Rien n’y fera. Les parents d’élèves sont déterminés. Tout sera mis en œuvre pour empêcher la fermeture d’une classe de maternelle dans l’école toute neuve du village. Ainsi, semble se définir l’esprit qui survolait l’assemblée dans ce premier appel à la mobilisation de toute la population.
Décidément, à Estagel, les choses semblent être prises par le bon bout et avec détermination. C’est toujours dès le premier jour de la semaine, en l’ occurence hier lundi, que les manifestations se préparent. Il est vrai que l’enjeu est de taille. Aucune classe de maternelle ne doit fermer.
Des parents d’élèves déterminées
Dès l’entame de la réunion, Séverine Acevedo devait définir l’enjeu de la mobilisation de la population nécessaire pour empêcher la fermeture. Elle devait le faire en reprenant le nombre d’élèves par classe montrant ainsi l’aberration de la fermeture envisagée par les instances académiques.
Monsieur le Maire, Roger Ferrer, devait reprendre les mêmes chiffres pour démontrer la même chose, sans toutefois se montrer très optimiste dans le résultat du bras de fer engagé, considérant en cela, que son Conseil municipal avait déjà fait le maximum.
Dommage que seuls quelques élus de la majorité aient cru important d’être présents pour la circonstance. Monsieur le Maire devait demander aux parents d’élèves, aux enseignants, de prendre un peu plus d’initiatives, sans toutefois préciser quelles seraient les dispositions prises par le Conseil municipal pour aider le mouvement.
Pierre Contet, conseiller municipal d’opposition, avec tous ses amis élus, devait se montrer plus offensif. En rappelant les mauvais chiffres édictés par le responsable académique, il devait souligner la nécessité de ne pas se laisser endormir, de ne pas se laisser diviser, de ne pas se laisser opposer les uns aux autres. Il devait souligner également la nécessité de ne pas céder au découragement. La date butoir du mois de mai, laissant de la marge, pour créer les conditions d’une plus large mobilisation de la population.
C’est en effet une constante chez ceux qui gouvernent, de développer un nuage de fumée masquant la réalité. Le mouvement des Gilets jaunes est révélateur de cet état de fait.
Madame Pujol, suppléante du député de la circonscription Louis Aliot n’ayant pu se libérer pour la circonstance, devait montrer du doigt la mauvaise politique du gouvernement développée à l’encontre des communes. Précisant que ce dernier, prône la vie dans les villes au détriment de nos campagnes et délaissant ainsi la ruralité. Dans nos souvenirs, remonte à notre esprit, une campagne qui avait été menée par le PCF en son temps dans la vallée de l’Agly : « Une mairie, une école, une cave ». Ce triptyque semble plus que jamais d’actualité.
De nombreuses interventions
C’est Benoit, enseignant itinérant dans la vallée de l’Agly, qui devait souligner le mépris des gouvernants. En effet, devait-il préciser, ils n’écoutent aucune revendication d’où quelles viennent. Dans ce cas de suppression de classe, ils préfèrent habiller Pierre au détriment de Paul, alors que la solution est la création de postes. Bien évidemment, cela va à l’encontre des décisions gouvernementales qui tendent à supprimer, d’une façon plus générale, des postes de fonctionnaires. Il devait également montrer la précarisation du métier d’enseignant et préciser les salaires de misère perçus par ces derniers.
D’autres interventions, toutes très pertinentes, devaient montrer la détermination des mamans à continuer la lutte en cours, dans l’intérêt de leur progéniture.
Séverine Acevedo devait conclure la réunion en se félicitant de l’unité qui semble se dégager dans la population pour continuer les actions. Ainsi jeudi matin, à 8 h 30, devant l’école, les cartables des élèves seront ornés d’un beau ruban jaune, qui devrait rappeler que le mécontentement s’inscrit dans un contexte plus général dont notre pays voit la résultante tous les jours.
Certes, toutes ces actions sont nécessaires, importantes, mais ne faudra-t-il pas hausser le ton dans les actions pour se faire entendre, comme il devait être dit par un participant bien Estagellois ? Sa proposition étant de déclarer Estagel ville morte, pendant une journée ou demi-journée.
Une telle initiative demande l’engagement de tous pour convaincre. De l’engagement des élus en tête de ligne, aux parents d’élèves, sans oublier bien évidemment les enseignants.
L’avenir nous dira si la détermination d’aujourd’hui, peut trouver un prolongement pour concrétiser les espérances de bien vivre, avec tous les services publics, dans notre ruralité.
Joseph Jourda