En cette soirée de vendredi 3 mai 2019, l’ambiance était à retrouver les chemins menant aux ronds-points, symbole s’il en est un, du mouvement des Gilets jaunes qui dure, rappelons-le, depuis le 17 novembre 2018.
D’évidence, pour les participants à ce rendez-vous, l’heure n’était pas au renoncement, mais bien au : « On ne lâche rien ». Certainement, que la perspective de visionner le film documentaire de François Ruffin, n’était pas pour rien dans cette ambiance particulière, ou tout le monde discute avec tout le monde, sans arrière-pensée particulière.
Reprendre l’occupation des ronds-points
Si nous avons bien compris les orientations données par les Gilets jaunes, elles sont à donner l’objectif de reprendre les ronds-points. Autant de lieux symboliques représentés dans le film qui devait toucher au cœur, les plus férus en matière de luttes syndicales ou politiques. Bien sûr, des responsables de l’union locale CGT ont tenu à être présents, montrant ainsi la possible convergence de lutte. La condition expresse étant toujours la même, chacun comptant pour un, sans pour autant vouloir prendre une quelconque prédominance dans l’organisation, dans les décisions à prendre. Cette volonté de ne pas accepter une quelconque récupération est encore bien vivace dans l’esprit de tous les présents.
Était présente également Ines Muriot, candidate de « Et maintenant le peuple », accompagnée par Philippe Assens à présent bien connu dans le département et venu apporter une aide logistique au groupe des Gilets jaunes constitué à Estagel.
Pierre Contet, élu municipal d’opposition à la ville d’Estagel, a tenu à apporter sa solidarité en cette occasion, à toutes celles et ceux qui ne ménagent pas leurs efforts pour que tous, nous puissions espérer vivre mieux. Sa présence appréciée, à souligné combien le dialogue était indispensable pour espérer construire une société ou chacun pourra trouver sa vrai place.
Le film-documentaire
Si le temps frisquet en cette soirée, n’a certainement pas permis d’apprécier toutes les opportunités menant à la réflexion, il n’en reste pas moins que le film restera comme un élément indispensable, permettant d’apporter la lumière nécessaire en ce qui concerne la compréhension du mouvement des Gilets jaunes.
Bien sûr, des expression, des postures, resteront à jamais gravées dans les mémoires. Comme cette volonté d’apprendre, exprimée par les protagonistes. Il est toujours vrai, que lorsque ceux qui travaillent possèdent une instruction, il est beaucoup plus difficile de les manœuvrer pour en faire un troupeau de moutons, pour en faire des hommes et des femmes taillables et corvéables à merci.
L’idée de la page blanche qu’il est nécessaire de tourner pour recommencer à construire le pays en repartant à zéro, est également bien présente dans le documentaire, tout comme l’évidence qu’il est préférable de dire, « la beauté n’appartient pas qu’aux riches ». Ce film-documentaire est à voir et à revoir. Il est un élément important dans les avancées devenues possibles aujourd’hui, dans le but recherché par les Gilets jaunes.
Il n’en reste pas moins, que l’expression de la colère, était bien présente, lorsque apparaissait à l’écran le président Macron, avec son mépris, interprété comme tel par les participants.
En fait, un film-documentaire, rappelant l’œuvre d’Émile Zola, montrant la misère du peuple dans toute son horreur. L’œuvre de Victor Hugo et plus particulièrement « Les misérables », était bien dans l’air aussi, pouvant nous faire dire que l’histoire n’est qu’un éternel recommencement.
C’est Cédric Albaneil, jeune Gilet jaune d’Estagel, qui devait remercier les participants et les personnes qui ont aidé à ce que cette soirée puisse avoir lieu, entre autre monsieur Deloncle qui a prêté son terrain pour la projection.
Une soirée intéressante qui demande, d’après l’avis des participants, qu’à être renouvelée dans d’autres villages, d’autres rond-points.
Joseph Jourda