ce fut déjà le cas auparavant, affirme-t-il, en précisant que les élus n’avaient pris aucune part aux choix d’implantation de la société Vent d’Oc à l’époque… »
Les personnes qui souhaitent lire le rapport du commissaire enquêteur peuvent le trouver sur le site de Perpignan Méditerranée. Ils y trouveront les observations faites par Pierre Contet et Guy Soler, conseiller municipaux d’opposition. Nos deux élus se disaient favorables à l’implantation des éoliennes, mais souhaitaient qu’elle se réalise en priorité, sur des terrains communaux.
En bref, cette réalisation est pour le moment retournée dans les cartons. Le projet est bel et bien arrêté, enterré, mort-né.
Ce projet était pourtant attendu.
Pour certains, nous en sommes persuadés et nous comprenons, la réalisation du parc aurait permis de mettre du beurre dans les épinards, de moins vivre dans l’angoisse du lendemain. En effet, leur maigre retraite est largement insuffisante pour leurs besoins et ceux de leur progéniture. Cette dernière se trouvant trop souvent, dans des situations compliquées pour ne pas dire précaires. Ce n’est un mystère pour personne. Les chiffres vérifiables sur le net, parlent. En 2014, 152 chômeurs étaient recensés sur la commune, soit 17,9 % de la population active. Au niveau national, 10,8 %. Le revenu fiscal est très en deçà de la moyenne des villes : 17 129 pour Estagel, 24 761 pour la moyenne des villes. C’est dire si l’apport, aurait pu être une bouffée d’oxygène pour les familles concernées.
L’autre aspect et non des moindres, est que les loyers qui auraient été possibles pour la commune, ne le seront donc pas. À l’heure ou les subventions de l’État, les dotations pour le fonctionnement des communes, connaissent des restrictions drastiques, il aurait été bon qu’un maximum d’éoliennes, soit érigé sur des terrains communaux. Il n’en sera rien.
Pouvons-nous attendre un rebondissement ? L’avenir nous le dira.
Joseph Jourda