Estagel/ Caveau : Rogelio Martinez expose…

Rogelio, l'artiste, vient d'achever la pose de ses oeuvres dans la galerie du caveau


Rogelio, est un artiste bien connu. Habitant sur les hauteurs du village, cela lui donne un tout autre regard sur la vie de ce dernier en toute chose. Un sage, direz-vous ? Certainement, mais un sage qui vient nous régaler dans son art pictural, pour nous montrer de la meilleure manière, ces endroits qu’il affectionne, mais aussi ceux issus de son imaginaire.

Originaire du pays basque côté espagnol, et s’il a gardé quelque part la nostalgie de son pays d’origine, il n’en a pas moins une solidarité sans faille, envers les prisonniers politiques Catalans de l’autre côté des Pyrénées. Et il l’exprime.

Un art consommé, multiple et qui se transforme

Si Rogelio n’est pas à sa première exposition, c’est toujours avec autant de plaisir qu’il vient exposer à la galerie du caveau des « Vignerons des Côtes d’Agly ». Son art figuratif pour l’essentiel, voyage au grès de ses déplacements. Il passe de la « Costa Brava », à la Corse, à la périphérie de Barcelone avec ses villages, tous autant qu’existants, qui viennent inspirer notre artiste. Ce sont aussi les villages de notre environnement immédiat, comme celui de Cucugnan, qui vient nous rappeler Alphonse Daudet et son œuvre littéraire.

Le berger, à Montalba-le-Château
Le Lydia arrive au Barcarès, remorqué sur les lieux d sa dernière escale

Mais les plages, les ports, viennent également titiller son esprit. Ainsi, grâce à une approche de l’art moderne, il nous montre sa maîtrise en exposant des toiles représentant le ciel, la mer, les barques. Bien sûr, la représentation de la cité mythique de Collioure, vient apporter sa touche de romantisme.

Le crépuscule, la mer, les barques

Une de ces toiles, au milieu des trente-trois exposées, à attiré notre regard, celle intitulée crépuscule. Un mélange de tristesse dans le ton, mais aussi une approche du dur travail des agriculteurs de la mer, partant exercer leur métier, dans les profondeurs des eaux, dans la nuit insondable.

L’artiste engagé, épris d’histoire

Rogelio, c’est aussi l’artiste engagé. Il n’hésite pas à montrer sa détermination, en agrémentant ses toiles d’un petit ruban jaune, dénominateur commun entre tous ceux dont la détention politique arbitraire insupporte. Même si le gouvernement espagnol de Rajoy vient d’être renversé, il n’en restera pas moins, à ses dires, attentif aux actes, aux décisions qui vont être prises dans un avenir proche, par le nouveau chef de gouvernement, issu des rangs socialistes.
Son engagement, ne s’arrête pas là. Au travers du tableau représentant le train jaune, ce sont les luttes des cheminots qui sont représentées et avec elles, celles des populations directement concernées. Au final, celles de tout un département, pour qui le petit canari, est devenu un symbole de résistance.

Le train jaune futuriste, pour l’avenir du petit canari

Don Quichotte de la Mancha, ou la « folie d’un hidalgo » est également présent dans l’expression moderne. Si cette œuvre littéraire est parue pour la première fois, en 1605 sous la plume de Miguel de Cervantès, elle rappelle à notre esprit, toute la richesse léguée par des artistes dans toute leur diversité.

Don Quichotte (les folies d’un hidalgo)

Une nouveauté dans l’exposition, un clin d’œil à l’histoire. 

Sous forme d’écusson, voilà la conquête de l’Amérique, en 1492, qui vient nous rendre visite de la plus belle manière. Le siècle d’or, pour le pays voisin, est représenté par un galion partant à la découverte, par un livre racontant l’histoire. Nous ne saurons pas s’il est question de la « Santa Maria », de la « Pinta » ou la « Nina », mais peu importe finalement.

1492-La découverte de l’Amérique

Rogelio, c’est aussi son attachement à son village d’adoption : Estagel. Ainsi, si ce dernier est représenté par le figuratif de la place Arago, cette dernière toile n’est pas à vendre. Elle appartient aux citoyens de la cité, comme il devait nous l’être précisé. Un amour inconditionnel donc, comme celui que l’artiste n’a de cesse de rappeler, envers la compagne de sa vie. C’est beau !

La place Arago n’est pas à vendre. En haut à droite, le ruban jaune

Le coup de foudre de Marie-Line

Nous ne présenterons pas cette dernière, tant elle fait partie de cette réalité incontournable du village, de la galerie d’art de la cave. Mais pour le quart d’heure, Marie-Line a eu son coup de cœur. C’est à la vue du « Lydia » relooké, que son palpitant a fait un bond dans sa poitrine. Sa décision a été prise. Elle a acheté le tableau sans plus réfléchir. Il viendra ainsi, sur un des murs de son habitation, raconter un pan d’histoire de notre département.

Le coup de coeur de Marie-Line. Le Lydia relooké

Dans la dernière période, Marie-Line a été secondée dans son travail, par Grégory. Notre jeune ami en stage, semble apprécier les conseils de la professionnelle, dans l’art de la vigne et du vin. Conseils prodigués avec toute la gentillesse requise. Une découverte toutefois pour Grégory, les rapports qui peuvent exister, être mis en valeur, entre la culture représentée au caveau par l’art de la peinture, et celle de la culture de la vigne, première économie de notre coin du Fenouillèdes. Nous espérons que ce stage aura été bénéfique à Grégory et qu’il en retiendra toute la quintessence.

Grégory, le stagiaire, sous le regard attentif de Marie-Line

Pour tout renseignement, un seul numéro. 04 68 34 27 61, pendant les heures d’ouverture. L’exposition à ne pas manquer est visible jusqu’aux derniers jours du mois de juin.

Joseph Jourda