Guy Torreilles, président du Modem 66, nous communique sous le titre « Alimentation, consommation, écologie, une affaire de tous les jours… », avec prière d’insérer :
« Quels sont les rapports entre le producteur, le distributeur et le consommateur. L’alimentation engendre bien des processus en particulier sa proximité et son avenir face au respect du sol et de culture dans une optique d’amélioration écologique.
L’écologie n’étant pas le seul domaine de la gauche et des verts, il est important de montrer que pour nous centristes c’est un problème primordial que nous prenons à bras le corps.
Trois invités nous ont parlé alimentation, malbouffe, distribution, commercialisation. Une perspective pour notre département qui doit sans aucun doute se tourner vers une culture plus en rapport avec la demande des consommateurs, le bio entre autre.
Le Modem par la parole de Richard Ramos est très impliqué dans la qualité des produits proposés par la grande distribution, mais aussi dans la façon de consommer, mais encore et surtout comment certains producteurs et fabricants par des moyens sophistiqués trompent, car on peut le dire, la clientèle.
Il est important de reconsidérer les fabrications de nos produits de consommation courante, en particulier les rajouts de nitrites dans le jambon, mais aussi le respect des Aop comme pour le camembert de Normandie.
La loi Egalim, devrait assurer l’équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et alimentaire. Cette loi qui a accouché d’une souris, va malgré tout dans le bon sens. De cette loi où l’indication était « une alimentation saine, durable » Richard Ramos y a fait rajouté: « accessible à tous », et c’est un élément très important, car oui cette façon de consommer ne doit et ne peut s’adresser qu’à une certaine classe de notre société.
Il faut reconsidérer aussi les valeurs de terroir, car ce sont nos éleveurs, nos agriculteurs, nos arboriculteurs, nos maraichers qui sont à l’origine mêmes de ce que l’on consomme et sont donc les garants de notre alimentation.
Quand on met le logo « France » sur nos produits, il devient inadmissible de constater qu’il suffit d’assembler et non pas de produire la totalité des composants du produit. Richard ramos porte ses combats à l’Assemblée. Dans notre département il est important de reconsidérer les modes de cultures, avec le conventionnel, le raisonné, et le Bio.
La convention citoyenne des 150 personnes tirées au sort, a conclu, en termes sûrement différents, dans la ligne des lobbyistes qui sont venus présenter un certain nombre de dossiers.
En matière de consommation, les centristes que nous sommes, sont plus modérés que les propositions souvent « punitives » des verts, pourtant un repas végétarien à la cantine scolaire par semaine a été défendu par notre député Modem. Hors la convention citoyenne nous dit qu’il faudrait un repas végétarien chaque jour dans les cantines scolaires, certains d’ailleurs nous vendent cela comme une avancée, ou si c’était une évidence. Eh bien, si nous devions suivre ces conseils, nous n’aurions pas en France les éléments disponibles issus de nos producteurs. On peut donc se demander comment nos industriels pourraient, si cela été le cas, assurer cette demande? Car même si cela peut être une bonne idée, il faut avant tout s’assurer du possible.
Gérard Majoral, arboriculteur sur notre territoire, un passeur du savoir-faire, rationnel et soucieux de notre qualité de vie, très connu dans notre département, pose d’autres questionnements et en particulier sur les rapports avec la Pac.
La Pac, un monstre de onze milliards d’euros, réduite aujourd’hui à 9,5 milliard, alimente surtout les grosses exploitations, mais en France comme nous le dit Gérard Majoral, les exploitations Françaises sont beaucoup plus petites que l’ensemble des exploitations Européennes. Il faut dire que la Pac a sauvé de conditions de travail et de vie compliquée les céréaliers, nous dit encore Gérard Majoral. Les céréaliers et éleveurs d’après-guerre ont choisi la Pac pour résister, alors que les producteurs de fruits et légumes, eux ont choisi l’Ocm.
La grande distribution est venue balayer ce qui était l’agriculture que l’on souhaite aujourd’hui. La vente directe a toujours existé, le circuit court était déjà en vigueur sur notre territoire et en particulier dans notre département. Aujourd’hui c’est peut être dû à la crise sanitaire qui sévit en ce moment, mais ce processus s’est réactivé. La grande distribution par leurs gros volumes et les achats importants, a voulu éclipser cette vente de proximité. Ces grands décideurs ont la mainmise sur des pratiques discutables.
