Est-ce que parce que Jacques Arago était le mal aimé de la famille, que les participants sont venus peu nombreux ce vendredi 2 février en fin de journée à l’espace Mandela à la conférence organisée par « Villa Stagello » ? À l’inverse, lors de la présentation de « François Arago l’oublié » organisée par « Estagel’21 », la salle Arago était bien fournie par des participants attentifs aux propos du conférencier qui était également Guy Jacques.
La fratrie François Arago n’a pas fini de rebondir dans des textes du conférencier. Un autre volume est en préparation. Cette fois sur la descendance de l’illustre Estagellois. Nous l’attendons avec impatience et ainsi, continuer de vivre la saga. Il est à noter que depuis la parution de « François Arago l’oublié », des initiatives sont en préparation dans le département. Comme quoi, rien n’est jamais fatal. Il suffit de mettre du cœur à l’ouvrage et d’être déterminé à sortir des situations de l’ombre dans lesquelles elles peuvent avoir été enfouies et parfois condamnées.
Tous les Arago des battants, des républicains
C’est ainsi que devait commencer la conférence agrémentée d’un grand nombre de diapos. Un rappel sur la nombreuse famille Arago. Ils étaient onze frères et sœurs. (Jacques est né à Estagel le 6 mars 1790 et décédé à Rio de Janeiro le 27 novembre 1854.) À des degrés divers, ils ont tous eu des vies trépidantes à des niveaux de responsabilités toujours élevés dans la société, dans les armées, en particulier au Mexique, ou dans le domaine des arts, de la recherche. Il faut dire, que Jacques, le frère cadet de François, a bien été le seul des six frères à ne pas avoir embrassé une carrière militaire ou politique. Il devenait de ce fait, le marginal de la famille, non sans laisser des mémoires à faire trembler de jalousie tous les plus célèbres premiers rôles de romans d’aventures.
Jacques était un aventurier à l’esprit toujours en ébullition pour préparer de nouvelles équipées. C’est ainsi qu’à la tête de ce qui devait devenir les « aragonautes », il devait partir à la conquête de la Californie au moment de la ruée vers l’or. Il n’est jamais arrivé dans ce pays.
Depuis sa toute première équipée sur l’Uranie (1817-1820) qui devait faire naufrage aux îles Malouines, il n’a cessé de parcourir les contrées les plus reculées, parfois dangereuses. Nous apprenons qu’il était maître dans l’art de se tirer de mauvaises postures en faisant des tours de passe-passe lorsque les habitants des régions visitées devenaient par trop inquiétants, menaçants. Aux dires du conférencier, il était fasciné par les tatouages. Cela ne vous rappelle-t-il pas la phobie de certains de nos contemporains pour cet art si cela peut être considéré comme tel ?
Jacques Arago l’illustrateur
Mais Jacques, c’était aussi le grand illustrateur reconnu comme tel. Il est à noter également, que l’Australie qui détient de ses ouvrages, a toujours était subjuguée par sa dextérité à reproduire en double exemplaires les mêmes scènes.
Un rappel sublime toutefois. Aussi bien François que Jacques, ils ont entraîné Jules Verne vers les romans d’aventures, qui ont fait la merveille de nos esprits d’enfants, nous attirant vers le rêve à la recherche de sensations fortes et de mondes nouveaux.
Il devait toutefois avoir une triste fin au Mexique ou l’empereur de ce pays, Pedro II, lui avait pourtant promis le titre de directeur de théâtre. Rien d’étonnant que la promesse n’ai pas été tenue. Il s’est avéré que les cadeaux qu’il avait pu offrir aux altesses, s’étaient révélés comme des faux achetés sur les marchés. Nous dirions aujourd’hui dans les vides greniers.
Nous sommes tentés de dire que Jacques correspond à beaucoup de jeunes gens que nous avons pu connaître, rencontrer. Des jeunes gens hauts en couleurs, truculents, mais jamais méchants. Au caractère bien trempé, ne s’en laissant pas compter, parfois querelleurs, essayant de rouler les plus puissants sans toutefois y parvenir. Mais finalement, le cœur sur la main, même si parfois, ils ont pu être limite dans les rapports avec les autres. Allez, osons le dire. Après tout, être un peu chauvin n’a jamais tué personne et cela peu faire du bien. Jacques Arago, un gars d’Estagel quoi !L’esprit frondeur et éternellement rebelle, maniant parfois la critique acerbe face à l’intolérance.
Si vous souhaitez en savoir d’avantage sur Jacques Arago l’écrivain-illustrateur, l’aventurier, le directeur de théâtre, le voyageur solitaire, alors vous ferez l’achat du livre «Jacques Arago, ce frère inattendu » paru aux : « Les éditions François de Galice » au prix de 26,50 euros.
Joseph Jourda