Le CDC (Convergence Démocratique de Catalogne ) nous communique sous le titre « Concurrence agricole : Visons les vrais coupables » avec prière d’insérer :
« Vendredi 7 août, la FDSEA a protesté contre les importations espagnoles au Col du Puymorens sur le thème «Laissez-nous travailler et produire français». Ce dérivatif est nécessaire à nos agriculteurs, piliers du pays. Mais le désespoir innocent désigne des coupables innocents, car le problème est supérieur. Il découle de la folie des grandes surfaces, qui enfoncent notre classe paysanne avec les encouragements de tous les gouvernements. Il provient surtout du manque d’harmonisation des coûts : l’Espagne est visée, mais un Pays Catalan voisin de l’Allemagne ou de l’Italie souffrirait autant. La compétitivité française n’est enviée par personne, nos pouvoirs publics soutiennent cette marginalité et les extrêmes démagogiques sont aux aguets. Bruxelles ou l’Espagne sont les boucs émissaires des souffrances de nos agriculteurs, mais la France est déclassée au niveau mondial. Or, pour agir, l’Europe est une famille plurielle, invitant à adapter la France et non à reproduire le désir d’hégémonie napoléonien.
Qui défend notre monde paysan à Paris ? Les députés et sénateurs des Pyrénées-Orientales se contentent d’aides sparadrap suite aux calamités climatiques. Sans carrure nationale, nos carriéristes provinciaux s’abreuvent de mandats inutiles au Pays Catalan, par abandon des gens de la terre. Le Conseil départemental et la Chambre d’Agriculture du Roussillon ne plaident pas à Paris, ils en ont pourtant le droit.
En solution durable, nous défendons un statut fiscal transfrontalier à soutenir vaillamment à Paris et Bruxelles. Mais l’harmonisation seule n’éliminerait pas la concurrence, car elle confronterait les expertises en marketing et commercialisation de chacun. Par anticipation responsable, un encouragement public aux techniques d’aujourd’hui s’imposerait. Actuellement, cette compétitivité hors coût est mieux maîtrisée par la paysannerie de Catalogne du Sud, tout autant enracinée mais davantage mondialisée. »