En Matière de principe de précaution, nous avons malheureusement tous pris l’habitude de ne croire que ce que l’on voit. Mais pour une fois, nous ferons exception en espérant déjà qu’une fin heureuse vienne conclure la longue histoire des antennes relais postées sur le château d’eau de Saint-Génis-des-Albères.
Cela fait des années que des voix s’élèvent pour que soient démontées ces antennes situées au cœur de cette petite commune des Albères. Nous pensons plus particulièrement à James Collet, ce kiné-ostéopathe atteint d’un cancer généralisé, parti le 1er mai 2011 à l’age de 41 ans. Nous souhaitons rendre hommage à cet ancien candidat aux cantonales de 2004. Il aura lutté jusqu’au bout. Non seulement contre la maladie, mais aussi contre ces installations d’antennes-relais qu’il mettait en cause dans l’origine de sa leucémie.
Il en avait fait son cheval de bataille, au point où candidat aux municipales de 2008, il proposa dans son programme plusieurs points respectueux de la santé publique et de ce fameux principe de précaution souvent cité, mais peu mis en pratique. Lélu de l’opposition, Laurent Counord, qui était son ami et « accessoirement son colistier » comme il aime à le dire, se souvient d’un homme sincère, au grand cœur, qui se souciait avant tout de l’humain.
Il est pour beaucoup plaisant de croire que cet homme aura réussi à planter une graine à Saint-Genis-des-Fontaines. En donnant l’envie de poursuivre son combat pour les uns, ou tout simplement en insufflant un peu de force et de courage pour les autres, ceux qui luttent depuis longtemps.
Nous pensons à toutes ces associations Anti antennes relais comme, Antennes 66, les Robin des toits, ou encore l’association Adrep* de ce village. Cette dernière n’hésita pas à demander, dès 2011, au Président de la Communauté de Communes des Albères et de la Côte Vermeille, Pierre Aylagas, que sous ce fameux principe de précaution soit modifié le bail d’implantation prévu alors à 9 ans, en un bail de 1 an renouvelable et que des mesures complémentaires soient envisagées. Celui-ci accéda à la requête, mais ces mesures furent malheureusement réalisées sans que Raymond Lopez, maire de la commune, ne daigne en informer l’association.
C’est de nouveau le président, Pierre Aylagas, qui communiquera les résultats… dans la norme Nationale. Ce dernier fera tout de même remarquer que si les mesures prises restaient en dessous du seuil maximum admissible, elles faisaient parties des plus hautes du département, et qu’il était important que la mairie envisage un nouvel emplacement.
Malgré le fait que cette remarque n’ait jamais été entendue, l’association continuera à se battre durant des années. Elle sera rejointe par le groupe d’opposition fraîchement élu en 2014. Celui-ci n’arrivera pas à plus de résultats, en Conseil municipal.
Visiblement, à l’orée 2018, les choses changent ! Le Conseil municipal s’est enfin décidé à voter le démantèlement de ces antennes. Elles devraient rejoindre sur le site de l’ancienne décharge, au sud du village, celle de l’opérateur Free qui dressera son nez d’ici peu.
Nul ne cherche aujourd’hui dans le village à connaître le pourquoi de ce virement, ni à qui incombe ce succès. Tous se félicitent simplement qu’une action soit enfin réalisée, pour le bien commun.
Merci Monsieur Collet !
* Association pour la Défense de la Ruralité, de l’Environnement et du Patrimoine de Saint Genis des Fontaines