L’état de fait est consommé. Depuis cinq semaines, le marché du lundi, à la promenade des platanes, ne voit plus de commerçants ambulants s’installer, déballer leurs étals. Cet espace, qui permettait à la lumière d’entrer dans nos vies toutes les semaines, serait-il définitivement clos ? Nous voulons croire que les choses peuvent bouger.
Il est utile pensons-nous, de revenir en arrière dans le temps, pour comprendre le mécontentement des citoyens qui sont venus nous entretenir de ce sujet à plusieurs reprises.
Rappel
Dans un article paru sur le site « Ouillade » le 24 février 2015, nous soulevions déjà ce problème. Nous faisions part de nos craintes de voir le marché du lundi disparaître. Nous disions : « Depuis quelque temps, nous voyons le lundi péricliter. Lorsqu’un commerce ferme ses portes, qu’une activité se fragilise, c’est l’ensemble qui s ‘affaiblit ».
Nous ajoutions : « Rien n’est entrepris pour montrer à la population que rien n’est fatal. Même pas une petite phrase dans un quelconque bulletin d’information. Est-ce que nos élus partageraient cette idée : il n’y a rien à faire ? ».
Plus d’un an est passé. À notre connaissance, rien n’a été envisagé, rien n’a bougé.
Le congrès des commerçants
Quelques jours après notre rédaction, le 2 mars 2015, paraissait dans le journal local le compte-rendu du 94 e congrès de la fédération nationale des marchés de France. Collioure avait été choisi pour les travaux. C’était l’occasion pour la profession, d’impliquer les communes dans la tenue des marchés. L’occasion de mettre en avant la toute nouvelle charte pour le développement pour les marchés de France.
Cette charte, il n’y a pas de doute possible, est arrivée dans tous les bureaux des maires de notre département. Y compris, à Estagel. Les propos que nous citons sont pourtant intéressants, il nous semble : « Depuis toujours, ils empêchent les déserts économiques de s’installer, font reculer l’insécurité ». Il est question des marchés.
On ne saurait être plus clair. N’est-ce pas de cela dont nous avons besoin pour notre village ? La nécessité n’existe-t-elle pas de lutter contre la désertification, et ce, sans relâche ? N’est-ce pas un enjeu vital pour continuer à vivre dans notre milieu rural et ceci, en toute sérénité, avec tous les outils qui facilitent la vie à portée de main, à quelques pas de nos domiciles ? De toute évidence, ces propos, la charte, n’ont pas été pris en compte. Dans tous les cas, aucune réflexion n’a filtré au travers du bureau du maire qui aurait pu atterrir dans la rue au contact de la population. Peut-être, la crainte existe-t-elle que les citoyens s’emparent des bonnes idées ? Obligatoirement, cela donnerait du travail aux élus qui risqueraient ainsi d’être débordés par des occupations trop prenantes. Nous savons aussi, que certains de nos édiles, peut-être pour justifier leurs positions électives, trouvent certainement plus plaisant ou moins compliqué, de courir après des compétences qui ne sont pas, à proprement parler, de la première nécessité pour la vie de la commune. Gérer, c’est aussi choisir, voir ou sont les priorités, les prendre à bras-le-corps, les faire avancer.
Rappelons, pour appuyer nos propos de la dite « nécessité de lutte incessante », qu’en 1975, nous étions au nombre de 2021 habitants. Au recensement de 2013, nous atteignons le chiffre de 2025. Ces chiffres se passent de commentaire.
Rien n’est fatal
Même pas le retour du marché du lundi matin dans notre cité. La première proposition serait de rencontrer les commerçants ambulants. De faire le point avec eux de cette situation, de les convaincre que les décisions qui pourraient être prises arriveraient au bout de leurs réalisations. Ce n’est tout de même pas trop compliqué, nous semble-t-il, d’entamer une démarche qui irait dans ce sens. À la lecture de la presse, nous savons que des initiatives sont prises dans divers villages des P.O. Pourquoi pas à Estagel ?
Encore faut-il avoir la volonté politique pour qu’il en soit ainsi. Encore faut-il avoir de l’ambition raisonnée pour notre village.
Joseph Jourda