Monique Guerrero, ancienne enseignante en Cerdagne (directrice école Louis Clerc à Angoustrine Villeneuve les Escaldes) témoin actif de la réouverture de la classe unique de Fontpédrouse en 1979 s’exprime sur la fermeture de l’école de Fontpédrouse par le nouveaux conseil municipal ! Le temps ou les élus communistes comme Jean-Louis Alvarez, Victor Martinez… réussissaient l’impossible : rouvrir les école des petits villages et bien loin…
« Encore une école de montagne qui disparaît ! La fermeture d’une classe et encore plus d’une école m’a toujours affligée, celle de l’école de Fontpédrouse me désole littéralement. Paradoxalement, c’est le conseil municipal qui prend cette décision et assume la responsabilité du déclin du village. Soutenir la vitalité du village n’est plus la priorité à Fontpédrouse, se mobiliser pour l’école, maintenir les effectifs, non plus. Contrairement au passé, et bien avant l’ouverture des bains de Saint Thomas, la municipalité de Fontpédrouse a œuvré, en 1979, à la réouverture de l’école qui était fermée depuis 1963. Un succès obtenu avec l’appui des parents et des enseignants du secteur.
Aujourd’hui, Il est vrai que maintenir les écoles en milieu rural, et qui plus est en zone de montagne, s’apparente à une gageure. La Loi Montagne de 1985, réactualisée depuis, vise à éviter la disparition de services publics en milieu rural, en autre celui de l’éducation. De louables intentions trop peu souvent suivies de réalisations concrètes ! C’est bien connu, le diable se cache dans les détails : depuis quelques années, le nombre de postes de professeurs des écoles ouverts au concours diminue, ce qui, mécaniquement, entraîne une réduction des enseignants en poste. Qui dit, moins d’enseignants en poste, dit regroupement des structures scolaires. D’autre part, de plus en plus de communautés de communes ont la compétence scolaire, donc les mains libres pour créer des pôles, et prétexter l’amélioration de « l’offre scolaire » et la « réduction des coûts ». Dans ce contexte, on ferme des classes, des écoles et on a les mains libres pour dédoubler les classes de CP et CE1 dans les réseaux d’éducation prioritaire à moindre frais, tout en laissant croire à un effort financier ! Facile mais terriblement pervers pour le milieu rural et montagnard !
Voilà comment le service public d’éducation, dans son ensemble, se retrouve affaibli, voilà comment les « meilleures intentions » conduisent aux pires résultats : le dépeuplement de la montagne. C’est donc ça la méthode pour contribuer à l’égalité des chances et à la lutte contre les inégalités sociales et territoriales ? C’est donc ça la méthode pour traiter l’Education comme première priorité nationale ?
La parade serait de créer de l’activité, d’œuvrer pour l’attractivité du village, de faire venir des jeunes couples. Savent-ils les élus de Fontpédrouse, qui ont voté cette fermeture, que la petite école rurale est connue pour ses performances et son dynamisme ? Savent-ils que la présence ou l’absence d’une école est un facteur déterminant pour l’installation des familles ? Visiblement pas ! »