Albert Mallol Camprubi consacre sa vie aux plantes et aux arbres. Il a travaillé sur la création de Flora Catalana, un site d’identification botanique et de savoirs sur les usages variés des plantes. Il a conçu une exposition sur le thème des bois et des plantes ligneuses de Catalogne et d’Occitanie afin de vulgariser ces savoirs. Elle présente 200 espèces que l’on peut trouver dans notre région. La majorité d’entre elles est autochtone mais il y en a quelques-unes d’étrangères, issues de plantations ou bien invasives sur le territoire (arbres et arbustes ornementaux ou d’exploitations forestières, fruitières, etc).
« Les objectifs de l’exposition sont, entre autres, de faire connaître le patrimoine naturel de notre terre et aider à retrouver les traditions, d’encourager le respect de la nature et de la culture, ainsi qu’élaborer d’authentiques produits locaux comme une meilleure voie de développement véritablement durable de l’environnement, de montrer la grande diversité d’espèces qui ont été employées ou peuvent l’être et de retrouver des usages anciens et contemporains non répertoriés »
C’est, soutenue par la municipalité et à l’initiative du Casal del Conflent présidé par Jordi Taurinya, que cette exposition éclairée par la conférence d’Albert Mallol Camprubi en catalan, a pu se tenir à la salle Gipulo au tout début des festivités de la foire de la Saint-André
Après avoir donné quelques explications sur la physiologie et la biologie des plantes, c’est avec passion qu’Albert Mallol Camprubi, passionné et passionnant, a emporté l’auditoire dans un historique sur plusieurs siècles des populations d’arbres de notre région. Je ne peux rapporter ici la richesse de la conférence, mais je citerai entre autres, le passage où on apprend que les arbres sont capables de communiquer ensemble, de se soutenir voire d’échanger de l’eau et des médicaments. Qu’ils ont une mémoire et que ceux qui ont subi une sécheresse se souviennent et économisent l’eau. Celui où le conférencier évoque l’invasion de plantes étrangères provenant parfois de nos jardins d’agrément parce que nous préférons souvent planter des essences asiatiques ou américaines plutôt que celles qui colonisent notre terre depuis des siècles. Enfin son approche ethnobotanique nous a fait découvrir une large gamme d’utilisation du bois depuis les civilisations anciennes jusqu’à la bioingénierie de nouvelles cultures. Malheureusement, nous avons beaucoup oublié ! Albert Mallol Camprubi, nous a rappelés combien le bois nous était précieux et qu’il est bien regrettable de jeter à la déchetterie le fameux Lilas des Indes dont la floraison nous enchante alors que son bois est utilisé en ébénisterie, en menuiserie d’intérieur, pour le tournage, la construction et la sculpture. On en fait des meubles, des revêtements de sol, des panneaux, du placage, du contreplaqué, des cadres, des articles de sport, des caisses, des poutrelles, etc. Décidément, nous avons bien des choses à nous rappeler et certainement à réfléchir sur notre rapport aux plantes en général et aux arbres en particulier