Le GR 10, une aventure humaine, un défi, la réalisation d’un rêve, certainement un peu de tout cela pour Domi. Son périple va commencer le 5 juin. De plus en plus de personnes s’évadent ainsi, pour tester leur résistance à l’effort, pour tester leur mental, en traversant nos belles Pyrénées. Domi est encore l’un des rares dans notre village à affronter cette difficulté.
Nous avons décidé d’essayer de comprendre sa motivation, et qui sait, de faire naître ainsi des vocations. Domi s’est prêté bien volontiers à cet exercice.
Domi, l’humilité personnifiée
Il est le douzième enfant d’une fratrie de treize frères et sœurs. Bien sûr, la famille Destrade dont il est question, est honorablement connue dans notre village, mais bien au-delà.
Suivant le chemin de ses frères, il a occupé la place d’ouverture, tout comme Henri, dans l’équipe d’Estagel XIII. Aujourd’hui à la retraite, après trente-trois années passées au volant d’un autobus, il continue d’entretenir sa forme de sportif. Ainsi, sa fine mais robuste silhouette hante-t-elle tous les parcours de courses à pied, de trail, dévolues à la cause humanitaire dans le département. Il est bon de préciser, que Domi est président de l’association locale des donneurs de sang bénévoles.
Tout cela, dans une parfaite humilité, dans une parfaite sincérité, loin des salons feutrés des réceptions et des remises de médailles.
Son rêve, faire le GR10. Il va enfin pouvoir le réaliser.
Ainsi est Domi, simple, courageux, mais également déterminé.
La préparation
Depuis deux ans, il se prépare, consulte, étudie les cartes, prend des éléments sur internet. Il a opté pour se conduire dans cette épopée, le topo-guide édité par la fédération française de randonnées ainsi que le GPS. Il a aussi consulté un expert en la matière : le docteur Elie Malé. Ce dernier a formé pendant des années, des générations de randonneurs en prodiguant des stages d’orientation. Il leur a ainsi permis de partir dans la réalisation de leurs projets, avec un maximum de connaissances pour leur sécurité.
La famille de Tarbes sera présente au départ, pour témoigner à Domi tous les encouragements bien légitimes. C’est sa compagne, Ophélie, qui fera les premières distances au départ de Hendaye. Ensuite, elle assurera l’assistance trois ou quatre fois pendant la durée du voyage.
Comme nous avons pu le constater, si Domi aime l’aventure, les expériences nouvelles, il n’est pas quelqu’un à s’engager à la légère. Il le fait après avoir réfléchi, avoir pesé le pour et le contre, mesuré tous les dangers possibles, avoir analysé les situations présentes et leurs contraires.
Le parcours
Si le départ se situe à Hendaye, le tracé organisé, traverse de nombreuses localités pour finir à Banyuls/Mer en passant par le col de l’Ouillat. De nombreux pics seront aussi abordés. Du moins élevé, le col d’Ayous, culminant à 2185mètres, à celui de Hourquette d’Ossoue en Bigorre, à 2734 mètres. En passant par celui du col « Terra Nègre » en Ariège à 2304 mètres.
Pour Domi, deux ennemis. La pluie et le poids du sac à dos variant de douze à quinze kilos.
Sur la traversée, il sait qu’il va rencontrer de nombreux voyageurs de l’insolite. Il sait que sur le parcours de 900 kilomètres, grâce aux discussions qui ne manqueront pas de fuser dans les refuges ou autre, c’est un tour du monde qu’il risque d’accomplir. C’est tout le mal que nous pouvons lui souhaiter. Ces souvenirs ainsi engrangés, seront présents dans sa mémoire pendant de longues années. Il les transmettra, nous en sommes certains, à ses petits-enfants et arrières petits enfants.
Lorsque la Cerdagne sera atteinte, ses deux filles viendront le rejoindre. Marianne et Fany accompagneront leur papa dans les dernières étapes. Auront-elles la larme à l’œil devant leur aventurier de père ayant accompli un exploit ?
Domi nous a promis deux choses. Il sera de retour avant la fête Arago le 30-31 août et premier septembre et il nous donnera des nouvelles que nous ne manquerons pas de vous transmettre.
Alors, bon vent, bonne villégiature, en espérant la clémence de dame météo.
À bientôt Domi.
Joseph Jourda