Compte rendu de la conférence / débat tenue à Prades jeudi 12 juin par la revue « Progressistes » et l’AGAUREPS-Prométhée

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Le miroir de la Montagne

Il y a 220 ans, les Montagnards durent faire preuve de détermination et de volontarisme pour sauver la République. C’était l’An II de la République. L’an passé, François Hollande parlait de l’An II de son quinquennat comme pour se convaincre lui-même que les choses iraient mieux en France : la courbe du chômage s’inverserait, le « retournement » économique se produirait.

Cette comparaison suggérée par le Président de la République s’avérait risquée. C’est le pari du livre co-écrit par Francis Daspe et intitulé « Hollande, la République pour cible » (éditions Bruno Leprince, avril 2014). C’était l’objet de la conférence / débat organisée jeudi 12 juin à Prades par la revue « Progressistes » et l’AGAUREPS-Prométhée : étudier l’an II du hollandisme au miroir de l’an II de la République montagnarde, en croisant histoire et Pierre Serra introduisait le débat en insistant sur « le contraste volontarisme et renoncements qui sortirait inévitablement de la comparaison ».

Francis Daspe, secrétaire général de l’AGAUREPS-Prométhée, prit plusieurs exemples pour illustrer ce contraste. « Les Montagnards s’étaient appuyés sur la souveraineté populaire en instaurant le suffrage universel. Elle est aujourd’hui remise en cause dans le cadre des politiques européennes avec la multiplication des transferts de souveraineté dans les domaines économique, monétaire, fiscal ou budgétaire. Les Montagnards avaient reconnu le droit à l’insurrection ; le gouvernement s’en éloigne avec le refus d’amnistie des syndicalistes condamnés sous le quinquennat précédent. Les Montagnards avaient proclamé la République une et indivisible et l’avait construite patiemment. La réforme territoriale, l’autonomie, l’acte III de décentralisation et la notion de République contractuelle contribuent au démantèlement de la République une et indivisible. Les Montagnards avaient fait de l’Etat un acteur de premier plan dans l’économie, avec une loi fixant un prix maximum pour certains produits de première nécessité et un emprunt forcé sur les riches. Le gouvernement se soumet aux diktats de l’austérité et multiplie les cadeaux aux entreprises ».

A partir d’une base historique solide, ce livre est donc l’occasion d’engager le débat sur l’actualité politique la plus immédiate. Les huit chapitres en fournissent une matière abondante.

« La connaissance de cette période historique tant caricaturée est vraiment indispensable au citoyen voulant penser par lui-même de manière critique. Et une nécessité pour la formation de tout militant », estime Pierre Serra. « Ainsi qu’un préalable à tout débat politique argumenté », glissait Francis Daspe qui concluait en invitant chacun « à choisir, hier comme aujourd’hui ou demain, entre la Montagne et le Marais ».