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jeudi 13 février 2025

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Florence interdit Airbnb dans son centre historique : impact et conséquences sur le tourisme de masse

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La décision de la région Toscane d’interdire les nouvelles locations Airbnb dans le centre historique de Florence marque un tournant majeur dans la régulation du tourisme de masse en Italie. Avec plus de 14 500 logements proposés sur la plateforme en 2025, soit une hausse de 32% en deux ans, Florence fait face à une pression immobilière sans précédent. Cette mesure radicale vise à préserver l’authenticité de la cité des Médicis, tout en répondant aux défis économiques et sociaux posés par la plateformisation du tourisme.

Un « bazooka urbain » contre la gentrification touristique

Le maire de Florence, Dario Nardella, n’a pas hésité à qualifier sa décision de « bazooka urbain ». Les chiffres parlent d’eux-mêmes : en 2025, les Florentins consacrent en moyenne 78% de leurs revenus au logement dans le centre-ville, contre 72% en 2023. Cette inflation immobilière galopante menace directement le tissu social de la ville.

L’interdiction des nouvelles locations courte durée dans la zone UNESCO vise à enrayer ce phénomène. Elle s’inscrit dans une tendance européenne, comme en témoignent les mesures similaires prises à Barcelone qui limite aussi les locations touristiques. Cependant, l’approche florentine se distingue par sa radicalité et son périmètre étendu.

Impact économique : un séisme pour le secteur touristique

Les conséquences économiques de cette mesure sont déjà palpables :

  • Le secteur hôtelier traditionnel a vu son taux d’occupation bondir de 15%
  • Les agences spécialisées dans la gestion Airbnb accusent une chute de 40% de leur chiffre d’affaires
  • La restauration dans le centre historique observe une baisse de fréquentation de 8%

Ces bouleversements soulèvent des questions sur l' »impact sur le tourisme de masse » et la capacité de l’économie locale à s’adapter. La municipalité a mis en place un fonds de 50 millions d’euros pour encourager la location longue durée, tentant ainsi de rééquilibrer le marché immobilier.

Réactions en chaîne : vers une régulation nationale ?

L’initiative florentine a provoqué des ondes de choc bien au-delà des frontières toscanes. Le gouvernement italien étudie actuellement un projet de loi nationale s’inspirant de cette mesure, avec une limitation à 90 jours par an des locations Airbnb dans les centres historiques. Cette perspective a déjà eu des répercussions sur les marchés financiers :

  • L’action Airbnb a chuté de 19% depuis l’annonce de la mesure et du projet de loi
  • L’indice boursier du secteur hôtelier italien a progressé de 5%

Ces mouvements boursiers témoignent des enjeux économiques considérables liés à la régulation du tourisme urbain.

Un modèle pour l’avenir du tourisme urbain ?

Selon Maria Rossi, économiste à l’Université de Milan : « Cette mesure pourrait servir de modèle pour d’autres villes historiques confrontées à la pression du tourisme de masse. Cependant, il faut surveiller attentivement son impact sur l’économie locale à long terme. »

L’OCDE, dans son rapport 2025 sur le tourisme urbain, souligne que « les villes qui régulent efficacement les locations de courte durée connaissent une amélioration de la qualité de vie des résidents et une meilleure préservation de leur patrimoine culturel. »

Cette approche pourrait inspirer d’autres régions faisant face à des défis similaires, comme l’illustre la réflexion sur les « défis territoriaux similaires en Occitanie« .

Perspectives et enjeux pour l’avenir

À court terme : un tourisme en mutation

Dans les six prochains mois, Florence s’attend à :

  • Une baisse de 20% du nombre de touristes dans le centre
  • Une augmentation de 10% du nombre de résidents permanents

Ces chiffres suggèrent une transformation rapide du paysage urbain et économique de la ville.

À moyen terme : vers un tourisme plus durable ?

Sur un horizon de 1 à 3 ans, les analystes prévoient :

  • Le développement d’un nouveau modèle de tourisme plus durable, avec une augmentation des séjours de longue durée
  • Un risque de report du tourisme de masse vers d’autres villes italiennes non régulées

Ces évolutions pourraient nécessiter une adaptation de la « nouvelle réglementation sur les meublés touristiques » à l’échelle nationale.

Conclusion : un laboratoire pour le tourisme de demain

L’expérience florentine s’annonce comme un véritable laboratoire pour l’avenir du tourisme urbain. Si elle réussit, elle pourrait inspirer de nombreuses autres villes historiques à travers le monde, confrontées au délicat équilibre entre préservation du patrimoine, qualité de vie des résidents et dynamisme économique.

Cependant, des défis majeurs restent à relever. La capacité de l’économie locale à se réinventer, l’adaptation du secteur touristique et la réaction des propriétaires immobiliers seront déterminantes pour le succès à long terme de cette politique audacieuse.

Dans un contexte de « reprise économique mondiale en 2025« , l’initiative florentine pourrait bien dessiner les contours d’un nouveau modèle de développement urbain, plus équilibré et durable. Son succès ou son échec aura sans doute des répercussions bien au-delà des rives de l’Arno.