C’est, en fait, une boulangère qui va continuer à faire vivre l’enseigne « le Pain Gascon » sis avenue René Nicolau, traversant le village après la place Arago. Elle s’appelle Laeticia et continuera de pétrir dans le droit-fil de ce que faisait Jean-Claude. Laetitia, native de Saône-et-Loire, a été formée à la chambre des métiers de Perpignan. Elle arrive avec une grosse envie de faire plaisir à tous ces clients. Elle avait déjà exercé dans ce métier passion. Sa fabrication sera orientée vers le pain comme de bien entendu, mais aussi vers la pâtisserie, la viennoiserie et la sandwicherie.
Voilà ! C’est bien décidé, acté. Cette fois, Yvette et Jean-Claude prennent la retraite. À la fin du mois, ce sera chose faite, accomplie, terminée. On passe définitivement à autre chose. C’est avec un certain ravissement qu’Yvette exprime son plaisir en disant : « Enfin, fini les soucis, fini le stress. Bonjour les journées sans montre ni réveil. Mais pour mes clients devenus des amis, ce n’est qu’un au-revoir ».
Le saut dans l’aventure de la retraite.
Comme tout un chacun, arrivant à l’âge de prendre un repos bien mérité, la fin de l’activité professionnelle est toujours un saut vers l’inconnu. Une aventure qui commence. Jean-Claude, lui, est déjà dans les balades dans la campagne environnante, dans les randonnées sur les collines, au travers des vignes, empruntant les chemins sinueux ou les senteurs du thym, du romarin, vont venir remplacer l’odeur de la pâte pétrie à souhait avec la plus grande délicatesse. Fini donc »L’Estagel, le Gascon, le Chia, les 9 pains spéciaux réalisés tous les jours ». Mais pour lui, c’est une évidence. Estagel est son village ou il connaît tout le monde et vice-versa et où il va continuer de vivre.
Si une personne a bien mérité ce repos, c’est bien Jean-Claude notre boulanger.
Jean-Claude et la fournée du lendemain
À la suite de vingt-trois années comme salarié dans le Lot-et-Garonne, accompagné d’Yvette, le voilà installé à Estagel, en janvier 2000. C’était à la suite des inondations de novembre 1999, se plaît-il à dire et les locaux étaient encore empreints de ce sinistre. Il devait donc faire le pain pendant vingt-cinq ans pour le plus grand plaisir de sa fidèle clientèle. À cette longue vie professionnelle, il faut ajouter quatre années d’apprentissage. Faites le compte !
Et le courage, a toujours été au rendez-vous. Surmontant la maladie qui aurait pu être le motif pour baisser les bras, il n’en a rien été. Avec un courage que nous pouvons qualifier d’exemplaire, pas un seul jour n’est passé, pendant vingt-cinq ans, sans que les rayons n’aient été fournis en bon pain bien doré et croustillant à souhait.
Les boules de pain vont être façonnées
Et voilà, une page se tourne dans le commerce du village.
Le mot de la fin, nous le laisserons à Yvette : « Vingt-cinq ans d’amour et de pain » ! N’est-ce pas beau, sublime avons nous envie de dire !
Bonne retraite à Yvette et Jean-Claude et la meilleure réussite pour Laetitia.
Joseph Jourda