Mardi 30 janvier, à l’espace Mandela à Estagel, les « Vignerons Catalans » avaient convié les responsables des caves adhérentes à une réunion sur le bio. Des amis du Gard étaient également présents ainsi que des vignerons indépendants.
Une journée bien organisée, pleine d’enseignements pour le futur de la viticulture de notre département. Un gage aussi, montrant s’il en été besoin, que nos vignerons sont bien décidés à relever le défi du XXIe siècle.
Donner les moyens de réfléchir
Fabienne Bonet, présidente de VICA (Vignerons Catalans), devait nous confier que l’organisation de cette journée correspondait à cette volonté déjà exprimée, d’aller au plus prés de la profession. Et ça marche, sommes nous tentés de dire. Ainsi, l’ « Espace Mandela » devait-il accueillir bon nombre de responsables capables d’imprimer dans leurs caves coopératives d’autres manières de produire, de conduire les exploitations, mais aussi de mener autrement la vinifications de nos vins dans nos chais.
Nous nous devons de le dire. La cave des « Vignerons des Côtes d’Agly », avec leur président Francis Bonet, semble bien être le fer de lance de cet espace, somme toute nouveau, qui se présente devant les vignerons.
Le bio, un enjeu majeur du marché
C’est ainsi que devait être présentée cette forme de culture par le directeur de VICA, Stéphane Zanella. « Nous avons un potentiel sous-exploité en bio » devait-il déclarer dans son intervention préliminaire. Autrement dit, pas assez d’exploitations ont le label « Bio », alors que la demande sur le marché est croissante. D’où l’intérêt de cette réunion pour lever des doutes, rassurer aussi, amener des éléments devant permettre la réflexion et finalement l’engagement d’un plus grand nombre.
D’évidence, pour les différents intervenants, le bio représente un intérêt économique certain, pour valoriser les vins à l’hectolitre ce qui, immanquablement, permet une valorisation à l’hectare.
Une motivation essentiellement économique
C’est ce que devaient exprimer Francis Bonet ainsi que Franck Galangau, en montrant la nécessité de répondre aux demandes des acheteurs qui orientent leurs achats vers cette production. Ils devaient montrer le parcours nécessaire pour accéder à la certification bio indispensable pour accéder à la mise en marché. Dans leurs propos, ils devaient souligner l’importance pour les vignerons engagés, de jouer la même carte : celle de la confiance réciproque chez les vignerons. Pour éviter tout dérapage, comme cela semble malheureusement avoir été le cas, des contrats sont établis avec des sanctions à la clé, y compris financières, pour les contrevenants. Entendez par là, les coopérateurs qui se montreraient indignes en trichant devant le cahier des charges, en mal de goujaterie envers leurs semblables. Nous pensons que ces gens-là, effectivement, non absolument rien à faire au sein de la coopération ou chacun est sensé être responsable pour l’autre. Ces mauvais professionnels devraient rejoindre clairement les rangs de la pensée unique, du monde de l’individualisme forcené. C’est leur place. A eux de se prendre en main, et d’assumer leur avenir sans nuire au monde de la coopération à cause de leurs démarches néfastes, inconséquentes, déloyales.
Les conséquences et les coûts de cette production
Les démonstrations financières nécessaires devaient incomber à Julien Thiéry, responsable de la station de Tresserres. Il devait montrer que très vite, les rendements revenant à la normale, et dans des situations plancher, la valorisation des produits est pratiquement garantie avec un revenu supérieur venant sanctionner la démarche. C’était au tour de Didier Rigat, maître de chai aux « Vignerons des côtes d’Agly » de montrer toutefois, le « travailler autrement » que cela suppose pour les employés des caves, principalement pendant la vendange.
Alain Alma, que nous ne présenterons plus, devait apporter toutes ses connaissances techniques sur tous les problèmes soulevés et apporter ainsi la possibilité d’une meilleure approche pour mieux maîtriser l’ensemble.
Le « Bio », à ne pas confondre avec la non-culture, une autre façon de penser, une autre façon de produire. Les efforts librement consentis vont être engagés, dans les années futures, placés sous la responsabilité de chaque vigneron entrant dans cette démarche.
N’en doutons pas.
Les nouvelles générations sauront relever ce défi, comme ont toujours fait les générations précédentes du monde viticole, dans des situations différentes.
Ces nouvelles générations relèveront le défi du XXIe siècle pour produire mieux, autrement, assurer leur revenu, pour une plus grande sécurité des professionnels et de celle des consommateurs.
Joseph Jourda