Philippe Assens, pour « En Commun 66 », nous communique sous le titre « Le gouvernement botte en touche sur le projet européen de Gazoduc transfrontalier STEP » avec prière d’insérer :
« Interpellé par Muriel Ressiguier (députée France Insoumise de l’Hérault), le gouvernement a apporté la réponse suivante le 20 février 2018 à propos du projet de gazoduc transfrontalier en évitant de prendre toute position claire : « Dans tous les cas, la réalisation éventuelle de ce projet ne pourra être envisagée que dans le cadre d’un respect de conditions environnementales optimales, conformément aux dispositions du code de l’environnement, et dans le cadre des procédures définies par la loi, en particulier en matière de consultation du public. » : https://www.nosdeputes.fr/15/question/QE/4642
S’agissant d’un Projet d’Intérêt Commun (PIC), cette réponse laconique est surprenante car l’autorité compétente en charge de vérifier et de garantir le respect du code de l’environnement et des procédures en matière de consultation du public est le gouvernement lui-même, directement, ou par l’intermédiaire de la commission nationale du débat public (CNDP) dont le rapport est attendu dans les jours qui viennent. Au cours de la concertation, il a pourtant été avéré que ce Projet Inutile et Coûteux (PIC) avait été volontairement saucissonné entre sa partie française et espagnole, ceci pour en diminuer la longueur et l’impact environnemental réel, constituant ainsi une entorse au code de l’environnement et aux principes élémentaires de la concertation publique. Vu la réponse du gouvernement, il y a fort à parier que le rapport de la commission ne retiendra pas cette argumentation destinée pourtant à protéger le département des Pyrénées-Orientales.
Dans cette configuration favorable aux puissants lobbies des énergies fossiles, seule une mobilisation massive des élus, des institutions et de la population locale – comme cela avait été le cas lors de la lutte pour l’enfouissement de la THT, pourrait freiner un tel projet climaticide. En effet,dans un contexte de redéfinition mondiale des lieux d’exploitation et des réseaux de transit des ressources fossiles, les choix des investisseurs se portent préférentiellement sur les zones sécurisées par la force ou, mieux encore, sur les territoires où les populations acceptent les dommages sans négocier de réelles contreparties financières. Il s’agit le plus souvent de territoires peu marqués par des cultures territoriales spécifiques où la corruption et l’incompétence des élites entretient la population dans un état de léthargie et de résignation. »