Marguerite n’est pas une inconnue. Nous avons déjà eu l’occasion de présenter cette artiste. Aujourd’hui, elle occupe l’Espace Mandela du 28 mai au 3 juin. Marguerite n’est pas simplement une artiste. Elle est aussi une pédagogue. Les œuvres de ses « élèves » en attestent.
Regardons cette exposition d’un type nouveau, il nous semble, du moins pour notre village, au pied de la fresque réalisée à l’occasion de l’inauguration de l’espace Mandela. Tout un symbole !
Un livre ouvert
Si le travail de toute l’année se concrétise depuis quelque temps par une exposition, il n’en reste pas moins remarquable que cela soit organisé avec des artistes, ou la soif d’apprendre l’art de la peinture se reflète dans chacune des toiles. Nous serions tentés de dire, dans chacun des coups de pinceau qui viennent illuminer d’un regard nouveau notre perception individuelle d’une peinture.
Ainsi, tel un livre ouvert, le thème de l’exposition « j’imagine », se prête-t-il bien à la transmission du savoir entre une artiste confirmée, malgré sa jeunesse et la nombreuse fréquentation de son atelier.
L’année durant, ce ne sont pas moins d’une cinquantaine de personnes, jeunes et moins jeunes, qui viennent goûter aux joies de la création artistique.
Tel un livre ouvert, nous pouvons voyager dans la même toile, de la montagne à la rose ou dans l’imaginaire du désert inconnu, vers une oasis qui arrive soudain dans notre subconscient comme le paradis au milieu d’un océan de tendresse.
Nous sommes amenés avec cette conception de l’art, à voyager d’un monde à un autre, d’un arbre à un autre, qui peuvent être tout à fait différents suivant l’interprétation, le rêve, le vécu de chacun.
De quoi donner l’envie de se munir de tubes de peinture, de pinceaux, d’un chevalet et de rejoindre le groupe toujours plus conséquent.
Il est à noter lors du vernissage, la présence d’un duo de guitaristes fort sympathique. Celle aussi, non moins remarquée, d’Arnaud le magicien que vous pouvez contacter pour toutes vos soirées grâce à l’adresse email : arnaud.illusioniste@gmail.com. Comme quoi, l’art est écliptique.
Un élan nouveau vers la peinture, l’art
La toile de fond de cette réussite, est certes l’apprentissage prodigué pour s’adapter à un thème choisi, à la connaissance des diverses techniques, mais aussi et surtout, à l’initiative dans la recherche. Ceci, comme un rayon qui vient chatouiller votre âme pour en tirer la quintessence, le meilleur de soi, le sublime porté par chacun d’entre nous.
Dans cette exposition, nous pouvons également mesurer la diversité offerte par les différentes méthodes picturales. Dans la même salle, se côtoient ainsi les aquarelles, les pastels, l’acrylique à l’huile ou encore les toiles au crayon. Toute une gamme de possibilités offertes permettant à chacun de s’exprimer dans la plus grande diversité.
Quel plus beau cadeau que cette « expo » en cette journée de la fête des mères. Quel plus beau cadeau pour montrer que l’art, avec du travail, est à la portée de tous d’une façon générale, pour peu que les moyens soit offerts, mis en ouvre pour construire. Quel plus beau cadeau, que de montrer ainsi aux mamans, que leur progéniture peut grandir en affirmant sa personnalité, débarrassée des contraintes, des préjugés d’un monde ou la crainte du regard de l’autre peut empêcher l’individu de se réaliser, de s’épanouir.
L’atelier
Un espace est nécessaire pour porter cet élan nouveau, cet enthousiasme qui se sent, se respire, se concrétise patiemment, mais sûrement. Marguerite officie donc dans son atelier qui est devenu une pépinière de talents. Immanquablement, nous irons visiter cet endroit qui, nous en sommes persuadés, a plein de choses à dévoiler, à expliquer, à nous apprendre. Rendez-vous est déjà pris.
Une réalité s’impose de jour en jour un peu plus dans notre coin de « l’Aly-Fenouillèdes ». Nous avons déjà eu l’opportunité de le dire, ce bout de notre département compte un nombre impressionnant de talents. Peintres, sculpteurs, potiers, « habilleur » de bouteilles, ferronniers d’art, poètes, écrivains, artistes connus ou inconnus se côtoient sans trop se rencontrer, se connaître.
Ne serait-il pas opportun de créer de meilleures conditions pour mettre en œuvre, pour mettre sur le devant de la scène, toute cette richesse manifestement mal connue, manifestement considérée comme quantité négligeable ? Si des efforts louables sont consentis pour aller dans ce sens par certaines municipalités, elles ne sont visiblement pas assez nombreuses, volontaires, déterminées.
La nécessité s’impose d’aller vers le monde de l’art et non d’attendre que ce dernier vienne à notre rencontre..
Il n’empêche qu’une voie est ouverte. Elle ne demande qu’à grandir, s’approfondir, pour que le sillon ainsi creusé, permette à l’expression populaire de s’exprimer toujours plus et mieux.
Agir dans ce sens, n’est-ce pas œuvrer pour la reconnaissance de notre territoire, de son existence, de son identité, de son rayonnement possible, de l’émancipation citoyenne ?
Joseph Jourda