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mercredi 12 février 2025

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Barcelone limite les locations touristiques : débat sur l’avenir du modèle économique de la ville

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La régulation du tourisme à Barcelone suscite de vives tensions entre le secteur économique et les autorités locales. Alors que la ville a accueilli 94 millions de visiteurs internationaux en 2024, générant 126 milliards d’euros de revenus, le maire Jaume Collboni a récemment annoncé un plan visant à interdire progressivement les locations touristiques de courte durée d’ici 2028. Cette décision cristallise les débats sur l’avenir du modèle touristique de la capitale catalane.

Un secteur touristique florissant mais controversé

Le tourisme représente un pilier majeur de l’économie barcelonaise, avec 7,6 milliards d’euros générés en 2024. La ville attire notamment 2,1 millions de visiteurs par an uniquement pour sa vie nocturne. Cependant, cette manne économique s’accompagne de défis croissants en termes de logement et de qualité de vie pour les résidents.

Face à ces enjeux, la municipalité a mis en place plusieurs mesures de régulation :

  • Augmentation du plafond de la taxe touristique de 4€ à 8€ par nuit
  • Hausse de la taxe foncière pour 223 établissements hôteliers
  • Restrictions sur les locations de courte durée dans certains quartiers

Impact économique et réactions du secteur

Ces nouvelles réglementations suscitent l’inquiétude des professionnels du tourisme. Le secteur hôtelier est particulièrement touché, avec 208 hôtels faisant face à une augmentation de la taxe foncière de 1% à 1,17%. L’industrie des croisières, qui génère 1,083 milliard d’euros par an à Barcelone, craint également de voir son activité affectée.

Pourtant, le tourisme reste un moteur important de l’emploi local. En 2024, le secteur a créé 3 143 emplois directs à Barcelone. Le taux de chômage dans le tourisme a atteint son plus bas niveau depuis 2007, avec seulement 6 703 personnes sans emploi.

Une opinion publique partagée

Si 67,1% des habitants considèrent le tourisme comme bénéfique pour la ville, de nombreux Barcelonais s’inquiètent de son impact sur leur quotidien. La hausse des loyers et la transformation de certains quartiers en zones dédiées aux visiteurs alimentent un sentiment de dépossession.

Néanmoins, 80,6% des résidents estiment que le tourisme contribue à la création d’emplois et d’opportunités économiques. Cette dualité reflète la complexité du débat sur la régulation du secteur.

Vers un nouveau modèle touristique ?

Face à ces défis, Barcelone cherche à redéfinir son modèle touristique. L’objectif affiché est de privilégier un tourisme plus durable et qualitatif, en phase avec les besoins des habitants.

Cette transition pourrait s’inspirer d’autres villes européennes confrontées à des enjeux similaires. Amsterdam, par exemple, a mis en place des restrictions sur les locations Airbnb et interdit l’ouverture de nouveaux hôtels dans le centre-ville.

La réussite de cette transformation dépendra de la capacité de Barcelone à :

  • Diversifier son offre touristique au-delà des attractions traditionnelles
  • Encourager un tourisme plus responsable et respectueux de l’environnement
  • Impliquer les résidents dans la définition des politiques touristiques
  • Maintenir son attractivité économique tout en préservant son identité culturelle

Perspectives et enjeux futurs

À court terme, les nouvelles réglementations pourraient entraîner une légère baisse de la fréquentation touristique et des revenus associés. Cependant, à moyen terme, Barcelone pourrait voir émerger un nouveau modèle de tourisme plus durable et haut de gamme, avec moins de visiteurs mais des dépenses moyennes plus élevées.

Les facteurs clés à surveiller dans les prochains mois incluent :

  • La réaction des grandes plateformes de location comme Airbnb
  • L’évolution de la perception des touristes face à ces nouvelles restrictions
  • L’impact sur l’emploi dans le secteur touristique
  • La capacité de la ville à maintenir son attractivité tout en régulant le tourisme

Le débat sur la régulation du tourisme à Barcelone s’inscrit dans une réflexion plus large sur l’avenir des grandes destinations urbaines face aux défis du surtourisme. La ville catalane pourrait ainsi devenir un laboratoire pour un nouveau modèle de tourisme urbain, plus équilibré et respectueux des communautés locales.

Pour approfondir le sujet, vous pouvez consulter notre article sur l’impact économique de l’amnistie des indépendantistes catalans, qui offre un éclairage complémentaire sur le contexte économique et politique de la région.