Elections européennes du 25 mai 2014 : P-O, le Front National, première force politique ?

Me Louis Aliot, vice-président du Front National (FN), conseiller régional des P-O, président du groupe Perpignan Ensemble (Rassemblement Bleu Marine) et  Marie-Thérèse Costa Fesenbeck, secrétaire départementale du FN'66 et conseillère régionale des P-O.
Me Louis Aliot, vice-président du Front National (FN), conseiller régional des P-O, président du groupe
Perpignan Ensemble (Rassemblement Bleu Marine) et Marie-Thérèse Costa Fesenbeck, secrétaire départementale du FN’66 et conseillère régionale des P-O.

Avec 35,23% des suffrages exprimés sur l’ensemble du département, le FN caracole en tête dans 170 des 226 communes du Roussillon.

Le dimanche 25 mai 2014, Me Louis Aliot, vice-président du Front National (FN), conseiller régional des P-O, président du groupe Perpignan Ensemble (Rassemblement Bleu Marine) sur les bancs du conseil municipal de la Ville de Perpignan – 12 élus sur 55 ! – a été élu député européen (emmenant avec lui deux autres candidats de sa liste au Parlement à Strasbourg) dans la circonscription Grand Sud Ouest qui regroupe les régions administratives d’Aquitaine (Bordeaux), de Midi-Pyrénées (Toulouse) et du Languedoc-Roussillon (Montpellier).

 

Sur le sol roussillonnais, le FN est arrivé très nettement en tête de toutes les formations politiques, avec 35,23% des voix contre : 17,73% à la liste UMP, 12,32% à la liste PS-PRG, 9,83% à la liste écologiste EE-LV, 9,07% à la liste Front-de-Gauche (PCF/ PdG), 5,76% à la liste centriste UDI-MoDEM…

 

La liste conduite par Louis Aliot est arrivé en tête dans 170 des 226 communes des Pyrénées-Orientales, et notamment à : Perpignan (récoltant ainsi 35,89% des suffrages exprimés), ainsi que dans les principales villes du département, les plus emblématiques en tout cas, comme : Cabestany, Canet-en-Roussillon, Le Barcarès, Le Soler, Pollestres, Saint-Laurent-de-la-Salanque…

 

Au total, ce sont donc 150 563 électeurs des Pyrénées-Orientales qui ont voté FN lors de ce scrutin européen, ce qui fait dire à Louis Aliot : « Avec un tel score, nous sommes évidemment la première force politique du département et de la région Languedoc-Roussillon où nous faisons plus de 30% !, ce qui augure de résultats prometteurs pour les échéances à venir (…). A Perpignan, nous confirmons l’excellent résultat des municipales et représentons un avenir et une alternative pour la suite. Très clairement la mairie UMP de M. Pujol ne peut pas continuer à ne pas tenir compte de ces résultats et poursuivre imperturbable une politique communautariste et clientéliste paralysante (…). J’appelle les Perpignanais et les Roussillonnais à se joindre à nous pour préparer les échéances futures (…) ».

 

L’élection de Louis Aliot au Parlement européen permet à la Ville de Perpignan de conserver un eurodéputé puisque avant lui, un autre élu du conseil municipal du chef-lieu du Roussillon, Marie-Thérèse Sanchez-Schmid (UMP), siégeait à Strasbourg. Elle n’a pas été réélue cette fois-ci, bien que figurant en 3ème position sur la liste conduite par l’ex-ministre de la Défense dans un gouvernement Fillon, Michèle Alliot-Marie (UMP).

 

Entre le précédent scrutin des élections européennes, en 2009, et aujourd’hui, le FN réalise sur le territoire des P-O une progression fulgurante et spectaculaire, puisque parmi les électeurs qui se sont déplacés il engrange 40 798 voix supplémentaires !

 

Parmi les autres formations politiques qui ont progresse dans le département : le Front de Gauche de Jean-Luc Mélenchon gagne 2 759 électeurs (toujours entre 2009 et 2014), et, très étonnamment, le PS-PRG + 1 407 voix.

 

En revanche, parmi les partis localement en perdition : l’UMP perd 7 422 électeurs (puisque passant de 34 411 voix à 26 689 voix… ainsi que les écolos d’Europe Ecologie Les Verts : – 3 792 voix !

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Pour Nicolas Garcia, secrétaire départemental du Parti Communiste français (PCF’66/ FdG), ancien maire d’Elne (il a été battu lors des dernières élections municipales) : « Dans les P-O, 55% d’abstention – NDLR, 342 023 électeurs inscrits dans les P-O, 157 036 votants… 150 566 suffrages exprimés comptabilisés – l’Extrême Droite à plus de 35% – plus de 15% à chaque fois dans au moins six grands pays européens – cela fait mail et cela fait peur ! Le PS à 12,3%, la sanction est sans appel contre les politiques d’austérité qui, en France comme en Europe, favorisent le capitalisme ultralibéral. Il faut changer radicalement de politique et répondre aux attentes populaires en matière d’emploi, de salaires, de protection sociale, d’environnement, de service public. Heureusement, une petite hirondelle annonce un timide printemps en Europe : en effet, la Gauche équivalente à notre Front de Gauche français, obtient de bons résultats dans de nombreux pays (Grèce, Espagne…). Elle disposera d’un groupe au Parlement européen de 46 députés (34 jusqu’à présent). Avec plus de 9% dans les P-O, soit trois points de plus que la moyenne nationale, le FdG conserve son député européen (…). Dans les villes de plus de 3 000 habitants, c’est à Elne et Cabestany que le FdG obtient son meilleur résultat et demeure la deuxième force politique. Il en est de même dans des communes comme Alénya, Estagel, Corbère, Fontpédrouse, Montalba, dans le Haut-Vallespir (…) ».

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Parmi les gros perdants de cette historique journée du 25 mai 2014, la débâcle de l’UMP dans les Pyrénées-Orientales ne passe pas inaperçue. Loin s’en faut. Même si, dans un communiqué de presse surréaliste, le sénateur François Calvet, maire de Le Soler, 1er vice-président de l’Agglo de Perpignan (PMCA), président du Comité départemental de l’UMP’66, préfère occulter complètement cette déroute et se concentrer sur des remerciements à ses (rares) électeurs : « Au lendemain des élections européennes, l’UMP’66 tient à remercier tous ses militants qui se sont mobilisés dans cette campagne (…). Je remercie également tous les élus UMP et particulièrement les maires qui ont accueilli dans leur commune notre députée européenne lui permettant ainsi de faire un bilan de son mandat à Bruxelles, de sensibiliser la population sur ce mandat européen et de faire campagne (…). Je tiens à remercier tout particulièrement les militants qui ont donné de leur temps pour organiser les différentes réunions et les meetings (…) ».

 

Pas un mot de remerciement à destination des électeurs… Et pas la moindre allusion à la défaite, si ce n’est, en fin de communiqué, ces deux lignes : « La vague était trop forte et nos concitoyens ont exprimé leur colère et leur exaspération devant l’échec de la politique menée par le président Hollande depuis deux ans ».