Avec 60 894 voix les socialo-communistes obtiennent 20 sièges… Quant le FN en obtient zéro avec 64 147 suffrages exprimés. Vous avez dit « bizarre » ?, comme c’est bizarre !
Au soir du second tour de ces premières élections départementales à l’échelon national, qui a eu lieu le dimanche 29 mars 2015, la Gauche PS-PCF-PRG emmenée par sa présidente socialiste sortante, Hermeline Malherbe, a conservé la majorité. Elle l’a même améliorée passant de 21 à 22 sièges, si l’on tient compte de l’élection du binôme centriste Madeleine Garcia-Vidal (maire de Saint-Hippolyte) et José Puig (maire de Claira et conseiller général sortant) sur le canton de la Côte Salanquaise.
Les résultats dans les 17 cantons du département des P-O se présentent ainsi :
– Canton 1 « Les Aspres » : René Olive (PS) et Edith Pugnet (PCF)
– Canton 2 « Le Canigou » : Ségolène Neuville (PS) et Alexandre Reynal (PS)
– Canton 3 « La Côte Sableuse » : Thierry Del Poso (UMP) et Armande Barrère (UMP)
– Canton 4 « La Côte Salanquaise » : José Puig (Centre) et Madeleine Garcia-Vidal (Sans Etiquette)
– Canton 5 « La Côte Vermeille » : Michel Moly (PS) et Marina Parra-Joly (PS)
– Canton 6 « Perpignan I » : Annabelle Brunet (Nouveau Centre) et Richard Puly-Belli (UMP)
– Canton 7 « Perpignan II » : Joëlle Anglade (UMP) et Jean Sol (UMP)
– Canton 8 « Perpignan III » : Françoise Fiter (PCF) et Jean Vila (PCF)
– Canton 9 « Perpignan IV » : Isabelle de Noëll-Marchesan (UMP) et Romain Grau (UDI)
– Canton 10 « Perpignan V » : Toussainte Calabrese (PS) et Jean-Louis Chambon (PS)
– Canton 11 « Perpignan VI » : Hermeline Malherbe (PS) et Jean Roque (PS)
– Canton 12 « La Plaine d’Illibéris » : Marie-Pierre Sadourny (PS) et Nicolas Garcia (PCF)
– Canton 13 « Les Pyrénées Catalanes » : Jean Castex (UMP) et Hélène Josende (UMP)
– Canton 14 « Le Ribéral » : Robert Vila (UMP) et Mme Piqué (UMP)
– Canton 15 « La Vallée de l’Agly » : Charles Chivilo (PRG) et Mme Beuze (PS)
– Canton 16 « La Vallée de la Têt » : Damienne Beffara et Robert Olive
– Canton 17 « Vallespir-Albères » : Robert Garrabé (PS) et Martine Rolland.
(En caractères gras les élus qui siégeaient déjà dans la précédente Assemblée Départementale, appelée alors « Conseil Général »).
Au total, la Majorité départementale de gauche remporte 11 cantons, soit 22 sièges de conseillers départementaux en y incluant les deux élus estampillés « Divers gauche » (en réalité donc des centristes sans étiquette politique), tandis que l’UMP et l’UDI, épaulés par les partis catalanistes Convergence Démocratique de Catalogne (CDC) et Unitat Catalana (UC), réalisent leur plus mauvais score depuis que la Gauche a repris les rênes du Département avec seulement 6 cantons, soit 12 élus dans la nouvelle Assemblée.
A l’arrivée, le Front National/ Rassemblement Bleu Marine (FN/ RBM), pourtant au soir du 1er tour en tête dans de nombreux cantons et présent dans 16 des 17 cantons des P-O, ne décroche aucun siège.
La pilule est d’autant plus amère et difficile à avaler pour l’équipe de Louis Aliot – vice-président du FN, député européen, conseiller municipal et communautaire de Perpignan… -que les chiffres sont têtus : le soir du second tour, le FN/ RBM a très officiellement et très exactement rassemblé 64 147 voix, contre 61 217 pour la coalition UMP-UDI-CDC-UC… et 60 894 pour le trio PS-PCF-PRG.
La réaction de Louis Aliot est cinglante : « Où est la Démocratie dans tout ça ? Où est passée la République ? Entre les deux tours, l’appel pathétique du 1er adjoint de la Ville UMP de Perpignan à voter communiste et socialiste scelle le pacte jusqu’ici secret qui existe entre la Droite et la Gauche dans le département des Pyrénées-Orientales ! Les électeurs sont maintenant prévenus, l’UMPS est la seule réalité et le mensonge la seule politique (…) ».
Cet écart de voix n’a pas échappé à un fin limier de la politique départementale, un certain Jean-Paul Alduy, ancien maire UDF de Perpignan, ancien président de l’Agglo, ancien sénateur (etc.-etc.), et qui bien qu’à la retraite continue de tirer les ficelles en coulisses, ou plutôt sur les réseaux sociaux, en s’imaginant revenir aux affaires pour sauver le territoire qu’il a pourtant largement (pour ne pas dire généreusement) contribué à plomber : « Jean Castex a fait une belle campagne et réalise sur son nom, à Prades, le meilleur score du département ; un autre découpage de la carte électorale aurait d’ailleurs inversé le résultat en nombre d’élus départementaux puisque globalement les listes UMP-UDI totalisent plus de voix que les listes PS-PC. Mais il doit regretter d’avoir fait venir Nicolas Sarkozy entre les deux tours : le seul effet fut de remobiliser les électeurs de gauche et de faire perdre, souvent lourdement, des triangulaires qui devaient être gagnées. Sur Perpignan, le maire préfère m’attaquer plutôt que regarder la vérité en face : il ne doit la survie, partielle, de son équipe qu’au vote républicain des électeurs de gauche comme l’an dernier lors des municipales… ».
Cela n’a pas empêché l’installation de la nouvelle équipe dirigeante du Conseil Départemental, le jeudi 2 avril dernier : la sénatrice des P-O, Hermeline Malherbe, revient aux commandes avec, en suivant, comme vice-président(e)s : Michel Moly (1er), Toussainte Calabrese (2ème), Jean Vila (3ème), Damienne Beffara (4ème), René Olive (5ème), Françoise Fiter (6ème), Robert Garrabé (7ème), Martine Rolland (8ème), Alexandre Reynal (9ème) et Edith Pugnet (10ème).