Catherine Pujol, conseillère municipale et communautaire, responsable Front National du canton Côte Sableuse, nous communique sous le titre « Après cinq suicides cet été, le malaise s’installe chez les infirmiers », avec prière d’insérer :
« Les réactions se multiplient depuis les drames qui ont endeuillés la profession cet été 2016. Cinq infirmiers se sont donné la mort en France, depuis le mois de juin, provoquant la stupeur au sein de la profession. Stupeur qui se transforme parfois en colère, dénonçant la dégradation des conditions de travail à l’hôpital et le malaise qui frappe la profession.
Le 13 juin dernier à Toulouse, un infirmier de 55 ans se donnait la mort sur son lieu de Travail, au CHU de Toulouse, entraînant l’ouverture d’enquêtes médico-judiciaire, administrative et interne. Dans un communiqué, le syndicat local « déclare qu’il aurait mal vécu ses conditions de travail dans un contexte de restructuration ». Le 24 juin au Havre, une infirmière diplômée d’Etat, en poste depuis une vingtaine d’années dans l’établissement, se suicidait également à son domicile. Dans une lettre écrite à son mari et relayée par le journal télévisé d’une chaine publique, elle évoque des conditions de travail en dégradation constante. Le 30 juin, un infirmier de Saint-Calais, dans la Sarthe, se donnait aussi la mort juste après avoir suivi une formation pour devenir Cadre de Santé. Selon une lettre qu’assure s’être procuré le syndicat, il aurait directement mis en cause la direction de son établissement. Les 23 juillet et 13 août, enfin, ce sont deux infirmières du service médical Interprofessionnel de la Région de Reims (SMIRR) qui se suicident à leur tour. « L’une des deux infirmières était revenue depuis peu de temps d’un arrêt de travail de plusieurs mois, après avoir dénoncé le harcèlement dont elle était victime », selon la presse locale.
En réactions à ces drames, certains professionnels n’ont pas tardé à prendre la parole, pointant le manque de moyens et l’absence de dispositif d’écoute psychologique dans le secteur hospitalier, affirmant « avoir de plus en plus l’impression de faire mal leur travail », signalant être « les premières victimes de violence en service ».
Hasard du calendrier, un rapport de l’Observatoire national des violences en santé (ONVS) publié début septembre, fait état d’une hausse des violences en milieux hospitaliers. Ainsi, en 2014, l’année étudiée dans ce rapport, 337 établissements avaient signalé 14.502 cas de violences verbales ou physiques, contre 12.432 cas un an plus tôt. Les infirmiers arrivent en tête des violences subies, représentant 46% du personnel concerné.
Le plan d’économie de l’hôpital (2015-2017) cautionné par la Ministre Marisol Touraine ne rassure pas les professionnels. En s’inscrivant dans le redressement des finances publiques, ce plan aura bien un impact sur les effectifs de l’hôpital supprimant avant 2017 un lit sur dix en chirurgie et en médecine et réalisant ainsi 570 millions d’économies. La suppression de 16 000 lits ne pourra pas se faire sans toucher à la masse salariale…
Les mesures de prévention des risques psycho-sociaux des professionnels de santé, en place dans les établissements hospitaliers et médico-sociaux, ne suffisent pas à éviter le pire. L’État doit se pencher sur l’attribution de fonds pour les embauches, la « définition de ratios soignants au lit du patient par spécialité » ou encore le « renforcement » des services de santé au travail. »
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