Mme le maire avait déclaré au 20h de TF1 « avoir réalisé 4 000€ d’économie en réduisant l’éclairage public »
C’était lors du congrès de l’association des maires de France. A Paris. La rédaction du 20 heures du journal télévisé de TF1 passait par là. Les journalistes avaient décidé d’interviewer quelques élus y faisant leurs emplettes municipales.
« Emplettes » qui, cette année-là, crise mondiale économique et financière oblige, avaient considérablement diminué.
Dans les coulisses de ce congrès, l’équipe de TF1 rencontrait Juliette Cases, maire d’un village d’environ 140 habitants, Casteil, situé en Conflent dans le canton de Prades.
L’élue expliquait alors avoir « économisé environ 4 000€, ce qui n’est pas rien dans une petite commune comme la mienne (…), simplement en évitant de laisser les lampadaires fonctionner inutilement en permanence toutes les nuits (…) ».
Depuis, l’Opposition municipale ne cesse de réclamer toute la lumière sur cette histoire de lampadaires, puisque, dit-on, de la discussion jaillit la lumière !
Trois conseillers municipaux – Evelyne Airaudi, Franck Guitart et Jean Vergès – ont commencé par signer un « Avis à la population de Casteil » sous la forme d’un tract, dans lequel ils affirment : « Nous contestons totalement une telle affirmation (…). Le Parc National Régional (PNR) des Pyrénées-catalanes a apporté sa logistique, afin d’aider les communes à réduire leur consommation énergétique publique. Nous saluons et approuvons cette démarche éco-citoyenne du PNR, qui pour Casteil a abouti, fin 2009, à un rapport sur la consommation d’électricité communale faisant ressortir un coût total de l’ordre de 8 800€ par an, dont 3 600€ imputables au seul éclairage public. Par contre, nous condamnons l’interprétation qui en a été faite par la maire : ce rapport n’a été utilisé que pour nous imposer un couvre-feu sur l’éclairage public du village, en occultant tous les autres moyens de réduction de la facture énergétique (par exemple lampes à basse consommation); le maire déclare un peu partout faire économiser 4 000€ par an sur l’éclairage public alors que la facture EDF en réalité ne dépasse pas 3 600€ pour un éclairage sans coupure ! La maire occulte aussi l’expertise réalisée avec une réduction de la durée d’éclairage de 50%, qui conclut à une économie au mieux de 800€ ttc par an (…) ».
Selon Jean Vergès, ils seraient désormais cinq conseillers municipaux dissidents, réunis au sein de l’association « Le Printemps de Casteil », très, très remontés à… quelques mois des prochaines élections municipales : « Au vu de cette gestion de l’éclairage public, on est en droit de s’interroger aussi sur celle des autres dossiers (Bistrot de Pays, acquisition de voie privée, etc.) », écrivaient-ils à destination de la population de Casteil, en souhaitant de « très bonnes fêtes de fin d’année à tous ! ».