Belle initiative que celle menée par les vignerons indépendants du village en ce dimanche 11 décembre 2016 de 10 heures à 20 heures. C’est dans les anciennes caves Byrrh que devaient se dérouler ces festivités de fin d’année, mettant sur le devant de la scène le muscat de Noël, les vins doux naturels.
Toute la palette de ces derniers était à la disposition des visiteurs, des curieux, des promeneurs. Chacun a pu, dans un magnifique esprit de convivialité, déguster les Rivesaltes, Maury, Ambré, Tuilé, Grenat, Hors d’âge, Muscat de Noël bien sûr, mais aussi les Rancios, remis il y a peu au goût du jour.
Les caves Byrrh, un monument
Voilà un nom qui résonne dans les têtes depuis bien des générations. Ce monument combien imposant, construit juste sur les berges de l’Agly, domine, encore de nos jours, par la force de sa construction, tout un passé viticole. Il fait référence à une période, certes tumultueuse, mais combien en prise directe avec la vie. Ces bâtiments construits dans les années 1880, sont devenus la propriété du domaine « Dona Baissas » pour Estagel.
Pour une première, une réussite
Depuis quelque temps déjà, l’association des vignerons indépendants participe activement à la promotion des vins. Mais pas uniquement, car il est question également de notre patrimoine avec la mise en place de la restauration des « casots », abris si particuliers dans nos campagnes, dans nos vignes. La fête autour « des doux », se présentait ainsi sous les meilleurs hospices.
La présence, combien appréciée de Pierre Torres que nous ne présenterons pas, devait être un gage de succès. Ce dernier, n’hésitant pas à entretenir de ses connaissances, un jeune visiteur, amoureux du travail de la vigne et du vin, désirant fortement devenir vigneron et vinifier lui-même ses raisins. Nul doute que Pierre aura contribué à faire grandir une passion.
La présence de Gérard Jacquet, animateur à « France bleu Roussillon », devait permettre à cette journée de se transformer vite, en un jour de fête, ou « les doux » devaient trôner en maîtres incontestés et incontestables.
La présence de l’identité catalane devait être assurée par le groupe roussillonnais les « Jutglars ». Il est à noter, comme nous l’avons appris, que cette orthographe remonte à l’époque médiévale. Raison de plus, il nous semble, pour revendiquer avec force, le droit à nos racines et la mise en place des panneaux aux entrées du village, chose toujours pas accomplie.
Un véritable marché de Noël couvert, dans la cave Byrrh
Tous les domaines viticoles annoncés étaient au rendez-vous. Précisons que l’achat du verre pour la dégustation, au prix de deux euros, servira pour le financement de la restauration des « casots ». Présents aussi, les incontournables foie gras en cette période, venus de Cerdagne, les croquants de St Paul de Fenouillet, les huiles d’olives d’Estagel, « aux Délices des Aspres », pâtissier-chocolatier, le fromager etc…
Une mention particulière toutefois, pour Jean-Marie Guarrigue, natif du village, exerçant sa profession de pâtissier à Perpignan 18, rue Marie Agasse. Inutile de préciser le plaisir des visiteurs autochtones, de retrouver Jean-Marie à cette occasion, parti encore jeune homme, dans la capitale du département.
Un monde viticole qui veut avancer
La semaine dernière, la cave coopérative organisait sa fête du muscat de Noël. Ce dernier dimanche, c’était au tour des vignerons indépendants de continuer avec « les doux ».
Oui, le monde vigneron bouge. Non, il ne mourra pas l’arme au pied. Il est en train de rebondir, de repartir de plus belle pour ouvrir les portes d’un avenir serein, apaisé, plein d’espoir.
Nous laisserons le mot de la fin à Gérard Jacquet qui devait vanter la belle réussite de cette journée, en même temps que le travail incessant tout au long de l’année des vignerons décidés à gagner la partie.
Une date, n’en doutons pas, à marquer dans les annales.
Joseph JOURDA
