Ce mercredi 30 novembre, s’est tenue la troisième étape du cycle de réunions publiques portant sur la question des retraites organisées par La France Insoumise / Nupes. Elle s’est déroulée à Céret, avec une conférence / débat animée par Francis Daspe. Une initiative plus que jamais d’actualité, avec les intentions dévoilées par le gouvernement d’accélérer au cours des prochaines semaines, après une phase d’attente tant la question reste potentiellement explosive.
Francis Daspe, dans son exposé, s’est évertué à mettre en exergue les enjeux politiques et idéologiques véhiculés par la réforme des retraites. Il a dénoncé les effets de communication présentés comme vertueux, mais qui tendent en réalité à obscurcir la compréhension des véritables objectifs poursuivis. « L’objectif n’est bien évidemment pas de sauver le système par répartition, mais bien au contraire de le fragiliser, voire de le casser, ceci afin de faire apparaître, in fine, comme la seule solution viable un système par capitalisation », expliquait l’Insoumis de Perpignan.
Pour expliquer cette mystification ardemment recherchée, il montrait comment toutes les contre-réformes, depuis celle de Balladur de 1993, tous les dispositifs convergent vers une baisse effective des pensions versées ou à verser (recul de l’âge légal de départ à la retraite, allongement de la durée de cotisation, système de la décote, modes de calcul des pensions toujours plus défavorables etc…). « En fait, partir plus tard n’est en définitive pas le but recherché, mais plutôt de créer les conditions pour partir avec des pensions toujours plus amoindries. La pension à taux plein devient désormais pour beaucoup quasiment inatteignable ».
Pour Francis Daspe, l’enjeu est d’une autre nature et n’a que peu à voir avec la question stricto sensu des retraites. « Les cotisations retraites génèrent des flux d’argent considérables qui échappent pour l’instant aux tentacules du marché en raison de la nature même du système par répartition fondé sur la solidarité. L’argent des cotisations est immédiatement reversé aux retraités dans l’année : il n’est donc
utilisable entretemps par personne d’autres que les bénéficiaires ». Ce qui, bien sûr, ne serait pas le cas avec un système par capitalisation. Ces sommes gigantesques font évidemment des envieux : les marchés financiers et autres vautours. Elles pourraient être mobilisées pour la spéculation des fond de pension, même si les plus naïfs ou les plus hypocrites selon les cas, diront que ce serait pour l’investissement
productif…
Bref, la volonté est forte et solidement chevillée au corps d’offrir aux marchés financiers via les assurances privées et les fonds de pensions des ressources qui leur étaient jusqu’alors interdites. « En d’autres termes, ils veulent mettre la main sur le magot que représente le financement d’une système de retraites », synthétisait Francis Daspe. La question des retraites possède bien une dimension
incontestablement idéologique.