En 2024, BYD a vendu 4,2 millions de véhicules électriques et hybrides en Chine, consolidant sa position de leader sur le marché des NEV. Le 10 février 2025, le géant chinois a annoncé un tournant majeur : le déploiement de son système de conduite autonome « God’s Eye » sur 21 modèles, dont la Seagull, un modèle d’entrée de gamme à partir de 9 270 €. Cette initiative pourrait révolutionner l’industrie automobile en rendant la conduite autonome accessible à tous. Quelles conséquences pour les consommateurs, les constructeurs et l’environnement ?
BYD bouscule le marché avec « God’s Eye » : une démocratisation inédite de la conduite autonome
Le constructeur chinois BYD frappe un grand coup en intégrant son système de conduite autonome « God’s Eye » sur la quasi-totalité de sa gamme, y compris les modèles d’entrée de gamme. Cette stratégie audacieuse vise à rendre la technologie de conduite autonome « aussi indispensable que les airbags » d’ici 2 à 3 ans, selon les dirigeants de l’entreprise.
Le système « God’s Eye » se décline en trois versions :
- Version C : basée uniquement sur des caméras
- Version B : intégrant un LiDAR
- Version A : équipée de 3 LiDAR pour une autonomie maximale
Cette approche permet à BYD de proposer des fonctionnalités avancées à des prix défiant toute concurrence. Par exemple, la BYD Seagull, équipée du système « God’s Eye », est commercialisée à partir de 69 800 yuans (environ 9 270 €) en Chine. En comparaison, Tesla propose des fonctionnalités similaires à partir de 31 000 € avec son système Full Self-Driving (FSD).
Une technologie qui surpasse les géants du secteur
Le système « God’s Eye » de BYD ne se contente pas d’être abordable, il se révèle également très performant. La version C, la plus basique, permet déjà une autonomie de conduite de 1 000 km sans intervention humaine. Cette prouesse technologique surpasse les capacités actuelles du système FSD de Tesla, qui reste limité au niveau 2 d’autonomie.
Pour atteindre ce niveau de performance, BYD a misé sur une configuration technique impressionnante :
- 12 caméras haute résolution
- 5 radars à ondes millimétriques
- 12 capteurs ultrasoniques
Cette combinaison de capteurs, associée à des algorithmes d’intelligence artificielle avancés, permet une perception précise de l’environnement du véhicule et une prise de décision rapide et sûre.
Un partenariat stratégique avec DeepSeek pour l’IA
Pour optimiser les capacités de son système « God’s Eye », BYD a conclu un partenariat avec la start-up chinoise DeepSeek, spécialisée dans l’intelligence artificielle. Cette collaboration permet d’intégrer des modèles d’IA de pointe pour personnaliser l’expérience utilisateur et améliorer les performances de la conduite autonome.
L’intégration de l’IA de DeepSeek offre plusieurs avantages :
- Une meilleure compréhension du comportement du conducteur
- Une adaptation en temps réel aux conditions de circulation
- Une optimisation continue des algorithmes de conduite
Un impact considérable sur le marché et la concurrence
L’annonce de BYD a eu un effet immédiat sur les marchés financiers. L’action du constructeur a bondi de 4,5% à la Bourse de Hong Kong, atteignant un niveau record. Cette performance boursière témoigne de la confiance des investisseurs dans la stratégie de BYD et son potentiel de croissance.
Cette initiative met une pression considérable sur les concurrents de BYD, notamment Tesla et les constructeurs traditionnels. Elle pourrait accélérer la course à l’innovation dans le domaine de la conduite autonome et potentiellement réduire les marges des constructeurs sur les technologies avancées.
BYD a déjà dépassé Tesla en termes de chiffre d’affaires trimestriel pour la première fois au troisième trimestre 2024, confirmant sa montée en puissance sur le marché mondial des véhicules électriques.
Des défis réglementaires à surmonter
Malgré l’avance technologique de BYD, des obstacles réglementaires subsistent, notamment en Europe. Actuellement, seuls quelques modèles haut de gamme sont autorisés à utiliser la conduite autonome de niveau 3 sur le Vieux Continent. Les autorités européennes devront adapter leur cadre réglementaire pour permettre le déploiement de technologies comme « God’s Eye » sur les routes.
En Chine, en revanche, la réglementation est plus souple, ce qui permet à BYD de prendre une avance considérable sur ses concurrents internationaux. Cette situation pourrait creuser l’écart technologique entre les constructeurs chinois et leurs homologues occidentaux.
Perspectives d’avenir : vers une généralisation de la conduite autonome
L’initiative de BYD pourrait accélérer l’adoption de la conduite autonome dans le segment des véhicules abordables. À moyen terme, on peut s’attendre à une démocratisation rapide de ces technologies, poussant les autres constructeurs à suivre le mouvement.
À long terme, cette tendance pourrait mener à une transformation profonde de l’industrie automobile, avec une généralisation de la conduite autonome de niveau 4 (autonomie totale dans certaines conditions) sur tous les segments de marché.
Conclusion : un tournant majeur pour l’industrie automobile
L’intégration du système « God’s Eye » par BYD sur l’ensemble de sa gamme marque un tournant décisif dans l’histoire de l’automobile. En rendant la conduite autonome accessible au plus grand nombre, le constructeur chinois bouscule les codes établis et force l’ensemble de l’industrie à accélérer sa transformation.
Cette évolution aura des répercussions importantes sur de nombreux secteurs, de l’assurance automobile à l’urbanisme, en passant par les services de transport. Elle soulève également des questions éthiques et réglementaires qui devront être abordées rapidement par les autorités du monde entier.
Alors que BYD prend une longueur d’avance, il reste à voir comment réagiront les autres acteurs du marché et comment cette innovation transformera notre rapport à la mobilité dans les années à venir.
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