La Remise ! Lieu commun pour remiser du matériel agricole, pour héberger un cheval, le chariot, est aujourd’hui un endroit, au cœur du village, qui vibre pendant les soirées organisées et toute l’année, dans la préparation de ces dernières. Lieu qui vit de culture, de créations, de liens qui se développent, au fil des moments magiques, interprétés toujours à plusieurs voix, dans un éclectisme suscitant toutes les énergies et disons-le, qui est parfois surprenant.
En ce samedi 6 juillet 2024, ils sont venus nombreux à nouveau, pour se faire un petit plaisir à retrouver tout ce qui compte comme art de vivre et joie d’être ensemble. Avec ce plaisir, chaque fois renouvelé, de passer quelques moments dans une société telle que nous aimerions qu’elle soit à longueur d’année. Douce, amicale, sincère à l’infini et protectrice à jamais des plus faibles.
La soirée peut commencer
Une vingtaine de moments forts
Comme le dit si bien Giséla : « Soledad, animatrice de « La remise » , n’a peur de rien ». En effet, il fallait une sacrée dose de courage pour mettre en place cette 5e édition de la kermesse contemporaine. Nous ne pouvons revenir sur toutes les interprétations. Elles étaient toutes de qualité et assurées avec toujours le même talent mis à la disposition de l’art, de la connaissance, du développement de l’esprit critique. Toutefois, nous en retiendrons quelques-unes.
Dans la série des marionnettes
En priorité, la place faite aux plus jeunes interprètes, Marion et Océane. Elles sont venues avec leurs petites voix, tendres et câlines mais déjà pleines de certitudes, nous montrer que le monde pouvait être beau, limpide, à l’image de la jeunesse d’aujourd’hui trop souvent décriée. Elles nous ont dit en vérité, que l’avenir pouvait être lumineux et que les jours heureux, même s’ils restent à construire, pouvaient être pour demain. Le message est bien passé au vu des applaudissements fournis.
Une des deux jeunes artistes
Elles devaient rencontrer d’autres voix, d’autres genres, une autre génération. C’est Jeannette Marti, bien connue dans le village, accompagnée au piano par Noa devenue une personnalité Estagelloise. Elles devaient interpréter « Le temps des cerises » en Catalan, célèbre chanson de la Commune, dont le parolier Jean-Baptiste Clément reste bien présent dans les mémoires au nom du progrès social. En préambule, Manu devait lire un texte émouvant : « L’appel de la Commune de mars 1871 ».
Manu et l’appel de la Commune
Jeannette et « Le temps des cerises » en Catalan accompagnée par Nora au piano
Une assemblée des plus hétéroclites
Une assemblée hétéroclite, du plus jeune au plus âgé, de l’ingénieur au retraité vigneron ou en activité, du professionnel à l’amateur, en passant par les sœurs de la congrégation Saint-Maurice, arrivant tout droit de Madagascar et parfaitement intégrées dans le paysage du Fenouillèdes.
Soledad et Rita en renfort d’une des soeurs de la congrégation Saint-Maurice
C’est ainsi, qu’Isabelle devait venir lire un texte, véritable hymne pour la liberté. Elle l’a fait dans la langue Catalane. Ainsi donc, ce n’était pas uniquement les générations, les catégories sociales qui étaient brassées en ce jour, mais aussi les langues. Et sur un lieu frontière comme le traité des Pyrénées l’a défini en 1659, en l’occurrence Estagel, ces problèmes restent toujours aussi sensibles même s’ils sont abordés sereinement.
L’assemblée à même eu droit à une prestation de David Berrué, candidat malheureux aux élections législatives sur la deuxième circonscription pour le Nouveau Front populaire (NFP). Il est venu parler d’écologie sous un vocable qui se voulait humoristique. Sujet sensible s’il en est un, et qui mérite un débat plus profond, sans passer obligatoirement par le stade de l’humour. Une prochaine fois peut-être !
David Berrué et l’écologie
Et voilà ! Une nouvelle fois, la démonstration a été faite que les liens peuvent exister, peuvent se développer, naître et vivre sous un même ciel débarrassé de tous les nuages chargés d’orages.
Laurent et une de ses créations musicales
Encore une fois, bravo aux organisateurs !
Joseph Jourda