Le fait est suffisamment beau, rare, ouvrant la réflexion à tous les interdits, à toutes les possibilités, pour être souligné, apprécié à sa juste valeur. La rencontre de l’art, de la vigne et du vin.
Dans le caveau des « vignerons des côtes d’Agly », depuis quelque temps déjà, sous l’impulsion d’Odile, l’art est venu à la rencontre d’une autre culture. Cette dernière, est ancestrale, dépassant les plus lointains souvenirs de l’homme. La peinture elle, sillonne les chemins de vigne tortueux, à la rencontre de la première économie de notre coin du Fenouillèdes, pour ne pas dire la seule, celle du vin, de ses crus de prestige, volontaires, pleins de générosité, de persévérance, d’opiniâtreté.
Marie-Claude Lornac, peintre en aquarelle
C’est avec plaisir que nous avons répondu à l’invitation de rencontre avec Marie-Claude Lornac, peintre en aquarelle. Ces dernières, sont à apprécier au caveau route de Maury après le pont sur l’Agly en venant de Perpignan, à gauche.
La discussion devait s’instaurer immédiatement comme un impérieux besoin de communiquer. Marie-Claude devait nous confier : « j’ai appris à lire et à écrire, je n’ai jamais appris à peindre. Par le geste de peindre, je concrétise une idée, un concept, des sensations, un vécu très personnel. C’est ma liberté ».
Le thème de la colombe, choisi pour cette exposition, est, en effet, révélateur de ces propos. La colombe n’évoque telle pas l’envol vers l’inconnu, l’aventure ?
Après une période relativement difficile, Marie Claude ressentant plus que jamais le besoin de s’exprimer, revient à la peinture comme l’on revient à la source de la vie. Pour cette renaissance en quelque sorte, elle choisit l’aquarelle. Si son style n’est pas encore tout à fait accompli, mais arrivant toutefois à maturité, elle fait merveille dans l’évocation de cette nécessité de rencontre avec l’autre. Une gestuelle utilisée pour alimenter l’imaginaire, le rêve, procure une sensation de bien-être vous installant sur un petit nuage. Parfois, un fort contraste de couleurs, peut signifier la colère ressentie. Le « y en a marre » en quelque sorte, que d’autres exprimerons autrement.
Petite idée sur l’aquarelle
Si la simplicité de l’aquarelle peut sembler apparente, les difficultés sont pourtant bien réelles. Elles ne doivent pas pour autant décourager le novice. Deux techniques sont habituellement décrites. La plus traditionnelle, étant la technique sèche et celle dans le mouillé, plus récente, plus dynamique. Des pigments solubles dans l’eau, base de l’aquarelle, ont probablement été utilisés dans les cavernes préhistoriques pour la réalisation des peintures murales. Dés le IIIe siècle, les Chinois peignaient sur de la soie avec des encres et des colorants solubles dans l’eau. Au moyen-âge, on peignait sur du vélin ou du papier avec toujours les pigments solubles dans l’eau.
S’il existe de nombreux élans dans la conception de l’aquarelle, nous en avons retenu deux exprimés par l’artiste. Le premier où le croquis est fait par avance. L’autre où la seule pose du pinceau sur la toile engendre immédiatement, l’entrée dans l’aventure, l’insolite, le merveilleux. Loin des contraintes, des chaînes d’un cadre imposé. La création peut ainsi se transformer en cours de route, pour finir à l’opposé de la première intention. En d’autres mots, la liberté au présent, à la seconde, dans l’immédiat, donnant à cette maîtresse rebelle une autre dimension, une autre réalité, vécue avec une force émotionnelle intense.
Une artiste enracinée dans son pays
Marie-Claude est venue s’installer à Rasiguères, dans cet écrin de luminosité, de paix, ou la lune plonge la vie dans de doux rêves de liberté, où l’Agly apporte la fraîcheur naturelle dont le créateur à tant besoin. Elle dit, tout comme Odile d’ailleurs, être Catalane d’adoption. Non ! Elles sont, toutes les deux, Catalanes. Cela se respire, se sent. Elles aiment le pays ou elles travaillent, ou elles vivent, ou elles sont bien. Il n’en faut pas plus pour avoir une identité, une culture et donc l’amour de son terroir, de son cadre de vie, des personnages rencontrés tous les jours de l’année.
Que dire de plus pour le moment, sinon de vous inviter à venir contempler les aquarelles qui permettent de se ressourcer, de passer quelques moments de détente, de vacances, en compagnie d’Odile qui aura à cœur de vous accueillir de la meilleure façon.
Il est à noter que le vernissage de l’expo aura lieu le 24 juin à partir de 17h. Alors, venez nombreux avec ou sans carton d’invitation. Ainsi, autour d’un apéro de circonstance, les discussions pourront se poursuivre, s’enrichir, seront peut-être créatrice de vocations, d’amitié. Qui sait ? À bientôt !