C’est ce mercredi 3 juillet que Robert Bassol, président de la Chambre des métiers et de l’artisanat des Pyrénées-Orientales, devait remettre la médaille du travail à Jean-Claude Pomas, qui dernièrement a fait valoir ses droits à la retraite. C’est dans les bâtiments de l’organisme consulaire situé à Rivesaltes, que cette distinction devait être remise au récipiendaire.
Jean Claude, est le boulanger qui ces vingt-cinq dernières années, a officié » Au Pain Gascon » sis à l’avenue René Nicolau, celle qui traverse Estagel. En fait, c’est cinquante-deux années de labeur qui sont ainsi récompensées et admirées par ses amis qui sont venus l’accompagner lors de cette petite cérémonie.
Un boulanger à l’ancienne
Jean-Claude en a passé des heures et des heures dans son fournil à pétrir, moduler le pain quotidien des Estagellois, mais aussi des habitants des villages environnants, préférant le pain cuit à l’ancienne, grâce à l’amour complice façonné par l’amour du métier.
Pour Jean-Claude, personnage très discret, son métier, c’était une passion. Cela se lisait dans ses yeux, son regard, et cette expression se lit encore à l’occasion d’une rencontre dans le village et ses quelques mots toujours agréables, distribués avec parcimonie.
Jean-Claude et le président
Finalement, sa présence rassurante que nous savions derrière le four, nuits après nuits, va manquer. Il est tellement précieux de savoir que par tous les temps, tous les jours de l’année ou presque, notre pain quotidien aux premières lueurs, allait être là sur les étalages, bien doré, comme un appel à la dégustation, au vivre ensemble, pour annoncer une journée sous les meilleurs hospices.
Robert Bassol rend hommage.
Pas de long discours avec les longues phrases alambiquées qui finalement, dans de telles occasions se ressemblent, son identiques. Simplement quelques mots montrant les difficultés rencontrées dans le monde rural, lorsqu’un boulanger prend la retraite. Comme il devait le souligner, il n’est pas facile de trouver un repreneur et trop souvent, les portes restent closes si une volonté ne s’exprime pas pour qu’il en soit autrement. Pour le » Pain Gascon », cela a été différent et c’est tant mieux.
Dans le bureau du président, un moment de bonheur pour Jean-Claude et Yvette
Bien entendu Yvette, la compagne de Jean-Claude, devait être aussi mise à l’honneur. Cette médaille, est bien celle du couple, qui pendant toutes ces années à porté ce flambeau des choses faites dans la tradition.
Olivier Thépégnier, un ami de longue date
Olivier Thépégnier, ami de longue date et amateur des bonnes choses vraies, était présent à la cérémonie. Dans une courte intervention, il devait souligner la gentillesse de Jean-Claude, son humanisme, correspondant bien à la nature de ce pain quotidien dont nous ne saurions nous passer.
Jean-Claude entouré de ses amis
En effet, ce pain n’est-il pas indispensable pour celles et ceux amoureux de la bonne chère ? Pour bien apprécier une tranche de Serrano avec le gras débordant, ou encore un morceau de boudin noir, une tranche de bon pain n’est-elle pas vraiment nécessaire ? Ou encore, ce pain frotté avec une gousse d’ail imbibé du jus d’une tomate bien mûre n’est-il pas un moment d’extase ? Si cette tranche de pain n’est pas présente, il manque un morceau de ce bonheur recherché dans les choses vraies.
Jean-Claude sur grand écran, dans le magnifique hall de réception de la Chambre des métiers et de l’artisanat
Voilà Jean-Claude ! Encore une fois, merci au nom de tous, pour toutes ces années passées à fabriquer ce bon pain nécessaire au quotidien de chacun.
Longue vie, bonne retraite et à bientôt !
Joseph Jourda