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vendredi 14 février 2025

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Estagel/ Le festival et la culture : faisons le point

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Un peu d’histoire pour remettre les choses en ordre de marche. Nous savons que les hommes et femmes de culture ont horreur de marcher au pas. Ils ont bien raison. L’ordre de marche n’est donc qu’une expression pour permettre de situer la culture dans le temps dans notre village.

Il s’appelait « Le Festival d’Estagel et des Côtes du Roussillon Village ». Il avait donc, grâce à ses porteurs, un enracinement voulu, au niveau économique, au niveau de notre terroir. Combien d’Estagellois viennent encore nous rappeler son bien-fondé ?

La culture en milieu rural

Chacun sait cela. En ville, un lieu culturel voit le jour, des soirées sont programmées et les salles se remplissent. C’est uniquement une histoire de pourcentage. Dans un centre de 100 000 habitants, il sera toujours plus facile, pour une pièce de théâtre par exemple, de remplir un espace, que dans un territoire avec 2000 habitants.

Oui ! Il est plus difficile de proposer la culture en milieu rural et de la faire vivre, que dans un centre urbain. Il est plus difficile de la proposer, et de lutter pour son maintien. Par contre, il est aisé, plus rapide de reculer. Il est donc nécessaire de manier cet aspect important de la vie sociale avec des pincettes. Ceci, car nos populations ont aussi droit à la culture. Il ne faut surtout pas que cette dernière soit réservée à une élite qu’elle soit de la campagne ou des villes. Je pense que nous nous mettrons facilement d’accord sur cette vision.

Si d’autres pensent différemment, qu’ils s’expriment.

Ce sont donc ces efforts énormes qui ont été faits lors de la création et de la vie du premier festival désigné plus haut. Plus tard, le premier festival a laissé la place à un autre, « Jour de Théâtre » Donc acte !

Le public à la place de l’église (Place Francisco Ferrer)

Que faire ou ne pas faire ?

De notre avis, il ne faut surtout pas construire un festival sans essayer de s’appuyer sur les populations autochtones. Ces dernières doivent se sentir concernées. En clair, cela revient à dire que ses promoteurs doivent être des personnes du cru, connaissant la population, ses désirs, ses aspirations. S’il n’en est pas ainsi, suivant notre analyse, c’est l’échec assuré.

Or, que se passe-t-il dans notre village ?

À la suite d’une dernière période où ces animations culturelles ont été menées avec lucidité, voilà qu’aujourd’hui elles sont déléguées à une structure n’ayant aucun lien apparent avec la cité. Cela a été publié. C’est maintenant « La ligue de l’Enseignement » qui va être maître d’œuvre. Un contrat serait d’ores et déjà signé avec cette structure et les pourparlers bien engagés. Il n’est pas question de mettre en doute la capacité artistique, culturelle de cette construction, de cette armature qui aspire, avec les personnes la composant, à atteindre l’excellence dans le travail accompli. De cela, nous n’en doutons pas.

Déléguer ses pouvoirs, c’est renoncer.

En quelque sorte, une fois encore, l’esprit de délégation a régné. C’est tellement plus facile. Il en est ainsi pour l’eau. Nous savons que les problèmes surgissent sur de nombreux sujets dans ce domaine et d’autant plus depuis que Véolia a pris la main. Nous reviendrons ultérieurement sur ce sujet devenu sensible.

Les abords du village et les mauvaises herbes, sont maintenant traités par une association ou un privé, personne ne sait trop. Il n’y a pas si longtemps, les employés communaux faisaient cela très bien.

Aujourd’hui, c’est le festival qui est délégué à d’autres hors du village. Nous savons pourtant, que la matière grise capable de construire et de faire vivre un festival est présente dans le village. Pour peu que les orientations soient réfléchies dans un concert de bonne entente, nous sommes persuadés que cette initiative ainsi menée, serait une parfaite réussite.

Voilà donc quelques éléments de réflexion donnés sans aucune prétention.

À vous de juger et le cas échéant, de vous prononcer.

Joseph Jourda