Le Visa d’Or de la Presse Quotidienne a été attribué cette semaine au photographe Daniel Berehulak lors d’une des soirées tenues au Campo Santo de Perpignan dans le cadre du festival Visa pour l’Image 2015. C’est son courageux travail sur l’épidémie du virus Ebola qui a été primé par le jury unanime.
Daniel Berehulak est un photo-journaliste né en 1975 à Sydney, en Australie, dans une famille d’immigrants ukrainiens. Il est actuellement basé à New Delhi se spécialisant désormais dans les reportages sur l’Inde et le Pakistan. Il ne s’est consacré à la photographie qu’à partir de 2000 après avoir débuté une carrière dans les affaires. Tout d’abord photographe sportif, il intègre l’agence Getty Images puis couvre l’Irak, Tchernobyl, le Pakistan, le Népal. Au début de l’année 2015, il obtient le très fameux Prix Pulitzer pour ce même reportage exposé en ce moment au Couvent des Minimes de Perpignan.
C’est un ennemi invisible qui attend Berehulak lorsqu’il part, pour le compte du New York Times, en Afrique de l’ouest (Liberia, Guinée, Sierra Leone) où il reste 100 jours. L’épidémie Ebola. La plus importante épidémie survenue en cette région du monde. Un ennemi mortel et hautement contagieux, sans réel vaccin connu, qui fait plus de 10 000 morts entre 2013 et 2014. Berehulak se doit donc de photographier l’invisible : l’angoisse de la contamination, les courageuses équipes de santé devant faire face au nombre incroyable de malades, le désarroi des familles ne pouvant plus accomplir leurs rites funéraires pour leurs proches. Berehulak se doit aussi de suivre l’itinéraire du virus, va jusqu’en Sierra Leone et au Liberia. Ses photographies sont à la fois belles et déchirantes, parce que pleines d’humanité. « L’épidémie se poursuit, écrit-il dans le texte de présentation de son exposition, il reste beaucoup à faire pour contenir le virus et l’éradiquer définitivement de l’Afrique de l’Ouest. Le combat continue. »
Une des photographies les plus marquantes de cette exposition a été prise devant l’hôpital de Monrovia, la capitale du Libéria, en septembre 2014. On y voit, dans un décor misérable, deux hommes, vêtus de leur combinaison jaune, transporter James, un garçon de 8 ans atteint par le virus. L’un des hommes pulvérise du désinfectant sur les jambes de l’enfant tout en essayant de le garder à distance. L’enfant ne survivra pas.
Daniel Berehulak – Getty Images
Reportage pour le New York Times
L’épidémie d’Ebola
Couvent des Minimes
24 rue François Rabelais à Perpignan
Jusqu’au 13 septembre 2015, de 10h00 à 20h00
27ème Festival International de Photo-journalisme
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