Voila maintenant 4 jours que les pilotes se battent contre le terrain et les éléments dans ce Dakar 2023. Nombres de surprises sont déjà arrivés et nos vaillants Catalans gravissent les marches de leurs catégories avec courage et ténacité. Il leur en faudra pour boucler les plus de 4800 kilomètres d’un parcours semé d’embuches. Résumé des 4 premières étapes.
C’est sur les berges de la mer Rouge que le Sea Camp s’est posé pour 4 jours d’acclimatation. La team BBR a peaufiné les derniers réglages des machines pour propulser l’équipage fanion du Catalan Éric Abel et de Serge Gounon vers le prologue de 12km, qui lancera cette 45eme édition du DAKAR. Un prologue qui sera très piégeur, typé rallye, avec des portions très roulantes et d’autres très abîmées par le passage des concurrents précédents. Les sensations à bord du nouveau Canam x3 FIA sont bonnes. Les deux sportifs continuent de s’adapter l’un à l’autre. Ils finissent a la 19eme place de la catégorie et cela augure de bonnes performances pour la suite.
Une 1ere étape annoncée comme une mise en jambes mais c’est un tout autre scénario qui s’est joué. Les 600 km de spéciales ont été un condensé de ce que l’on peut trouver en rallye raid. La belle région de Yanbu propose des sols très rocailleux et quelques passages de dunes moyennes. Eric aura une pensée pour tout le travail accomplis cette année au départ de cette étape: » Je suis donc partie avec une petite boule au ventre mais la beauté des paysages m’a très vite mise dans l’ambiance ! «
Un excellent travail de Serge au co-pilotage et une concentration a toute épreuve auront fait qu’Eric n’aura pas trop contemplé les paysages pour finir a une excellente 15eme place au général de la catégorie à 22 minutes du leader. Serge pour sa part est content d’avoir brisé la glace en effectuant cette étape en tant que copilote d’Éric. Le buggy a très bien fonctionné et il a montré toute sa fiabilité. « On continue l’apprentissage commun pour garder l’objectif de grimper tous les jours un peu au classement ! »
Une étape dantesque comme on les redoute au Dakar avec les 430 kilomètres de spéciales et les 158 de liaison qui vont mener les equipages du Sea Camp à Alula. L’expédition présentait en partie les particularités de la course en montagne, imposant de circuler sur des pistes étroites et de s’élever jusqu’à 1300 mètres d’altitude au passage d’un col à mi- spéciale. Partis sur les chapeaux de roues, les catalans ont eu une journée à émotions variables. En effet, dans le rythme des 5 meilleurs jusqu’au km 60, ils ont dû très vite se calmer après leur malchance d’une double crevaison. Sans roue de secours supplémentaire, la sagesse a été de rigueur pour rallier les 320km km restants. Éric n’aura jamais autant vu de caillou sur une spéciale !
Partis le couteau entre les dents ils ont gardé un super rythme malgré tout. Il aura fallu gérer le stress des crevaisons et de rouler sur ce terrain pendant plus de 300km. D’autres auront moins de chance et ils auront perdu, voire abandonner leur Dakar dans ce sublime décor. l’arrivée au bivouac sera l’occasion de se reposer apres le check complet de la mécanique. Cela sera aussi l’occasion de délivrer un nouveau chèque de 300€ à nos associations humanitaires, comme nous avons coutume de faire après chaque étape terminé avec le cœur de le faire chaque soir.
Pour les pilotes du Dakar, qui ont affronté des conditions météo par endroits torrentielles à travers les majestueux canyons qui entouraient des pistes sablonneuses et parfois rocailleuses, l’enjeu tenait également à la capacité de se concentrer sur la navigation alors que les nombreux croisements de pistes prêtent à confusion. Les violentes pluies ont raccourci l’étape à 377 kilomètres pour une bonne partie des pilotes et équipages. Ce sera une très belle opération pour Eric et Serge au classement général avec une 14eme place scratch SSV qui les font arriver a la 13eme place du général avec un gain de 4 places, les laissant a 14 secondes du douzième. Encore une crevaison a leur compteur, témoin de la rudesse du terrain emprunté par les concurrents.
La pluie, elle aussi, aura laissé des traces avec une panne d’essuie glace sur tout le débuts de la spéciale, des franchissement de Rios inondés. En résumé, des conditions de fin du monde dans le désert Arabique. Heureusement, l’adresse d’Eric au pilotage, couplée à un parcours sans faute de son copilote Sergio, ont permis à l’équipage de rallier le Km335 de la spéciale, où le drapeau de fin de cette étape raccourcie les attendait. L’aggravation des conditions météorologiques ne permettait plus à l’organisation de garantir la sécurité des concurrents, les équipages des catégories Voitures et Camions ont été arrêtés au CP3.
Le Dakar est aussi parti pour Sébastien Delaunay. Co-pilote sur un Toyota Hilux Overdrive, le prologue aura une allure de descente au enfer. « C’était une étape très courte. Mais malheureusement après 4km on arrive sur un virage un peu trop vite et on se surprend par les ornières… » Ils vont terminer sur le côté et vont devoir remettre leur voiture sur ses quatre roues. Ils perdent 6 minutes au classement général sur le leader. « Nous perdons 6min et semble évidemment dramatique d’être 205 sur le classement mais 6 minutes ce n’est rien. »
Ils ont commencé deuxième sur la piste lors de la 3eme étape. Ouvrir une étape difficile, avec la navigation, n’est pas la chose la plus évidente à faire. La pluie était un problème aujourd’hui mais nous avons été prudents. Nous continuons notre ascension dans le top 10 en évitant les pièges. Statu quo au classement, ils sont toujours 13eme de la catégorie avec une 12 place lors de cette étape.
Pour Nicolas Falloux, ce Dakar 2023 est celui du changement de poste. Direction la catégorie T5.2, en tant que mécanicien sur un enorme camion Man d’Assistance mais qui font aussi la course en parallèle. L’équipe de Ric Rallye sur le pied de guerre. Une fois n’est pas coutume, on retrouve à bord du Man #537 l’équipe légendaire du super pilote Sylvain Besnard assisté de son copilote « Magic » Sylvain Laliche, véritable couteau suisse du rallye-raid ! Cette année, le binôme est accompagné du non moins valeureux Le mécanicien Nicolas Falloux… avec un petit air de déjà vu puisque l’édition 2012 les a déjà rassemblés à bord d’un Mercedes 6 roues sur les pistes d’Amérique du Sud….
Laurent Sas
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