Olivier GANDOU, membre du bureau d’#Agissons!, nous communique sous le titre « La brise de la colère et le gaz de l’horreur », avec prière d’insérer :
« Il semble important de revenir sur la contestation de projets d’éoliennes et du gazoduc en Pays Catalan. L’argumentation de collectifs comme Le Vent Tourne 66 est préoccupante et aussi il serait préférable de concentrer cette énergie sur des propositions de renouvelable local et sur la lutte contre le gazoduc.
Une réflexion locale mais aussi globale est incontournable.
Tout d’abord, il faut expliquer que l’argumentation des anti-éoliennes est erronée.
Les éoliennes feraient fuir le touriste
Dans une approche de promotion de tourisme qualité, en quoi quelques éoliennes dans les vignes ou les collines dissuaderaient des visiteurs de faire de l’oenotourisme? En quoi des sportifs, comme les cyclistes, seraient-ils découragés par ces moulins à vent moderne?
Les éoliennes seraient « moches »
C’est une justification qui est plus de l’ordre de l’esthétique, donc du privé, que du commun, du politique.
D’ailleurs, il est surprenant de constater de tels levés de boucliers, envers des moulins à vent modernes, plus ou moins gênants, alors que ces pylônes électriques qui enlaidissent la Plaine du Roussillon semblent inspirer l’indifférence.
Au lieu des éoliennes il faudrait des barrages ou des hydroliennes…
C’est un argument partiellement recevable. On peut reconnaître l’avantage du rendement de ces projets mais aussi souligner les difficultés politiques de ces projets. Ce sont des projets qui sont essentiellement du ressort de l’État donc largement hors des prérogatives locales. Ceux sont aussi des projets qui déresponsabilisent dans la mesure où l’alternative aux éoliennes est renvoyée à la responsabilité d’un autre territoire (peuplé ou non) et d’une autre autorité.
Les éoliennes dans une perspective globale et locale
Pour comprendre la nécessité de solutions locales, il faut rappeler le problème global.
Des problèmes d’énergie vont apparaître dans les prochaines années. C’est la question de la transition énergétique. Dans un avenir proche il faudra décider si on continue :
-le fossile (le pétrole, le gaz, le charbon, le nucléaire),
-ou on assume les contraintes du renouvelable (éoliens, solaires,…).
Les “50 ans de pétrole” restant vont être très bientôt être un problème financier (coût de l’extraction). De plus, un éventuel retour du charbon sera un coût environnemental et de santé publique. Enfin continuer le nucléaire, c’est à dire prolonger le parc de centrales actuelles, implique de dépenser des dizaines de milliards de rénovation sans compter le coût, supplémentaire, du stockage des déchets ultérieurs.
Les énergies renouvelables sont-elles la panacée ?
Les éoliennes comme les autres énergies renouvelables ont leurs propres défauts : pollution à la fabrication, besoins de minéraux, des rendements encore insuffisants…
Il ne s’agit pas de nier ces contraintes mais de les sublimer. Les défauts peuvent être une force. Le Pays Catalan est plein de talents (formations, inventeurs, associations…) qui peuvent réduire ces nuisances et en faire un vrai projet de développement.
Les prochaines années il faudra choisir, de façon imagé entre :
L’éolienne (ou panneaux) que je mets dans “mon jardin”,
Ou la centrale nucléaire que j’impose à mon voisin occitan (Toulouse) ou Tarragonais.
Ce qui n’est pas produit pas chez soi, sera produit chez le “voisin”.
Les éoliennes s’inscrivent dans le défi énergétique qui nous attend. Il faudra donc des projets :
– à grande échelle : barrages, hydroliennes, hectares de panneaux,
– Mais aussi des projets mineurs comme quelques éoliennes.
Est-il interdit de critiquer tout projet d’éoliennes ?
Il est surtout pertinent de critiquer les aspects du projet : choix du modèle d’éolienne, main d’œuvre (locale), recyclage….
Le collectif Agissons défend l’indépendance énergétique du Pays Catalan et par conséquent nous souhaitons promouvoir et soutenir une diversité de projets de production d’énergie renouvelable pour notre territoire. Le refus catégorique d’éoliennes sans proposition in situ, est nuisible au développement d’un secteur économique prometteur pour le Pays Catalan.
Cette énergie d’opposition, actuellement stérile, serait plus profitable dans de véritables propositions et dans la future résistance au gazoduc. »