Conférence « Derrière le sourire de Mona Lisa »…

Samedi prochain, à l’occasion de la Journée des Droits des femmes, le conférencier Michel Rayssac tiendra le public en haleine avec une plongée historique destinée à mieux connaître la femme derrière l’œuvre d’art. Conférence de Michel Rayssac, ce samedi 7 mars à 10h au 2ème étage de la médiathèque de Toulouges. Entrée libre.

Le monde entier la connaît sous le nom de Mona Lisa. Son sourire énigmatique, son regard qui semble ne jamais vous quitter, sa posture, tout a été dit, étudié, interprété, écrit, contredit, analysé, extrapolé. Tout, ou presque, s’amuse à rappeler Michel Rayssac, professeur des écoles à la retraite et infatigable passionné des œuvres d’art : « Parmi les milliers de personnes qui se pressent chaque jour au Louvre pour la prendre en photo, combien savent qui elle était réellement ? »

C’est justement pour parler de celle qui a inspiré sa Joconde à Léonard de Vinci que Michel Rayssac a conçu une conférence passionnante et minutieusement documentée, qui permettra notamment de découvrir le tableau avec son ciel bleu originel.

D’où vous vient cette fascination pour Mona Lisa ?

C’est une drôle d’histoire, qui remonte à 1940, alors qu’une famille d’Enghien était jetée sur les routes de l’exode par l’arrivée des Allemands. Cette famille est arrivée dans le Tarn-et-Garonne, d’où est originaire toute ma famille, et mon oncle et ma tante l’a hébergée jusqu’à la Libération, dans le village de Montech. En guise de remerciements, nous avons été invités, mon oncle, ma tante, mes parents et moi-même, à visiter Enghien, et donc Paris. Nous sommes allés au Louvre, et j’ai été confronté au regard de Mona Lisa pour la première fois. J’avais 8 ans, et ce regard ne m’a plus quitté depuis !

L’histoire de ce tableau, vous l’aviez déjà racontée dans votre livre, « L’exode des musées – histoire des œuvres d’art sous l’Occupation »…

Oui, j’ai raconté comment dès la déclaration de guerre, Mona Lisa, qui est tout de même de santé fragile, est partie dans la Sarthe, puis à Montauban, puis dans le Lot, entourée de toutes les précautions nécessaires à sa conservation… Mais aujourd’hui, ce qui m’intéresse, c’est la personne qui est représentée dans ce tableau.

Justement, que sait-on d’elle ?

Elle s’appelait Lisa Gherardini, et Monna, qu’il faut écrire avec deux N en italien, est le diminutif de Madonna. On sait que toute petite, elle a eu le privilège de ceux qui ont vu, pour la première fois en Europe, une girafe… À 16 ans, elle est mariée à Francesco Del Giocondo, de 14 ans son aîné, et aura son premier enfant à 17 ans. Finalement, on sait beaucoup de choses sur la vie de Lisa, on sait même qu’elle achetait de la bave d’escargot comme soin contre les rides !

Et concernant son célèbre sourire, avez-vous votre propre interprétation ?

On sait que qu’elle avait perdu un enfant, une fillette de deux ans, un peu avant que Léonard de Vinci ne commence son portrait. C’est peut-être ce qui explique cet étrange sourire…