Samedi 19 septembre à 18 heures, au caveau des « Vignerons des Côtes d’Agly » l’artiste, Marguerite Briu, exposait ses dernières œuvres. Comme devait le souligner Odile, la responsable du caveau, « Marguerite navigue entre deux horizons chers à son cœur, sa Pologne natale et le Roussillon de ses amours ».
Le thème de l’exposition est justement : « Entre deux horizons ».
« Entre deux horizons, vous avez la vision de deux pays qui sont si chers à mon cœur.
La Pologne où je suis née et la France où je me suis épanouie.
Les tableaux que vous allez découvrir sont les premiers d’une série.
Les techniques sont différentes car dictées par des émotions instantanées, elles évoluent au fur et à mesure.
Ce sont des souvenirs, des flashs, des images, des jours « sans » et des jours « avec », des jeux de mots en couleurs. »
C’est Marguerite qui parle.
D’un pays à l’autre
Nous pourrions nous arrêter là pour décrire l’œuvre de l’artiste tant la perspective quelle donne de ses tableaux, correspond pleinement à ce que nous pouvons vivre lors de la visite. Ainsi, nous nous promenons d’un pays à l’autre, séparés par des centaines de kilomètres, avec cette même sensation de calme, de sérénité, de tranquillité, d’apaisement. Un peu de nostalgie aussi. C’est l’évocation des saules pleureurs qui poussent en Pologne le long des chemins, ou encore aux abords des ruisseaux dans un paysage de neige en train de fondre. Ou encore, des nids de cigognes installés tout en haut des cheminées dont l’installation est facilitée par la main de l’homme lorsqu’ils sont en haut des arbres. Comme la peinture de ce lac immense qui nous fait rêver entre mythe et réalité.
Marguerite peint également les « casots » bien de chez nous, entourés par les murs de pierres sèches dans une nature envahissante. C’est pour passer le témoin d’une culture ancestrale, que l’artiste met sur la toile ces vestiges d’un temps passé qu’il faut savoir transmettre apprécie-t-elle. Certainement que sa participation aux travaux dans les vignes, en ce moment la vendange, n’est pas étranger à cette sensibilité à fleur de peau. Nous partageons cette volonté et pouvons ajouter qu’il serait peut-être bien d’envisager la restauration d’un pan de notre passé commun concrètement, sur le terrain, pour mettre à l’abri de l’oubli la peine au travail de nos ascendants, leur savoir faire. Il est vrai que les situations économiques n’ont rien de comparable. Le tableau évoquant le lieu dit « le Mola » est parlant pour les vignerons de notre village qui ont cette vision, cette image sous les yeux sans la voir toujours. Avec le Canigó en fond, et de l’autre côté le château de Quéribus, voilà les symboles forts auxquels nous ne pouvons échapper dans cette vallée de l’Agly si chère au cœur de Marguerite. C’est vraiment son ressenti et cela se voit au fil de la visite.
Une ambiance créative
L’ambiance dégagée autour de la jeune artiste, porte l’assurance, le gage, d’une vie pleine, épanouie, dans un milieu où tous les moments sont autant de mystères à immortaliser. Ainsi, Lucie, son amie polonaise, venue avec son mari Louis, devait nous apporter sa note, plus dans les détails, sur les sites peints dont elle a la même connaissance, le même émerveillement, le même souvenir. Toutes les deux, tombent en extase à leur seule évocation. C’est beau !
Jean, le mari de Marguerite, était là aussi, accompagné de ses deux beaux et grands enfants, filles et garçons. Pour rien au monde, ils ne lâcheraient leur artiste de mère. Cela aussi, est une assurance pour l’avenir, une assurance de simplicité, de convivialité, d’amour.
Ce sont également, les artistes locaux, Eliette Bourdaneil, Torreilles, Claude Lornac de Rasiguéres, qui sont venus apporter toute l’amitié à leur jeune condisciple.
Pierre Contet et son épouse, accompagné de mesdames Moliner et Bousquet, est devenu un fidèle des expositions au caveau et était présent pour célébrer cette artiste estagelloise. Il apporte ainsi une reconnaissance méritée pour ce lieu devenu emblématique de la vie artistique de notre village.
C’est autour de bien bonnes choses, issues de la cuisine polonaise sans oublier le saucisson bien de chez nous, que devaient se poursuivre, tard dans la soirée, les discussions passionnantes sur les différentes cultures. Bien sûr, les merveilleux crus de la cave, dégustés avec modération, devaient apporter leur note de bonne humeur, délier les langues et apporter des lucioles au fond des yeux de chacun.
L’exposition est à voir jusqu’au 3 octobre au caveau route de Maury.
Pour de plus amples renseignements appeler Odile au 04 68 34 27 61