L’image donnée des chasseurs est tellement par trop malveillante, il nous semble, que nous avons eu envie de partir à leur rencontre. L’occasion s’est présentée avec le concours de chien de meute organisé sur la commune d’Estagel en ce samedi 17 mars et sur celle de Calce, ce dimanche 18.
Au total, cinq meutes auront été mises à l’épreuve des juges de l’AFACCC (Association Française pour l’Avenir de la Chasse aux Chiens Courant). Cette association est née sur la constatation que la chasse au chiens courant est de moins en moins prisée. Il est donc convenu de la relancer pour redorer son blason et lui redonner tous ses titres de noblesse.
Des règles très précises pour concourir
C’est Roger Fabresse, l’un des responsables qui n’hésite pas à nous apporter toutes les explications de la manière la plus agréable. Nous ne retiendrons que l’essentiel, car ces règles sont d’une rigueur exemplaire digne des plus grands concours de beauté avec la perfidie en moins. C’est notre avis et nous le donnons.
Tout d’abord le temps imparti. Il est de deux heures. Quatre mouvements doivent être accomplis : la quête, le rapproché, le lancé, la poursuite. Les chasseurs, pour différentes raisons peuvent perdre des points dans l’accomplissement des diverses phases. C’est ainsi ou presque que les notes sont attribuées. Pour les deux jours, cinq juges étaient présents pour donner leur appréciation et noter les concurrents.
N’en doutez pas une seule seconde. C’est avant tout un divertissement pour promouvoir et relancer la chasse au chiens courant, comme nous l’avons déjà dit. Cela n’empêche pas de voir la passion scintiller dans les yeux de nos chasseurs au départ des chiens. À l’approche du gibier, nous entendrions presque le bruit de leurs cœurs battre à l’unisson dans un silence quasi-religieux, si notre oreille indiscrète osait s’approcher de leurs poitrines.
Roger Argiot, président départemental de l’AFACCC, n’a guère eu de temps à nous consacrer car impliqué dans l’organisation des deux journées. Ce n’est que partie remise, car nous apprenons que des concours sont également organisés pour le lièvre, le lapin. D’autres initiatives donc, où d’autres départements sont attendus.
L’association « Chasse au nature’elles »
Nous avons été, non pas surpris, mais attiré par la présence dans cette chasse sans prélèvement, par la présence de jeunes femmes et jeunes filles.
Nathalie nous explique que le but de l’association est de faciliter la participation des femmes dans l’activité de chasse. Mais l’orientation est bien plus profonde et peut se résumer en disant que la première motivation est d’apprendre à mieux partager la nature. Cela en dit long sur la volonté des chasseurs, parfois décriés, sur leur volonté de partager le « vivre ensemble ».
Jennifer, quant à elle est de Saint-Paul de Fenouillet mais elle est aussi un peu d’Estagel de part sa famille. Elle nous avoue, qu’elle n’a fait qu’un seul prélèvement de gros gibier depuis qu’elle a le permis de chasse. Dans le même temps, elle nous dit sa passion pour les chiens. Elle a sa propre meute, modeste pour le moment, se composant de trois partenaires (Bruno du Jura). Car les chiens, ne sont surtout pas des outils dressés pour la traque. Ils sont avant tout des amis fidèles avec qui sont créés des liens d’une puissance extraordinaire. Enfin, pour les vrais chasseurs !
La benjamine de l’équipe est, Eloise, sans « H ». Elle attend avec impatience le jour où elle pourra pratiquer la chasse accompagnée. Elle devra attendre ses 15 ans, pour l’année d’après, passer son permis définitif. Pour le moment, elle accompagne son papa Laurent Soler, qui concourrait.
Comment peut-on croire que l’inclinaison naturelle de la femme pour la douceur, la tendresse, les jolies fleurs, peut aller à l’encontre de la vie, de la nature, pour se fourvoyer dans une violence qui n’a pas de sens, le non-respect de la nature. Nul doute qu’à l’avenir, elles vont apporter une autre approche à cette activité finalement vielle comme le monde, avec des règles bien comprises et respectées.
Les gagnants du concours sont Dorian Munoz et Pascal Mas. Leur meute était composée de griffons vendéens et de griffons bleus de Gascogne.
Si vous souhaitez avoir plus de renseignements, vous pouvez consulter le site de l’AFACCC 66 en utilisant le lien suivant :
https://www.google.fr/search?q=afaccc+66&oq=afaccc&aqs=chrome.4.69i57j0l5.18977j0j7&sourceid=chrome&ie=UTF-8
Joseph Jourda