Le corps des sapeurs-pompiers, une association de femmes, d’hommes courageux. Leur mot d’ordre, l’abnégation. Leur croisade, être au service de la population.
Dans notre village, ce ne sont pas moins de quarante femmes et hommes qui ont décidé de consacrer une partie de leur vie au bien commun, d’être au service des autres. Jamais nous leur rendrons ce qu’ils nous apportent tous les jours de l’année. Rendons leur hommage.
La fête
Tous les ans, à la même période, et ce, depuis de nombreuses années, les pompiers organisent leur fête. Celle-ci s’est déroulée le samedi 25 juillet au lieu traditionnel : la promenade des platanes si bien ombragée en cette chaude période estivale. Au menu pour 2015, des jambons braisés. Un délice cuit sur place au vu et au su de tous. Quatre, cinq heures de cuisson sont nécessaires pour amener au paroxysme de la saveur, du goût, cette délicieuse partie du cochon. Félicitations aux cuisiniers.
Depuis l’avenue Jean Jaurès menant à la promenade, l’odeur dégagée par la cuisson attirait l’attention, réveillait une petite faim. Ainsi, les yeux bandés, vous auriez pu continuer votre chemin jusqu’au lieu de délectation. C’est ce que de nombreux amateurs de bonne chère ont fait. Cette fête, est devenue une tradition dans notre village. Tradition que les pompiers bénévoles entendent bien respecter, car elle est le lien avec les anciens, entre générations. Le lien enfin avec la population. Elle permet en effet de rapprocher le citoyen de ceux qui parfois risquent leur vie pour préserver la nôtre. Elle est indispensable, car elle facilite les rapports autrement que dans la peine, parfois la souffrance. Elle rend plus humaine la vie de tous les jours.
Plus tard, place était faite au bal ou jeunes et moins jeunes, pompiers en uniforme ou pas, ont continué la fête sur des rythmes endiablés. Comme devait-nous le préciser le chef de corps, Michel Maurizard, cette tradition, nous allons la faire perdurer. Avec le concours de la population, elle a de nombreux jours heureux devant elle. Nous en sommes persuadés.
Le chef de corps. Le lieutenant Maurizard
C’est son père Émile, trop tôt disparu, qui devait nous confier : « mon fils avait deux ambitions. Devenir vigneron et pompier. C’est chose faite ». Michel, personnage aussi discret qu’efficace, depuis son plus jeune âge, a rejoint par dévouement, le corps des sapeurs-pompiers bénévoles de notre village. Apprécié par tous, il est devenu le premier d’entre eux. Son grade de lieutenant est amplement mérité. Ayant la responsabilité de quarante femmes et hommes, ce ne sont pas moins de 200 interventions qui ont été effectuées depuis le début de l’année. Si la jeunesse est bien représentée à Estagel, il n’en reste pas moins que des inquiétudes subsistent. Le recrutement devient difficile, les interventions de plus en plus nombreuses, les sollicitations aussi. Les incendies à cause de la déprise agricole, des landes qui gagnent ainsi du terrain, sont de plus en plus dangereux, difficilement métrisables. Les vignes ne font plus office de coupe-feux. Celles-ci ayant disparu, les chemins vicinaux ne sont plus entretenus. Ces derniers permettaient d’aller au plus prés des sinistres. Nous devons souligner que le monde rural peine aussi en ce qui concerne la présence de docteurs de campagne. D’où l’inquiétude de voir les interventions encore en augmentation. Ce qui ne manquerait pas de créer des difficultés supplémentaires.
Comme toutes les professions, cette dernière semble manquer d’embauches de personnel professionnel. Cela se traduit par le stress, par des malheurs comme dernièrement à Limoux.
Pour ce qui concerne notre cité, les 40 pompiers sont aujourd’hui à l’étroit dans leur caserne avec le matériel qui va avec. Gageons, que l’aménagement des futurs bâtiments, va être pour bientôt. Il sera le bienvenu pour apporter encore plus de sécurité à la population. C’est bien de cela dont-il est question.
Aujourd’hui, c’est son fils Yannick qui prend le bâton relais à la caserne d’ Estagel.
Les missions
Si la mission principale des pompiers est de tout mettre en œuvre pour sauver des vies, d’autres objectifs sont fixés, d’autres initiatives prises. Certes, le traditionnel calendrier. Mais aussi l’organisation de la rifle annuelle. Elle est pour quelque chose dans la bonne tenue et le dynamisme du centre. Pour le téléthon, il est évident pour Michel, que les pompiers doivent être partis prenante de l’organisation. Pour le défilé du 14 juillet également.
La part belle est faite aux rapports existants avec le P.I.J. Ils sont le moyen pour être au plus près des jeunes et, par l’exemple de l’abnégation, du courage, par les démonstrations, montrer ainsi aux générations nouvelles, l’utilité incontestable, incontournable des pompiers dans nos villages et donc, de faire naître des vocations. Ce n’est pas pour rien que 80 % des sapeurs à Estagel ont entre 18 et 40 ans. Il n’y a pas de mystère. Il est à noter aussi, qu’en période estivale, ce ne sont pas moins de 8 sapeurs qui tous les jours sont de permanence pour répondre avec le plus de rapidité possible à la lutte contre les incendies de forêt.
Malgré toutes ces entreprises, le temps est trouvé pour organiser la fête. Pour Michel, ce moment est capital dans la vie du corps, fait partie de sa vie. Il est l’élément indispensable aux rapports humains avec les citoyens. Tout est dit. À l’année prochaine, nos amis.