Nos Sénateurs ne sont pas contents ! C’est le moment de l’année où ces derniers prennent leur quartier d’hiver. Un coin particulièrement apprécié, bien exposé au soleil d’automne où il est bon de fermer les yeux pour permettre aux pensées de vagabonder vers des jours meilleurs, vers la nostalgie des jeunes années.
Mais voilà que depuis plusieurs semaines, aux dires de nos aînés, une odeur nauséabonde vient mutiler leur moment de détente entre amis, alors que le bon air de nos campagnes, est une des données qui alimente le bien-être. À tel point, que certains ont renoncé à leur sortie journalière.
Les édiles municipaux ont été avertis plusieurs fois des nuisances olfactives.
À plusieurs occasions, donc, au grès des rencontres, nos Sénateurs ont adressé les remarques appropriées. C’est ainsi que nous avions l’habitude de procéder dans nos villages. Ces choses-là ne traînaient pas. Elles étaient vite réglées.
En effet, non seulement pour le cas présent, est-il question de faciliter la vie ensemble, mais aussi de salubrité publique.
De ce fait, autant que l’arrière-saison va le permettre, nos Sénateurs ont rejoint à nouveau, les quartiers d’été. Jusqu’à quand dirons-nous ? N’étant pas maîtres des aléas climatiques, la question est en suspens.
Les quartiers d’hiver et les mauvaises odeurs !
Pourtant, d’autres lieux existent connus de tous et qui pourraient à moindres frais, être restaurés pour le plaisir de nos anciens. (il suffit de poser la question aux utilisateurs pour avoir une idée précise.).
Un endroit pourtant, au centre du village, sur la place Arago, en lieu et place du bâtiment aux arcades, aurait la préférence.
Nous pensons qu’effectivement, ce lieu, aménagé en jardin arboré, pourrait devenir un lieu magique de rencontres pour les anciens et également les plus jeunes. Un lieu où il ferait bon vivre. Un lieu intergénérationnel à l’abri du soleil trop puissant en été et de la tramontane en hiver, avec toutefois un zeste des rayons de l’astre suprême. Ce serait une bonne manière de rendre une partie de son âme à notre village, ou il n’y a pas si longtemps, le brouhaha des discussions entretenues tout au long de l’année sur la place Arago, venait couvrir les pensées individualistes dont nous subissons les conséquences.
S’il fut un temps où Estagel était un gage de plaisir partagé, de bonne humeur, il ne faudrait tout de même pas qu’il devienne un gage de mauvaises odeurs.