C’est sur le site de la cave des « Vignerons des Côtes d’Agly » à Estagel, qu’une chambre froide pour réceptionner le grand gibier, des différentes chasses de la vallée de l’Agly a été mise en place.
Nous pouvons comprendre certaines âmes sensibles qui risquent de s’insurger, mais le droit de chasse est un droit démocratique. Il nous semble que la tolérance, la discussion doivent être des éléments essentiels pour coordonner toutes les pensées, pour vivre ensemble chacun avec ses passions. Certes, le droit de chasser, n’a pas la même valeur que par le passé. Certes, il n’est plus question de survie alimentaire. Mais notre société actuelle n’est-elle pas trop basée sur le renoncement à des droits ancestraux sans parler des autres plus récents, pour accepter le dénigrement de la chasse bien ordonnée ?
La chambre froide à Estagel
La fédération de chasse a ainsi mis en place plusieurs chambres froides dans notre département. Ces réalisations nous paraissent judicieuses, utiles, à plusieurs titres.
Les chasseurs savent ainsi que les prélèvements de grands gibiers, ne seront pas utilisés à des fins mercantiles lorsque les associations seront impliquées. Rappelons que ces mêmes associations ont été déclarées « d’utilité publique » et que les chasseurs sont tous bénévoles. Les chambres froides sont utilisées pendant les périodes réglementaires de chasse. Les battues organisées à différents moments, permettent de réguler le cheptel, car une trop grande abondance est souvent porteuse de dégâts aux propriétés agricoles, viticoles et risques routiers.
Une sécurité alimentaire
Le gibier prélevé, doit impérativement être déposé à la chambre froide deux heures trente maximum après avoir été fauché dans sa course. Il en est autrement quand les chasseurs désirent garder un bon morceau pour leur consommation personnelle ou encore faire plaisir à leurs amis.
Un inconvénient, les associations les plus éloignées, ont quelques difficultés encore pour respecter les horaires imposés.
Après une première expertise réalisée par des chasseurs formés dans le respect de cette hygiène, c’est la maison Guasch qui entre dans le circuit pour amener les bêtes à l’abattoir en vue de la transformation sous le contrôle de vétérinaires et ensuite pratiquer la revente.
Le financement
Les carcasses des animaux concernés sont rétribuées financièrement aux Associations de chasse, sachant qu’il ne reste plus que 60 kilos après le dépeçage, pour une bête pesant au départ 100 kilos.
20 % de cette somme est collectée par la fédération pour le financement des sécurités alimentaires représentées par les chambres froides.Ces sommes restantes sont utilisées pour la nourriture des chiens, pour leurs soins vétérinaires lorsque cela est nécessaire et les notes sont parfois lourdes. D’autres frais conséquents sont également supportés par ce mode de financement.
Pour le monde de la chasse, un loisir
Nous dirons que le chasseur aime profondément la nature. Sa connaissance en ce domaine est immense, toujours surprenante lorsque le temps de la discussion est pris. Elle va de la connaissance de la flore et la faune, en passant par celle de nos collines et montagnes, des sources de nos rivières et des lacs naturels nombreux dans notre massif Pyrénéen.
Dans cette démarche, le consommateur de gibier est privilégié, car il n’est plus obligé de passer par les méandres parfois désagréables et dangereux pour sa santé, de l’achat en direct sans contrôle sanitaire.
Une page est tournée dans la pratique de la chasse de nos anciens. Espérons que cela sera un plus dans notre société de consommation, car finalement, tout le monde peut y trouver son compte. Cela est si peu habituel, si peu coutumier, qu’il nous est apparu important de relater ces actions parce que positives pensons-nous,
Joseph Jourda