Pour le moins, ce sont une centaine d’hectares qui, dans la nuit de jeudi 20 au vendredi 21 avril, ont souffert de la gelée comme devait-nous le préciser Francis BONET président des « Vignerons des Côtes d’Agly ». Les températures négatives enregistrées ont fait souffrir le vignoble.
Dame nature rebelle aux désirs de l’homme, à ses envies, à ses passions, une nouvelle fois a frappé.
Le vigneron, l’agriculteur ne vivent pas en osmose avec la nature. C’est, au contraire, un combat permanent qui est mené. Pour ceux qui pourraient encore en douter, cette dernière nuit, bien néfaste, vient d’en apporter une nouvelle fois la preuve. Le travail de toute une année, une fois de plus, foulé aux pieds, détruit, cassé, anéanti.
Au vu de cette désolation, un frisson vous prend, une angoisse vous serre la gorge, vous fait vaciller.
Encore une nuit à marquer dans les tristes annales d’une vie de vigneron, mais aussi dans celles des ouvriers d’exploitations et de caves.
Premières estimations
Les premières estimations portent sur la plaine se situant entre Estagel, La Tour de France et Montner. Même si notre vignoble n’est pas seul en France à avoir subi des dégâts, il n’en reste pas moins que nos vignerons de la vallée de l’Agly n’avaient pas besoin de cette nouvelle catastrophe.
Beaucoup d’entre eux restent, à l’heure où nous écrivons ces lignes, très abattus, désemparés, déboussolés face à ce nouveau coup du sort.
Leurs trésoreries, trop souvent exsangues, permettront-elles de passer ce cap douloureux, sans parler des prix à la baisse et de la concurrence étrangère ?
Permettront-elles d’envisager des lendemains pas trop durs ?
Nos vignerons ont toujours montré un courage à toute épreuve. Ils l’ont montré, ils l’ont prouvé à maintes reprises. Ils ont toujours redressé la tête devant l’adversité. Nul doute que cette fois encore, ils sauront faire face.
Cela ne doit pas empêcher qu’ils doivent être aidés pour surmonter cette épreuve.
La première des démarches est de leur exprimer notre soutien plein et entier.
Pierre CONTET, conseiller municipal d’opposition à Estagel devait le faire en ces termes en s’adressant au président de la cave :
« Monsieur le Président,
Suite à la catastrophe provoquée par le gel cette nuit sur les vignobles, en particulier dans la plaine d’Estagel, je souhaitais vous assurer de mon soutien et de ma solidarité avec toute la profession viticole, des coopérateurs aux employés de la cave.
J’espère naturellement qu’une action de solidarité nationale sera engagée par les pouvoirs publics pour venir en aide aux professionnels déjà fragilisés par la faible récolte de l’an dernier, sans oublier la concurrence déloyale d’importations incontrôlées.
J’ai l’habitude de dire que vous produisez les meilleurs vins du monde, il faut que tous les acteurs économiques et politiques en prennent conscience pour vous soutenir résolument.
Avec mes meilleurs sentiments,
Pierre Contet ».
Espérons que ce message sera suivi par d’autres venant de ceux qui ont en charge la vie de nos villages.
Ensuite, des mesures doivent être prises, même si nous retombons toujours dans les mêmes schémas.
La première de ces mesures étant que les zones sinistrées soient classées en catastrophe naturelle.
Alors, courage, toujours du courage et encore du courage.
Joseph JOURDA