La mobilisation, en ce jeudi 14 février, se poursuivait à Estagel et débordait sur les villages environnants, connaissant des problèmes similaires. Ainsi, des mamans, parents d’élèves de Latour-de-France, se sont-elles jointes au rassemblement.
Cette manifestation, suffira-t-elle à inverser les mesures administratives décidées ? Les responsables de l’association des parents d’élèves, la population présente, semblent être persuadés du contraire. Ce qui laisse entrevoir d’autres formes de rassemblement, d’actions, qui ne devraient pas manquer de se poursuivre étant donné la détermination des responsables.
Une union sacrée semble de dessiner.
En effet, des élus d’Estagel, avec à leur tête Roger Ferrer, le Maire de Latour-de-France, monsieur Michel Pigeon (sans étiquette), monsieur Charles Chivilo, maire de Maury, Conseiller départemental, (parrain de macron), Lola Beuze, Conseillère départementale (PCF), étaient bien présents en ce jeudi matin, bravant la fraîcheur matinale, devant l’école maternelle, toute neuve à laquelle une décision administrative souhaite supprimer une classe. À noter également la présence de Pierre Contet et de ses colistiers, élus d’opposition, toujours présents dans de telles circonstances, avec la même volonté aussi tenace, de placer Estagel dans le 21e siècle. De leur avis, il est important de donner tous les moyens à l’école, pour aller dans cette direction.
Union sacré direz-vous, tant il est difficile de comprendre comment des élus, fervents défenseurs de la politique menée contre la ruralité par le président Macron, et des élus étant censés s’opposer à cette politique, peuvent faire cause commune.
Il est vrai que l’école n’a pas de politique. C’est l’école de la République, que tous nous devons défendre.
Mais cependant, des contradictions existent qu’il est nécessaire de résoudre. Il nous semble, que la mobilisation de toute la population pour prendre le relais et s’opposer à cette politique qui veut supprimer des milliers d’emplois dans la fonction publique, passe par là. Être clair politiquement. C’est la condition essentielle pour réussir à faire en sorte que toute la population s’implique pour inverser les mauvaises décisions. N’en doutons pas, dans ce contexte, c’est le milieu rural qui va souffrir, qui sera le grand perdant.
« Moins de service public, un monde rural,à l’abandon » disaient les personnes présentes sur le parking de l’école maternelle à Estagel. « Aujourd’hui, c’est une classe de maternelle qui est menacée, et demain ? »
Des mamans, parents d’élèves de Latour-de-France présentes
Esther, Emilie, Laëtitia, sont venues avec leurs banderoles disant leur refus de voir une fermeture de classe qui semble se profiler. Elles sont venues aussi avec les idées de convergence de lutte entre leur village et Estagel pour aller dans le mêmes sens.
Mais leurs propos, dépassent largement celui du seul problème de l’école. Ainsi, la création d’une crèche, semble être aussi une de leurs préoccupations. L’installation de cette dernière, pourrait être prise en compte, par le budget des communes limitrophes. Esther devait préciser à juste titre, il nous semble : « À condition qu’il n’y ait pas de classe fermée ».
À toute fin utile
À quelques détracteurs de nos analyses sur les réseaux sociaux, nous livrons cette réflexion de Jean-Paul Pelras parue dans l’édito du journal « l’Agri » du 14 février. Ces détracteurs, qui se cachent derrière l’écran leur servant de pare-propos. Propos auxquels ils n’auraient certainement pas les arguments de réponse, si la discussion se déroulait en direct, sous l’observation et l’écoute d’un public à la recherche de la vérité. Nous pensons que les écrits de Jean-Paul, peuvent s’accorder en toutes circonstances et plus particulièrement, en celle qui nous concerne. Politiquement parlant, cela s’entend.
Citation :
« “Le syndicalisme, existe-t-il encore” ? Peut-être, s’il s’agit de celui qui sollicite désormais l’autorisation de manifester avant de défiler sagement sous les fenêtres du Palais. Peut-être, si l’esprit critique passe par la gestion diplomatique. Peut-être, si ceux qui ne veulent plus désobéir se contentent de ne plus rien obtenir. “Tu n’es plus dans le coup, il faut tourner la page…” Et ce couplet qui revient comme pour tirer un trait sur une histoire qui n’aurait servi à rien. “Je twisterais les mots s’il fallait les twister” disait Ferrat dans la chanson. Mais je n’ai pas ce talent-là. Et je vois se dérober un monde qui ne veut plus résister, car il redoute, peut-être pour son confort, l’agitation et le fracas. »
Fin de citation.
Nous partageons cette vision de ce qu’il faut faire pour ne plus subir. Cette vision toujours d’actualité, si nous ne voulons pas être sous la coupe, nous le menu fretin, d’élus à la recherche d’un consensus pitoyable pour le petit intérêt de ceux qu’ils croient être leurs proches, mais qui ne seront plus là, à la moindre averse, à la moindre poussée d’un vent contraire. D’élus à la recherche d’un abri, derrière les injonctions administratives, qui cachent les mauvais coups politiques portés à notre dignité.
Nous partageons cette vision de l’héritage de nos aînés, qui nous ont passé le relais des luttes à mener ; pour rester dans le coup.
Joseph Jourda