Le soleil matinal caresse déjà les pentes verdoyantes lorsque j’arrive au Col de Port. À 1250 mètres d’altitude, ce passage pyrénéen offre une pause bienvenue entre deux vallées ariégeoises. Perché dans le massif de l’Arize, entre Massat et Tarascon-sur-Ariège, ce col m’intrigue d’emblée par son nom pléonastique – « Port » signifiant déjà « col » en gascon. Cette curiosité linguistique n’est que la première d’une longue liste de particularités qui font le charme discret de ce lieu.
Un trait d’union entre deux vallées pyrénéennes
La route serpente doucement entre forêts denses et prairies ouvertes, offrant un contraste saisissant à chaque virage. Ce matin de mars 2025, l’air est vif mais prometteur, idéal pour explorer les sentiers qui rayonnent depuis le col. Situé dans le Parc Naturel Régional des Pyrénées Ariégeoises, le Col de Port joue un rôle essentiel en reliant la vallée du Couserans à celle de l’Ariège.
L’histoire du col reste discrète, comme imprégnée dans ses roches schisteuses. Point de passage traditionnel pour les bergers et leurs troupeaux, il marque également la frontière entre les domaines linguistiques gascon et languedocien, témoignant de la richesse culturelle occitane de la région.
Entre nature préservée et patrimoine contemporain
Ce qui frappe immédiatement, c’est l’alternance harmonieuse entre zones boisées et espaces ouverts. Dans les derniers kilomètres avant d’atteindre le sommet, la forêt cède place aux prairies où paissent paisiblement des troupeaux de vaches, tableau vivant d’une tradition pastorale encore bien ancrée.
En 2022, le col s’est enrichi d’une œuvre d’art contemporaine qui s’intègre parfaitement au paysage : Les Fenestrelles du col de Port. Cette sculpture monumentale, réalisée par Vincent Baudon et Arnaud Baubil, allie 20 tonnes de granite et 12 tonnes de schiste, matérialisant le dialogue entre tradition et modernité qui caractérise la région.
Le paradis des cyclistes et randonneurs
Avec une ascension de 16 km et un dénivelé de 822 mètres depuis Tarascon-sur-Ariège (pente moyenne de 5,1%), le Col de Port figure parmi les itinéraires prisés des cyclotouristes. La montée est régulière, avec des pourcentages oscillant entre 6 et 8% après le village de Saurat, avant de s’adoucir dans les deux derniers kilomètres.
Le Tour de France l’a emprunté à 11 reprises depuis 1947, inscrivant ce col dans la légende du cyclisme français. À mi-chemin entre les cols légendaires et les ascensions accessibles, il offre un défi raisonnable pour les amateurs comme pour les passionnés de haute montagne.
Que faire aujourd’hui au Col de Port?
En ce matin du 26 mars 2025, plusieurs options s’offrent aux visiteurs. La fraîcheur printanière invite à la randonnée sur les nombreux sentiers balisés qui partent du col. Pour les amateurs de photographie, la lumière matinale sublime les paysages et offre des conditions idéales pour capturer l’essence des Pyrénées ariégeoises.
L’Auberge de la Sapinière, seul établissement du col, ouvre ses portes dès 10h. Ses crêpes et spécialités régionales constituent une récompense bien méritée après l’effort. Si vous préférez poursuivre votre route, sachez que le col s’inscrit parfaitement dans un circuit des plus beaux sites pyrénéens, avec un dénivelé total de 3060 mètres.
FAQ : Tout savoir sur le Col de Port
Quand est la meilleure période pour visiter le Col de Port?
De mai à octobre pour profiter de conditions optimales. Le col est généralement ouvert toute l’année, sauf en cas d’importantes chutes de neige ou d’intempéries majeures.
Y a-t-il des services disponibles au sommet?
L’Auberge de la Sapinière propose restauration et rafraîchissements. On trouve également un point d’information touristique pendant la saison estivale.
Le Col de Port est-il accessible aux débutants à vélo?
Avec une pente moyenne de 5,1%, l’ascension depuis Tarascon-sur-Ariège reste accessible aux cyclistes réguliers, même non experts. La montée depuis Massat (12,5 km, dénivelé 622 m) offre une alternative légèrement moins exigeante.
