Dernière journée de course avant celle de repos, la sixième étape a donné lieu au jeu des chaises musicales entre les boucles FIA et FIM de la veille dans la région de Riyadh. Les autos et les motos se sont élancées en même temps à partir de 7h45 dans leurs spéciales respectives. Si les autos retrouvaient au sol les traces des deux roues qui leurs sont familières, pour les motos de tête, habituées à affronter des pistes vierges, ou seulement empruntées par quelques-uns de leurs homologues partis en amont, il s’agissait d’un exercice inhabituel. L’essentiel du parcours chronométré était déjà marqué par les passages des catégories FIA de la veille. Des traces parfois accentuées par les intempéries, et qui ont rendu le parcours impraticable sur certaines portions, contraignant la direction de course à stopper les motards à la première neutralisation commune, au km 101.
Nos Toulougiens ont pu rouler dans un bon rythme aujourd’hui en compagnie des cadors mondiaux de la catégorie. Une spéciale rapide et technique ou il a fallu composer avec de nombreuses passes caillouteuses, très exigeantes pour la mécanique, durant lesquelles la rigueur et la prudence était de mise. C’est vers le kilomètre 168 que les camions de course les ont rattrapé sur l’épreuve et notamment l’armada des 4 Kamaz russes. L’alarme Sentinel qui est installé dans chaque véhicule de course a retenti à 300m de la jonction et ensuite a 50m. Et là, il vaut mieux ne pas rester dans l’axe de progression des poids lourds lancés à toute allure. Les aillant laisser passer, ils ont du coup subi la poussière soulevé par ces mastodontes du désert. Cette étape 6 dans la poche leur permet donc de clôturer cette première semaine du Dakar 2022 dans les objectifs espérés voire même rêvés, en 12ème position au classement général SSV, à 13 minutes du top 10 en finissant 11eme ce jour.
Pour l’équipage du SSV #450, la journée a été très difficile avec une sortie de route en sautant une marche de 5m qui les a immobilisé plus de 2h en bord de piste. Train avant cassé ( moyeux + rotules cassées+ triangle supérieur tordu HS ) et en plus du démontage sur place, Nicolas et Davy ont du attendre le camion d’assistance pour récupérer les pièces qu’ils n’avaient pas a bord de leur véhicule. Au bilan, pas de blessure dans l’accident mais les kinés auront du travail demain avec pas mal de contusions malgré les équipements de sécurité au top. Ils pointent du coup a la 36eme place du général ce soir en finissant l’étape à la 46eme positions.
Maxime Lacarrau et son copilote, Frédéric Becart ont eu aussi passé une journée particulière. Leur Toyota n’est toujours pas réparé depuis la veille et ils ont du faire l’étape avec un boitier papillon récalcitrant ( ils pensaient que c’était la vanne EGR qui était en panne ) et 140 chevaux en moins. Un appel a été lancé pour trouver la pièce et qu’elle puisse arriver le plus vite possible sur place pour qu’ils puissent continuer l’aventure avec une auto a 100% de ses capacités. Ils sont à la 69eme place du général en aillant fini cette étape à la 66eme positions.
Sébastien Delaunay et Bernhard Ten Brinke finissent quand à eu à la 6eme place de l’étape d’aujourd’hui. C’est un bon résultat vu le profil de la scène du jour avec une journée difficile, technique et physique. Il y avait de nombreux pièges, que ce soit sur la piste avec des passages très techniques et des pierres cachées sous le sable, des lits de rivière ravinaient par les pluies. Mais aussi de nombreux pièges de navigation avec des changements de direction incessants et des traces cachées pas intuitives à suivre. Nous nous en sommes remis sans faire d’erreur et nous y sommes arrivés. Ils pointent à la 29eme place du général à 4H28 du premier équipage de la catégorie auto.
Place demain à la traditionnelle journée de repos, où tous les équipages vont pouvoir recharger les batteries, pour attaquer des dimanche la deuxième semaine de course. Mais pas de repos encore ce soir pour les équipes d’assistance qui auront une courte nuit devant eux. Ils vont avoir en charge de réviser complètement les mécaniques de A à Z pour assurer la continuité de la course. Ce sont aussi les kinés qui vont avoir un grand travail a remettre en état les coureurs. Avec plus de 4500 kilomètres dans les articulations, ils vont en avoir bien besoin. Tout comme en endurance moto, les équipes logistiques ont une énorme place dans la performance des équipes.
Laurent Sas.
Laurent Sas.