C’est sur les terres Saint-Paulaises que la décision avait été prise de réunir le collectif en ce mardi 25 mai. Chose faite, et de la meilleure manière. De nouveaux vignerons sont venus renforcer le collectif naît à la suite du gel survenu dans la nuit du 7-8 avril. L’orientation reste inchangée : revendiquer des subventions à la hauteur des enjeux, (des exploitations risquent de disparaître), informer le monde de l’agriculture des avancées ou pas, des décisions prises, des actes réalisés par le collectif. Le plus rapidement possible revenir dans les vignes.
Si aujourd’hui, les annonces faites par le gouvernement sont loin de satisfaire, il y a bien une raison à cela. Les indemnités édictées ne correspondent pas à la hauteur des dégâts, des enjeux. Des dégâts, car maintenant, ils sont réellement clairs et quantifiés pour ce qui concerne la prochaine récolte. Des pertes de fonds (arrachage de ceps morts) si elles ne sont pas encore connues pleinement, elles seront très importantes au vu des constations. Perte de fond, étant synonyme de pertes de récoltes sur plusieurs années.
Des indemnités insuffisantes
Une constatation s’impose pour les membres du collectif : les annonces d’indemnités devraient partir de la réalité sur le terrain et non être décidées dans des bureaux parisiens loin de la réalité.
Le problème des assurances a été également évoqué. De l’avis unanime des participants, une refonte de ces dernières doit être fortement engagée. Aujourd’hui, elles jouent le rôle de collecteurs de devises, sans jamais redistribuer pleinement lorsque des catastrophes surviennent, toujours d’après les dires du collectif.
En fin de réunion, et après avoir précisé que les portes du collectif sont ouvertes à tous, il nous a été transmis la lettre envoyée à Monsieur le préfet du département sous forme de communiqué. Elle a été envoyée le 11 mai. Nous publions donc ce courrier dont il est précisé qu’il fait parti de cette clarté dont ce revendiquent les membres du collectif.
« Monsieur le Préfet,
Vous avez accepté de recevoir une délégation de notre collectif lors de votre venue à Estagel à l’occasion du dramatique épisode de gel survenu dans la nuit du 7 et 8 avril.Nous tenons une nouvelle fois, à vous remercier pour votre accueil et votre compréhension.Sachez que nous avons fortement apprécié votre cordialité et votre écoute.Dans le même laps de temps, nous avons également apprécié la rencontre avec Jean Castex, notre Premier ministre.Cette rencontre a été dans la suite logique de votre accueil.Par ailleurs, nous avons été informés, que lors de la 3éme réunion technique organisée par le ministère de l’Agriculture sur ces problèmes, la décision aurait été prise de nommer un préfet coordinateur.Dans le même temps, des enveloppes destinées aux indemnisations, prélevées sur l’enveloppe globale, seraient mises à la disposition des départements, à la discrétion des Préfets et donc, sous votre autorité.Nous espérons que nos informations sont justes.Dans cette phase du traitement de cet épisode douloureux, nous pensons qu’une commission, avec les responsables de l’agriculture départementale, sera mise en place pour la meilleure concertation possible.Nous venons donc solliciter de votre bienveillance, la possibilité de participer à cette commission.Comme nous avons déjà pu nous en expliquer, nous pensons que la vallée de l’Agly est une spécificité dans le département.Celle d’être la plus en difficulté au niveau économique.Dans ce sens, nous nous devons d’honorer notre parole auprès des personnes qui nous font confiance pour être leurs portes paroles.Et ce, pas uniquement le monde vigneron.Mais bel et bien, le monde de la ruralité, qui est venu, par sa présence le 25 avril dernier, non seulement apporter son soutien à notre profession, mais à exprimer la volonté de pouvoir dialoguer sur tous les problèmes posés.Il est aussi question à ce niveau-là, de perception psychologique, pour notre devenir à tous.À nos yeux, cette dimension est très importante.Sachant pouvoir compter sur votre écoute,Veuillez agréer Monsieur le Préfet, toute notre considération.Le collectifP.S- Nous avons pris l’engagement auprès de ceux qui nous font confiance, d’agir en toute clarté sans rien occulter.Dans ce sens, sauf une contre-indication formelle de votre part, nous informerons de notre démarche en publiant ce courrier ou tout du moins son esprit.
*Une copie de ce courrier a été adressée à madane Fabienne Bonet, présidente de la Chambre d’Agriculture. »
Joseph Jourda