Bien sûr tous ne sont pas aussi impliqués et responsables que Gérard Majoral, mais son discours en dit long sur les pratiques de celle-ci. Il est indispensable que nos responsables politiques prennent en main ces points complexes et si particuliers que sont les règles, les exigences, les capacités, mais aussi les « dessous » des pratiques entre la grande distribution et nos producteurs.
Gérard Majoral, « si on faisait de l’argent dans l’agriculture, nos écoles agricoles seraient pleines de jeunes élèves, ce n’est pas le cas ». « Vivre de son produit, c’est mettre en place des pratiques cohérentes et équitables ».
Un exemple que donne Gérard Majoral: Un pied de salade vendu au départ 0,50€, payé au producteur 0,23€ avec un coût de production de 0,30€ est en moyenne en magasin à 1,19€. Notre demande d’augmentation est de 0,03€ sur un pied de salade, il faut savoir que la grande distribution c’est plus ou moins 70% de marge brute. La moralisation du commerce doit être mise au grand jour.
Ce qui fera que notre agriculture se développera, ce sera une question de prix de revient et de rémunération, nous dit Gérard Majoral.
Notre département est soumis aux mêmes règles que l’ensemble du pays, des mesures de productions qui iront vers le Bio, en respectant des normes de plus en plus importantes. Mais aussi avec l’espoir que les consommateurs comprendront qu’il sera nécessaire de payer le juste prix pour que nos producteurs puissent vivre mieux tout en produisant plus sain.
« Le Bio est l’avenir du conventionnel », avec zéro résidus et des hautes valeurs environnementales, on avait déjà des certifications importantes, qui deviendront draconiennes et favoriseront la confiance du consommateur, à la condition de contrôles réguliers et sévères.
Sur les produits Bio, il faut faire attention, car la grande distribution, là aussi, en a fait un capteur de marges et le danger aujourd’hui est de vouloir casser les prix sur le Bio, là où le consommateur était prêt à payer un peu plus en participant à la préservation de l’environnement. Donc il faudra faire attention que cette grande distribution ne fasse pas avec le Bio, ce qu’elle a fait avec le conventionnel, c’est-à-dire étrangler dans la négociation les producteurs. Ce qui serait raisonnable, serait de conserver les circuits de distributions existants mais aussi de faire progresser les circuits courts, mais encore innover et créer de nouveaux circuits de distribution (comme les fermes agricoles) pour que nos producteurs ne soient pas pieds et poings liés.
« Il peut y avoir une grande distribution qui fasse des produits Bio standardisés, à grands volumes et à des prix abordables, mais elle doit également être loyale, sincère et marchande (comme on disait dans les vieux textes juridiques), nous dit Richard Ramos, ce qu’il ne faut pas non plus, c’est que l’on oppose les deux agricultures.
Un sujet qui touche en particulier notre département, ce sont les produits Bio importés de l’étranger entre autres, mais qui est très souvent une concurrence déloyale. Car ces labels ne sont pas soumis pour certains aux contrôles obligatoires identiques à notre législation. Il faut savoir que cela devient un problème de survie de nos exploitations et de nos producteurs régionaux.
Les paysans ont répondu lorsqu’il y a des années, après guerre, il fallait produire à tout va, c’était logique nous dit Richard Ramos, c’était à l’époque « de la fourche à la fourchette », aujourd’hui, on est passé « de la fourchette à la fourche ». C’est désormais le consommateur qui détermine et déterminera la production. Après-guerre, manger c’était 45% du revenu d’un ménage, il y a 20 ans c’était 18%, aujourd’hui c’est 11%. Hors maintenant la consommation est passée derrière les produits de grande consommation et en particulier le « High-tech ».
Pour notre département dont la culture de la vigne fût le fer de lance sur notre territoire, Jacques Bayona nous rappelle que ce territoire vinicole est en perdition, malgré des productions de vins de plus en plus en qualités, mais il faut reconnaître que la désertification de cette manne qui est passée de 54 000 hectares à moins de 19 000 pose le problème des coopératives qui vont devoir se
remettre en question en revoyant leurs positions. La formation et l’installation vinicole sont en difficulté, seules les installation de caves de particuliers tirent leur épingle du jeu, mais ne pourra sauver cette production.
Alors comme le font remarquer Gérard Majoral et Jacques Bayona, une autre culture est possible sur notre territoire, elle est intéressante en plusieurs aspects, mais surtout si on tient compte de la sécheresse que subit le pays tout entier, mais particulièrement notre département, c’est la plantation de la pistache, une alternative intéressante adaptée à notre climat et donc peut-être un avenir pour notre cher « pays catalan ». »