Le Championnat de France FFSA Drift 2022 s’est achevé le 23 octobre lors de la finale sur le circuit du Val de Vienne. Au terme d’une magnifique saison, le jeune pilote de 27 ans, domicilié à Cases de Pêne, a reçu le trophée de Champion de France en catégorie Loisirs et cela lors de sa toute première saison en compétition. Un avenir qui pourrait se révéler radieux l’année prochaine en Catégorie Pro.
Le Drift est un sport mécanique provenant du Japon. Initié dans les années 80, il se pratiquait sous forme de course illégale sur les routes de montagnes du pays. Ces courses, appelées « Touge », verront leurs arrivées sur circuit en 1988 grâce au fameux pilote japonais Keiichi Tsuchiya. Les années 2000-2010, verront le drift faire son entrée en Europe et en France avec diverses compétitions et championnats. C’est maintenant sous la houlette de la FFSA, que les organisateurs du Championnat de France FFSA Drift, Jérôme Vassia et Armand Faure, gèrent un sport en plein essor, reconnu depuis 2017 par la Fédération Internationale Automobile. Le drift (en anglais drifting, « dérive ») est une discipline de sport automobile dans laquelle le pilote contrôle le véhicule pour qu’il glisse d’un côté à l’autre d’une piste bitumée. L’épreuve se déroule devant des juges : sont notés la trajectoire, la vitesse, l’angle d’attaque et le style. On retrouve principalement des voitures de type propulsion, japonaises ou BMW, dans les paddocks.
Wilson a commencé le drift il y a une dizaine d’années. C’est au grand Circuit du Roussillon qu’il y fait ses premières armes avec Xtrem-Drift qui organisait des initiations à ce sport tous les soirs. Le jeune homme y prend goût, et passe ses soirées d’été a faire quelques sessions avec Axel François, qui est aujourd’hui, un des très grands pilotes du drift Français et qui s’exporte a l’étranger, en Europe tout comme aux USA ou au Japon. Il achètera sa première voiture, une BMW série 7. Quelques années plus tard, il jettera son dévolu sur une voiture atypique sur les circuits avec une BMW 323 E21 qu’il achète dans une casse du département. Il mettra 4 ans pour la refaire de A à Z en jonglant avec la création de son entreprise de nettoyage automobile à Domicile. Les copains de ses débuts sont toujours présents pour l’aider dans la réalisation de son projet. L’entraide est toujours présente. Il confiera la préparation de la voiture a un sorcier provençal, Yannick de chez NPS Performance. La voiture fera des allers-retours au Luc cet hiver pour la future saison ou elle va devoir franchir un cap supplémentaire pour tenter d’accrocher des voitures plus puissantes.
Cette E21 est maintenant unique sur le plateau Français du CFD et sacrément reconnaissable à son nez de requin qui est une des caractéristiques des BMW des années 70-80. Un châssis qui a plus de 40 ans, avec un moteur 6 cylindres en ligne turbo de 437cv provenant d’une E36. Le turbo a été ajouté et le moteur refait a neuf. Boite de vitesse d’origine du moteur, un train avant d’E36 permettant plus de réglage que le train d’origine. un train arrière d’E30 qui sera lui amélioré pour la saison prochaine. La voiture est quasiment prête pour passer en catégorie Pro. La saison s’est passée sans aucune panne majeure montrant la fiabilité de la préparation de la voiture. Le budget préparation sera en augmentation aussi, car la dotation en pneus va être plus conséquente qu’en catégorie Loisir ou les voitures sont quasiment d’origine. Là aussi, les conséquences mondiales impactent sur les approvisionnement en pneus spécifiques pour la discipline et donc les coûts.
L’Espagne lui tend aussi les bras comme pour beaucoup d’autres disciplines en sport mécanique. Alors qu’en France, les circuits sont souvent aux cœurs de polémiques entre gérants, utilisateurs et riverains, l’Espagne reste un eldorado avec un nombre de circuits ahurissants et une cohabitation qui se veut sereine entre tout le monde. Le cahier des charges des voitures est devenu drastique pour les émissions sonores, la pollution, les journées de roulage se passe de plus en plus sur piste mouillée pour éviter la encore le bruit et les émissions de fumée massive. Cela va dans le bon sens si c’est pour continuer à pouvoir utiliser nos circuits dans cette discipline. Le Circuit du Roussillon accueillait encore du drift il y a quelques années avant de devoir les refuser. Nos pilotes locaux n’ont donc plus d’autres choix que de partir loin sur le peu de circuits Français qui les acceptent encore ou sinon de partir en Espagne.
Wilson va prendre son bâton de pèlerin pour trouver de nouveaux sponsors, il espère participer à quelques autres compétitions comme il l’a fait avec la course de côte de Font Romeu pour promouvoir son projet et se faire plaisir au volant de sa voiture tout en offrant du spectacle et de la joie aux spectateurs. Nous aurons un regard sur lui pour cette saison 2023 qui s’annonce performante et sous les bons auspices de la dérive.
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Laurent Sas