Les élus ont lancé aux gouvernements français et espagnol un appel ferme pour « soutenir irrévocablement le projet du tronçon manquant entre Montpellier et Perpignan »…
es maires et représentants des villes espagnoles et françaises concernés par l’interconnexion ferroviaire du Couloir Méditerranéen – Barcelone, Béziers, Carcassonne, Figuères, Gérone, Montpellier, Narbonne, Nîmes, Perpignan et Tarragone (Lérida et Toulouse n’étaient ni présentes ni représentées) – se sont retrouvés, hier matin, dans la salle des conférences du superbe théâtre municipal de Girona (Gérone), pour réitérer leurs exigences et les demandes formulées lors des précédents sommets de Barcelone, Montpellier, Narbonne, Perpignan, Figuères et Béziers…
A l’issue de ce Sommet – auquel participait entre autres Jean-Marc Pujol, maire de Perpignan et président de la Communauté d’Agglomération Perpignan-Méditerranée, l’ancien député Daniel Mach, vice-président de l’Agglo en charge des Transports, Philippe Saurel, maire de Montpellier et président de l’Agglo de Montpellier, Robert Ménard, maire de Béziers, Santi Vila, ministre de la Generalitat de Catalunya en charge des Grands Travaux publics, la sénatrice Marta Felip Torres, maire de Figuères… et bien sûr Carles Puigdemont i Casamajo, maire de Girona – un déclaration commune a été diffusée auprès des nombreux médias présents, et transmise aux responsables de l’Union Européenne (UE), aux députés européens, aux gouvernements français et espagnol, à la Generalitat de Catalunya, aux Régions Languedoc-Roussillon et Midi-Pyrénées, aux Conseils généraux & Diputacions concernés, à Réseau Ferré de France (RFF), à l’Administrator de Infraestructuras Ferroviarias (ADIF), aux opérateurs
ferroviaires SNCF (France) et RENFE (Espagne), etc.-etc.
Dans cette déclaration commune, les élus signataires indiquent notamment :
« – Compte tenu de l’impact structurant des gares intermodables intégrant la grande vitesse sur les territoires des villes et plus largement agglomérations urbaines, nous considérons comme très positive et nécessaire l’intégration des agglomérations urbaines au sein du Comité des Villes pour la Grande Vitesse en tant qu’acteurs participant à la gestion de ces territoires (…).
– Le Sommet rappelle que le Corridor Méditerranéen s’inscrit parmi les lignes prioritaires voyageurs et fret du Réseau Transeuropoéen de Transports (RTE-T) retenues par la Commission européenne et souhaite vivement que les Etats français et
Eespagnol, ainsi que les institutions européennes continuent à soutenir irrévocablement le projet du tronçon manquant entre Montpellier et Perpignan, et au-delà l’ensemble des investissements nécessaires pour finaliser et garantir la cohérence de la connexion transfrontalière, en accord avec la dimension européenne affirmée du Corridor Méditerranéen (…).
– Nous insistons sur le caractère urgent de la connexion des ports de Tarragona et Barcelona, des aéroports de Lleida, Tarragona, Barcelona et Girona entre eux et avec le frontière française par des lignes à écartement européen. Nous considérons également qu’il est primordial de mettre en place l’écartement européen sur la ligne ferroviaire conventionnelle qui relie nos territoires par la Côte (Portbou-Cerbère), ce qui permettrait la connexion directe des trains de fret et favoriserait la continuité des services régionaux et locaux de transport de voyageurs (…).
– Nous souhaitons également insister sur la nécessité de disposer de contournements ferroviaires des principaux centres urbains, en terme de transport de marchandises, particulièrement pour Girona, Figuères, Perpignan et Tarragona, et rappelons que la Commission Européenne a inscrit comme prioritaire le financement de projets contribuant à résoudre les goulots d’étranglement ferroviaires et visant à une intégration sécurisée des couloirs au sein de zones urbaines (…). »
Le Sommet des Villes à grande vitesse a exprimé sa « profonde préoccupation au sujet du coût élevé du péage du tunnel du Perthus qui pénalise les prestations de services ferroviaires transfrontaliers, à ce jour limités à de longs trajets. Avec la construction du tunnel et de la ligne à grande vitesse d’écartement européen, un obstacle technique est effacé. L’obstacle économique demeure, en totale contradiction avec la politique de l’UE qui finance en priorité les tronçons transfrontaliers en vue d’éliminer les obstacles existants (…) ».
D’ailleurs, à ce sujet, le président de l’Agglo Perpignan-Méditerranée, Jean-Marc Pujol, a rappelé que « en l’occurrence, s’agissant du réseau à grande vitesse et de l’Interconnexion ferroviaire du Couloir Méditerranéen, ce qui compte c’est l’économie. Pour combattre le chômage, pour créer des emplois, pour développer nos entreprises, pour attirer les investisseurs, pour favoriser une dynamique commerciale, etc.-etc., c’est l’économie que nous devons mettre sur les rails et ce n’est pas la politique. La preuve est qu’avec la politique nous n’y sommes pas arrivés ! (…). L’aspect économique de nos territoires, aussi divers soient-ils, c’est la fluidité de cette mobilité que nous sommes en train de bâtir ; une fluidité ferroviaire avec, par exemple, la qualité exceptionnelle du TGV espagnol. L’enjeu, pour nous, aujourd’hui, c’est la liaison Perpignan – Montpellier. Il faut se tourner avec vigueur et fermeté vers les administrations centrales, en Espagne comme en France, pour d’abord leur rappeler leurs engagements, et pour dire haut et fort ensuite que cette liaison Perpignan – Montpellier est essentielle, que ce soit sur le plan économique, comme je viens de le souligner, mais aussi au plan social et, on ne le répétera jamais assez, au plan environnemental ».