C’est avec beaucoup de plaisir que nous avons pu rencontrer Sabrina Dracy et Séverine Acevedo. Cette agréable rencontre s’est déroulée sur la place du village à la terrasse du commerce, sans protocole aucun. Nous ne saurons jamais, si le temps printanier de ce vendredi 22 février, à contribué à ce qu’un lien amical passe dès les premiers instants de discussion. Mais il en est ainsi pensons-nous.
Sabrina et Séverine sont des mamans qui ont mené les événements pour protester contre la fermeture de la classe de maternelle dans l’école toute neuve. De jeunes femmes bien dans leurs baskets, avec une énorme envie de faire pour le village, mais bien au-delà pour la ruralité. Elles tiennent toutes les deux à dire qu’elles n’ont pas été les seules mamans dans l’action.
« Tout ce qui a trait à la vie du village nous intéresse, devaient-elles dire en cœur. »
Voilà la relève, du sang neuf, pour assurer les fonctions d’élus municipaux à n’en pas douter.
L’annonce de la suppression de classe
Le 25 janvier, la décision tombe. Une classe de maternelle va être fermée. La réaction des mamans est quasi immédiate.
« On va se battre pour empêcher la fermeture. Nous le ferons jusqu’au bout.»
Et elles en ont du courage ces mamans ! Chacune de celles que nous avons rencontrées a quatre enfants. Nous savons ce que cela veut dire. Chaque minute de la journée compte. Malgré cela, elles consacrent de leur temps pour les autres. Du bénévolat dans le meilleur sens du terme, qu’il est indispensable de privilégier, d’aider, afin de permettre tout son développement. Et cela à obligatoirement un effet stimulateur.
Ainsi, dans la foulée, une page sur les réseaux sociaux est ouverte. Une manifestation devant l’école programmée, un tract décidé, rédigé et distribué. Des réunions avec la population programmées. Enfin, une pétition est mise en place. Elle devait recueillir 850 signatures pour le plus grand nombre venant d’Estagel, mais aussi des villages environnants ; une véritable réussite. La population se sent véritablement concernée. Reste à tout mettre en œuvre pour la mobiliser, lui permettre de montrer son indignation, mais aussi sa détermination à vouloir exiger que la classe de maternelle ne soit pas fermée. Dans toutes ces démarches de mise en place des actions et dans les actions elles-mêmes, l’association des parents d’élèves du primaire, a grandement participé. Ce qui tend à démontrer, que la solidarité pour sauvegarder notre village des mauvais coups, n’est pas un vain mot, mais une réalité que ces jeunes femmes ont mise en pratique. Que surtout, faire en sorte que les enfants puissent commencer leur scolarité de la meilleure façon. Ce n’est pas un luxe, mais une nécessité.
La suppression de la classe
Elle devait être annoncée le 21 février. Ce jour-là, les parents d’élèves étaient encore présents devant l’académie avec leurs banderoles criant leur incompréhension.
Tout a été mis en œuvre pour arriver à cette finalité de fermeture. Y compris la manipulation des chiffres comme le pensent les mamans. Pierre Contet, élu d’opposition à Estagel, a par ailleurs réagi publiquement et fermement, demandant à ce que les chiffres soient vérifier.
Sabrina et Séverine, sont bien décidées. Elles n’en resteront pas là même si, pour le moment, elles se sentent les pieds et poings liés. Mais ce serait mal les connaître de croire qu’elles vont en rester là.
Déjà, des propositions d’actions trottent dans leurs têtes. C’est en mai-juin, que les choses vont se préciser. Que les listes d’inscriptions seront actées. C’est à ce moment-là, que l’aide de tous les élus se révélera comme indispensable pour éviter le : « Il n’y a rien à faire ». Quant à nous, nous espérons les voir en première ligne de cette lutte, dans l’intérêt du village et des Estagellois.
C’est en montrant cette détermination, que les aspects administratifs et comptables, seront placés en deuxième position. Relégués à leur juste place, celle d’une administration au service des gouvernants « macroniens » qui souhaitent supprimer des emplois dans l’administration.
Les enfants, ne sont pas des chiffres et encore moins des billets de banque.
Nous savons que les parents d’élèves feront tout ce qui est en leur pouvoir pour arrêter ce mauvais coup. Nous espérons voir tous les élus, devenir les chefs de file de cette protestation qui ne demande qu’à grandir. Qu’ils mettront tout en œuvre pour mobiliser la population. Il en va de l’entrée d’Estagel dans le XXIe siècle dans les meilleures conditions possibles pour les enfants.
Joseph Jourda