La nouvelle étape du cycle de réunions publiques sur les retraites organisé dans les Pyrénées-Orientales par La France Insoumise / Nupes passait ce mercredi 8 février par Elne. Quelques jours auparavant, les débats avaient débuté à l’Assemblée nationale dans une ambiance surchauffée. « Il est nécessaire de démasquer la désinformation orchestrée par la Macronie voulant faire croire qu’il n’y aurait pas d’autres solutions que celles proposées par le gouvernement. Au contraire, on dispose d’une infinité de mesures permettant de garantir et de pérenniser le financement du système par répartition des retraites », indiquant Francis Daspe qui animait la réunion à l’aide du diaporama mis à disposition par l’AGAUREPS-Prométhée.
Au premier rang des mesures possibles, celles ayant trait à l’emploi. « Plus d’emploi équivaut à davantage de cotisations qui abondent les caisses de financement », expliquait-il en affirmant déceler « des gisements de création d’emplois pour l’instant largement inexploités ». En premier lieu dans les services publics. « De nombreux besoins humains ne sont pas satisfaits dans d’innombrables secteurs comme l’hôpital, l’école, la justice ou le secteur social pour ne citer que quelques exemples. Le recrutement de personnels est indispensable, en opposition avec l’idéologie libérale de cette majorité qui considère l’emploi public comme un poids et une contrainte ! ». Ensuite dans le secteur privé, et notamment l’industrie. « La crise sanitaire a montré que nous n’étions pas auto-suffisants pour de nombreuses productions plus ou moins stratégiques, que ce soit les médicaments, les masques, des machines ou l’alimentation. La reconquête de notre souveraineté industrielle passe par des relocalisations industrielles créatrices d’emplois, aux antipodes de la lubie mortifère de certains libéraux endurcis rêvant d’entreprises françaises sans usines sur le territoire national, c’est-à-dire sans ouvriers ».
Francis Daspe poursuivait sa démonstration en actionnant d’autres leviers générateurs d’emplois et de cotisations. « Le partage du temps de travail par une baisse de la durée hebdomadaire créerait de nouveaux emplois bienvenus pour diminuer le chômage et par voie de conséquence les dépenses d’indemnisation des privés d’emploi ». Autre piste évoquée, la « lutte contre le travail gratuit » qui prend des formes autant diverses qu’insoupçonnées : les stages non payés ou alors très peu, la volonté d’imposer aux allocataires sociaux un certain nombre d’heures de travail d’intérêt général, les heures supplémentaires non payées etc. Dans le même ordre d’idées, la hausse de la productivité donne des marges de manœuvres en la matière, car c’est au final plus de richesses produites à répartir.
La création d’emplois n’est pas le seul levier à utiliser : il y a aussi le niveau de rémunération qui entre en ligne de compte. « Augmenter les salaires accroit en proportion les cotisations à prélever », rajoutait Francis Daspe qui prolongeait la réflexion en priorisant la nécessité d’éradiquer « le cancer de la désocialisation ». « L’exonération ou la suppression de cotisations sociales, indûment appelées charges, équivaut à une entreprise de grande envergure de siphonage des caisses de financement de la protection sociale, d’autant plus qu’il s’agit également dans les faits de trappes à bas salaires ».
Pour l’orateur, ces mesures de bon sens entrent hélas en contradiction avec les dogmes de l’austérité et des politiques de l’offre appliqués aveuglément et sans ménagement par les actuels gouvernants au service des intérêts des marchés financiers et de l’oligarchie.