Pour la troisième année consécutive, un cycle de conférences en sciences politiques et sociologie est programmé au cours de la première partie de la saison culturelle, au Théâtre Jean Piat de Canet-en-Roussillon. Le premier rendez-vous est fixé avec Olivier Rouquan vendredi 21 octobre.
Les thèmes des conférences sont choisis avec attention, permettant à tous d’entendre les analyses de spécialistes sur des sujets de fonds. Les conférenciers, en lien avec l’Université Perpignan Via Domitia interviendront en cette période pré-électorale sur des sujets qui questionnent nos institutions, pour mieux comprendre le monde dans lequel nous vivons…
Au printemps, trois conférences d’Histoire de l’Art seront programmées, en partenariat avec le FILAF, Festival International du Film et du Livre d’Art.
Entrée libre.
Faut-il en finir avec le président ?
Vendredi 21 octobre – 18h
Par Olivier ROUQUAN
Pendant son quinquennat, la popularité du Président Hollande est durablement faible. Les commentaires abondent sur sa présupposée incompétence… Mais trop focaliser sur la personne est signe de myopie, et empêche toute réflexion mettant en perspective la crise institutionnelle.
Or, depuis l’adoption du quinquennat (2000), la lisibilité du qui fait quoi au sein de l’exécutif, ou entre ce dernier et le législatif est devenue problématique : l’équilibre de la Ve République a été rompu. La coïncidence entre présidentielle et législatives prive le Premier ministre d’une légitimité propre. Elle affaiblit aussi le Président, dont la durée du mandat est plus courte que celle de n’importe quel élu local. Par ailleurs, quid du Parlement, les députés élus peu après le chef de l’Etat ayant une marge de manœuvre réduite, du fait de la personnalisation permanente du débat…
Olivier Rouquan est politologue, chercheur associé au CERSA. Il enseigne et produit des travaux sur les institutions et la vie politique depuis vingt ans. Il est également conférencier et expert auprès des administrations de l’Etat et des collectivités sur les enjeux territoriaux. Enfin, il développe des analyses dans les médias écrits et audiovisuels. www.olivier-rouquan.fr
Voir plus loin que 2017 : les grands défis hexagonaux du XXIème siècle
Vendredi 18 novembre – 18h – Théâtre Jean Piat
Par Christophe EUZET
Alors que les esprits sont entièrement focalisés sur l’élection présidentielle de 2017, la France est confrontée à des enjeux cruciaux qui dépassent de loin les péripéties d’une simple consultation électorale. Les enjeux institutionnels internes et internationaux, les progrès fulgurants des nouvelles technologies et les questions fondamentales de société qu’ils induisent respectivement, sont complètement occultés du débat public, faisant passer le pays à côté des « grands problèmes sociétaux » du monde de demain…
Christophe Euzet est actuellement maître de conférences à l’université Via Domitia de Perpignan et chercheur au Centre francophone de droit comparé et de droit musulman. IL a notamment exercé les fonctions de directeur d’UFR à l’université internationale Léopold S. Senghor d’Alexandrie en Égypte. À ce titre, il a travaillé en collaboration étroite avec de nombreuses institutions, africaines, du Proche et du Moyen-Orient, ainsi que de l’ensemble des espaces occidentaux francophones.
Marché et technologie, nouvelle vision du monde
Jeudi 8 décembre – 18h – Théâtre Jean Piat
Par François FERAL
Depuis l’aube de l’humanité, et au même titre que la guerre ou les religions, le commerce et la technique ont joué un rôle fondamental dans la construction et l’évolution des civilisations. Cependant ces deux éléments apparaissaient volontiers comme s’intégrant dans les différents systèmes sociopolitiques. Durant plus de cinq siècles, la construction des Etats modernes et en particulier des Etats-providence en Occident a donné l’image d’une suprématie de l’appareil politique sur l’ensemble de ces composantes structurelles des sociétés.
La mondialisation fait au contraire apparaitre le marché et la technologie comme les vecteurs prééminents du Politique, se substituant en particulier aux projets collectifs, aux solidarités et aux valeurs sociales. Elles semblent construire également de nouvelles interdépendances qui échappent elles aussi au contrôle des Etats. En investissant tous les secteurs de la vie sociale, cette suprématie marché/technologie amplifie les individualismes et la remise en cause des solidarités construites sous l’égide de l’Etat ; elle apparait ainsi comme une des causes de la crise du Politique allant très au-delà des clivages partisans.
François Féral est né en 1952 dans une famille de pêcheurs de Palavas. Il est aujourd’hui professeur émérite de l’Université Via Domitia de Perpignan dont il est Président honoraire puisqu’il qu’il l’a dirigée de 2002 à 2007. Il a également exercé les fonctions de directeur d’Etudes à l’Ecole Pratique des Hautes Etudes dans une unité de recherche CNRS basée à Perpignan et dans le Pacifique Sud. François Féral a dirigé une vingtaine de thèses de doctorat de droit public, publié près de cent cinquante articles et ouvrages ; il a dirigé et participé à de nombreux programmes de recherche sur les transformations de l’État et de l’administration publique. Il a été invité pour des conférences et des enseignements dans le monde entier.
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